AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sofiert


Dans le registre misère, crasse, inhumanité et prostitution dans les bas-fonds de Londres au XIXe siècle, l'offre de romans, entre Charles Palliser, Michel Faber et Michael Cox, est abondante.
Faisant partie des lectrices qui apprécient ces univers sombres, j'ai tenté la lecture de "La loi des hommes".

Certes le roman correspond aux attentes en nous plongeant dans une enquête autour de la prostitution d'enfants, filles et garçons, victimes de prédateurs sexuels qui se livrent à leurs méfaits en toute impunité. La critique politique est bien présente et les puissants, soutenus par les institutions qu'ils dirigent, ne sont jamais inquiétés alors même que les intermédiaires sont sévèrement punis.
Les femmes font tourner les rouages de ce système, réduites à mettre les autres femmes en esclavage pour échapper à la misère et à la violence des hommes. Ici pas question de sororite ou même de solidarité entre femmes. Si Myrtle prend Rebecca et son fils sous sa protection, c'est pour mieux les exploiter.
Mais tout n'est pas si glauque dans le monde de Wendall Utroi. Ce n'est pas tant la nature humaine qui est responsable de cette noirceur, mais les conditions d'existence de ces femmes qui doivent se battre pour survivre. La rédemption est donc possible, comme le prouve Myrtle qui va consacrer les dernières années de sa vie à sauver des fillettes de la prostitution.

Ce qui ne fonctionne absolument pas dans ce roman, c'est le va-et-vient constant entre passé et présent.
Le procédé du manuscrit retrouvé, procédé classique dans la littérature, n'est pas en cause. Jacques, le cantonnier, aurait pu trouver le manuscrit et disparaître jusqu'à l'épilogue.
La volonté de l'auteur de mettre en parallèle une histoire de prostitution au XIXe siècle et l'affaire Weinstein est extrêmement maladroite et d'un opportunisme dérangeant. Il n'est pas nécessaire de recycler un épisode du système patriarcal dans l'histoire , que personne ne va contester, pour dénoncer des pratiques d'agression sexuelles.
Sans vouloir remettre en cause la sincérité de l'auteur, la lourdeur de la démonstration nuit en tous cas à son contenu.

Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}