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Citations sur L'art délicat de rester assis sur une balançoire (L'art d.. (9)

Il m'a demandée en divorce dans la buanderie. La machine à laver venait de passer en mode essorage.
Un instant plus tôt, j'étais une femme épanouie, heureuse. J'étais dotée d'un beau mari, le plus aimant du monde. Le meilleur père qui soit. Autrement dit, un homme idéal, parfaitement assorti à sa parfaite épouse.
A croire que je vivais recluse sous la couverture rose d'un roman de gare.
La seconde d'après, assise sur la machine à laver vrombissante, il n'y avait plus qu'un volatile grotesque.
Les yeux exorbités, le cou tendu, le bec ouvert et les ailes mortes, attendant encore qu'on le farcisse des fadaises dont il s'était inconsciemment nourri jusqu'alors.
Le dindon de la farce, plumé à souhait, prêt à rôtir. Une pintade, plutôt.
Et en face se tenait un mâle qui venait d'abattre son double-jeu; un beau mâle, assez costaud pour satisfaire deux femelles à la fois, assez malin pour berner celle qui se croyait l'Elue, assez sûr de lui pour penser qu'il pouvait tout faire basculer, en sa faveur bien entendu, et balancer sa vieille poule pour la nouvelle.
Qui, soit dit en passant, a presque un an de plus que moi. Avait.
La première partie de son plan a fonctionné à merveille : le coq quitte la basse-cour, abandonnant la poule n°1.
Pour la seconde partie, le coq s'est fait pigeonner : on a tordu le cou de la poule n°2 avant qu'il ait pu l'emmener pondre ailleurs. Mélanie s'est fait occire.
Pauvre coq. Le voilà seul, maintenant.
Privé de poules, autant dire châtré. Avec les poussins à mi-temps. p.40
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La Reine des pleureuses finit par ravaler ses plaintes et sa compassion,s'excuse,se trompe sur les raisons de ma colère.Lève le pied sur les discours.Arrête peu à peu de vouloir me consoler à tout prix.Cesse de me rendre visite.Nous n'étions pas si proches qu'elle se sente obligée de me sauver la vie.Elle lâche l'affaire,et tant pis pour moi.....
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Personne ne comprend que c'est parce que nous étions deux sur la balançoire. A présent qu'il a sauté, je ne compte plus pour rien, je croule sous le poids de mon vide intérieur.
Il est temps que la cavalerie arrive.
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Il y a des points de bascule dans la vie de quiconque. Des événements ponctuels qui font que l’on peut dire avant et après. Jusque-là, je me les représentais comme des paliers bien stables entre deux volées de marches. Des étapes à marquer dans l’ascension qu’était, pour moi, censée symboliser toute vie humaine.
Avant, c’était bien.
Montée, palier, pause. Observer, apprendre, reprendre son souffle si nécessaire. Puis continuer de grimper. Palier suivant, bref regard en arrière, sourire, constat : on a progressé, on continue d’avancer, de gravir, d’escalader s’il le faut. Tout va bien, tout ira mieux encore. Cette histoire de paliers, c’est une image, une théorie qui correspond assez bien à mes représentations d’avant. J’en ai une autre qui explique mieux ma chute.
Imaginez une balançoire. Pas celle qu’on accroche aux arbres et sur laquelle on monte seul en agitant les jambes, non : celle constituée d’une longue planche reposant en son centre sur un point d’appui surélevé. C’est le poids des personnes assises en vis-à-vis qui permet d’alterner les envolées. Les hauts et les bas. Soudain, vous regardez ailleurs - ou vous ne regardez rien, peut-être éblouie par le soleil qui vous réchauffait, vous faisait sentir foncièrement vivante et heureuse, confiante et aveugle. Vous ne regardez pas et alors, au moment même où, comme à votre habitude, vous ne doutez de rien, votre vis-à-vis disparaît, s’escamote d’un coup. Vous vous retrouvez brutalement sur les fesses dans le sable. Et le cœur dans la gorge. Il n’y a plus personne en face, le jeu est fini. Vous comptiez sur lui, pourtant. Votre partenaire indéfectible, compagnon de jeu et de vie. Cette balançoire, c’était votre mouvement perpétuel à tous deux, ascendant évidemment ; bien sûr qu’il n’allait pas s’arrêter, pas besoin de remise en question : vous étiez lancés, tous les deux, ensemble, d’un commun accord. Vous vous amusiez bien, vous étiez même heureux. Il n’y avait aucune raison que ça s’arrête.
Voilà en tout cas ce que moi je croyais.

Douleur, haine, je ne sais plus que des choses abstraites. Réceptacle de haine et de douleur, deux émotions fondues e un seul sentiment qui m’habite dans une permanence totale, la doulhaine.

Ça peut marcher le coup de la haine. Détester assez fort fait partir la douleur ou, sans aller aussi loin, l’apaise. Un peu. La recouvre en tout cas, comme le tapis sur la poussière. L’inconvénient, c’est que la mise en œuvre de cette fine stratégie est épuisante.

Tourner la page. Ce serait simple si mon ventre ne me hurlait pas qu’il en est incapable, si mon cœur ne cessait pas de battre chaque fois que j’y repense, si ma tête ne menaçait d’exploser à chaque réminiscence de mon doux passé hypocrite et du mur auquel je me suis heurtée de plein fouet. La femme idéale est morte. Vive la Femme. Et vivent les hommes nouveaux qui m’écrivent sur Meetic, déjà plus de vingt depuis que j’ai validé mes inscriptions. Je clique, curieuse malgré tout.
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Oui, j'ai été heureuse entre ses bras, je l'ai serré entre mes jambes, j'ai gémi et crié combien je l'aimais, j'ai cru que c'était pour toujours.
Je me suis trompée. Rien n'est jamais pour toujours que la mort [...] (p. 131)
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Pour me rassénérer, je me cherche cent raisons de n'être pas au sommet de ma forme. J'en trouve mille et, du coup, je me sens moins coupable, moins minable de ne pas partir favorite au championnat du monde de la gaieté. Mais je fais des efforts, je vous jure, les enfants. La preuve, je suis encore vivante.
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"Les amours mêlées aboutissent rarement au bonheur des parties en présence.Et l'amour éternel n'existe que dans les contes ou dans les cours de récréation. L'amour tout court est dangereux,mais il faut vivre avec,et apprendre à se remettre des chutes qu'il provoque
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Non,vraiment je refuse.Je refuse d'être prisonnière de ce faux destin de conte de fées raté où à aucun moment je n'ai eu mon mot à dire.Je voudrais la réécrire, cette histoire,à ma manière.Et surtout,décider de la suite.
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a nuance est dans l'adjectif:elle ne mérite pas d’être une entière salope.Elle n'aura même pas eu ce cran.Elle n'avait pas cette envergure.
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