On retrouve aussi chez tous ces peuples [de Méso-Amérique] des divinités communes et une même passion pour ce qu'on a appelé 'le jeu de balle'. En quoi consistait-il ? C'est un étonnant mélange de sport et de rituel. Deux équipes s'affrontaient sur un grand terrain. Le but était de renvoyer la balle - qui pouvait peser plus de trois kilos - dans le camp adverse, mais sans la toucher avec les mains ou les pieds. Les frappes se faisaient avec les coudes, les genoux ou les fesses ! Et il ne fallait surtout pas la faire tomber, car ce mouvement de va-et-vient symbolisait celui du soleil. Pour se protéger, les joueurs portaient des genouillères et une large ceinture de cuir (...). Mais à la fin de certaines parties, cela n'empêchait pas les vaincus d'être sacrifiés aux dieux.
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Dans les civilisations précolombiennes, la mort était aussi importante que la vie. Loin d'être considérée comme une triste fin, il s'agissait d'une étape minutieusement préparée. Masques, bijoux, statues...
Vous en connaissez beaucoup, des sculptures figurant des émotions franches ? Dans l'art méso-américain comme ailleurs... La région du Veracruz se démarque, avec ces milliers de statuettes hilares qu'on y a retrouvées. Ce 'sonriente' - personnage qui sourit - tient un instrument de musique d'une main et salue de l'autre. Serait-il prêt à célébrer un événement ? (...)
D'autres 'sonrientes' ont été mis au jour dans des sépultures, adossés à des crânes ou des os. Quel curieux voisinage ! Réunir le rire et la mort peut sembler inattendu, presque tabou... du moins en Europe. Mais pas au Mexique, où la célébration des ancêtres tient une place majeure, hier comme aujourd'hui.
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• Figure souriante, vers 600-900 - céramique - New York, The Met Fifth Avenue
>> https://www.metmuseum.org/art/collection/search/313386