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Critique de tynn


tynn
30 décembre 2017
"Dix petits nègres" en mode alcool.

Pas à dire! on est bien en compagnie de Russes!
Une villégiature de copains dans un hôtel de montagne commence par une magistrale cuite générale...
..Et se poursuit dans un huit clos inquiétant quand la météo glaciale bloque la petite société sans réseaux de communication et électricité, et qu'un cadavre martyrisé est découvert congelé.
Une tempête et un effroi général qui vont inciter à prolonger la beuverie.

L'écriture travaillée, parfois alambiquée et métaphorique, maintient lourdement le roman dans le registre psychologique. Les temps morts de l'enfermement stigmatisent les notions de fidélité conjugale et d'amitié et le stress incite à la clairvoyance et à la perte des valeurs de société. Les individus se révèlent et sont vus tels qu'ils sont, sans le prisme de l'inhibition sociale et le tout se transforme en une pointilleuse radioscopie de groupe où les failles et non-dits brisent la cohésion de surface.

Il faut dire qu'avec les Russes, tout est exacerbé.

Mais après un début en fanfare, cette aventure morbide s'avère un peu vaine, sans créativité et rebondissements et n'assume pas les promesses annoncées de thriller claustrophobe. L'auteur met une belle énergie à triturer ses personnages dans un flot de pensées et logorrhées mais épuise son lecteur en route par un déroulé bavard et tortueux. C'est un livre inégal, on oscille entre lassitude récurrente et regain d'intérêt car c'est néanmoins une très pertinente vision de l'âme slave.

Après nous avoir promenés dans une Russie "post apocalypse" avec Vongozero et le Lac, Yana Vagner confirme son intérêt pour les situations extrêmes mais ne réussit pas ici à transformer l'essai.

J'ai comme une gueule de bois, moi...
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