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Citations sur Dictionnaire du romantisme (7)

Parmi les multiples idées ou images héritées de la tradition chrétienne, celle qui est destinée à la plus grande postérité avec le romantisme est le symbole que constitue Jésus, être double par essence, pleinement homme et Dieu à la fois, indissolublement charnel et spirituel -puisque son incarnation est le résultat même de sa destinée de Dieu, venu accomplir sa mission rédemptrice."Jésus", que le mot désigne réellement le fils de Dieu ou seulement, aux yeux modernes des athées, l'idéal qu'il figure poétiquement, est le mythe romantique par excellence.
Le deuxième grand mythe, qui le suit de peu en importance, est celui de l'Androgyne, qui joue un rôle à peu près équivalent -d'ailleurs, rarement la représentation de Jésus n'a été aussi efféminée qu'en ce XIXe siècle: si l'on admet, selon une répartition des rôles sexuels alors généralement acceptée, que l'homme incarne la force de l'esprit et la femme la disponibilité à l'émotion et à la sensibilité, l'Androgyne est un être mixte analogue à Jésus.
D'où encore, la popularité romantique de l'ange, qui semble participer de Dieu et de l'homme, du masculin et du féminin: ainsi de Seraphitus-Seraphita, créature swedenborgienne inventée par Balzac dans le récit éponyme des Etudes philosophiques (Séraphita), qui change de sexe selon qu'il est ange ou choisit de s'incarner en être humain (alors désirable omme une femme).
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Le romantique est celui qui, derrière toutes les expériences offertes à l'homme (celles de l'amour, du sentiment, de l'Histoire, de la science, de l'art), croit deviner l'effet de forces invisibles et surnaturelles -ou, du moins, échappant au champ des réalités phénoménales.De là, dans l'imaginaire romantique, ces constants allers et retours, proprement vertigineux, entre les sphères du visible et de l'invisible, de l'humain et du divin, du naturel et du surnaturel.
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Le coeur vivant du romantisme, le centre actif d'où tout émane, il faut en effet le chercher du côté de la religion, et ces sources sont chrétiennes.(...)
Il ne faut jamais oublier que le sentiment d'inquiétude ou de précarité ontologique, caractéristique de la "sensibilité romantique", a parfaitement survécu à toute croyance positive en un Dieu quelconque, ou plutôt que, plus précisément, il est né de l'écart toujours plus abyssal entre les réflexes persistants de l'esprit, acquis tout au long d'une continuelle imprégnation religieuse, et les objections philosophiques auxquelles ont donné accés à la pensée critique.
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Nous touchons là à ce qui obsède le romantisme, à sa véritable idée fixe, dont la présence suffit à le reconnaître malgré toutes ses métamorphoses.Le romantisme ne cesse de rêver à la synthèse heureuse de l'intelligible et du sensible; il la désire, la théorise, s'évertue à la réaliser.Cette synthèse est constitutive de la nature humaine, puisque l'homme est censé être le seul être situé à l'intersection des deux ordres de réalités qui composent l'univers (...)
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C'est aussi à partir de la Révolution et pendant les décennies suivantes qu'entrent en force les doctrines illuministes ou théosophiques -celles du pasteur Bohme, du Norvégien Swedenborg ou du Français Saint-Martin.Pour l'illuminisme, il n'y a aucune différence de nature entre Dieu et la nature crée (à l'opposé de la théologie catholique); au contraire, toute réalité, matérielle ou spirituelle, est constituée de la même substance, d'origine divine, et seulement transmuée en différentes formes.(...)
En fait, l'illuminisme offre la version mystique du romantisme: on en trouve les traces très visibles, et parfois revendiquées, chez Lamartine, Balzac, Hugo, Baudelaire.
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Pour le XIXe siècle, le philosophe romantique par excellence restera Spinoza, juif hétérodoxe de la très tolérante Amsterdam du XVIIe siècle, qui avait risqué la scandaleuse formule à l'allure de manifeste: "Deus sive natura" (Dieu, autrement dit la nature).
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Senancour (Étienne Pivert de),
1770-1846, écrivain français.

Nourri d’un rousseauisme sombre et sans éclat, Senancour est l’incarnation la plus saissante de ce romantisme de la pensée qui, par une sorte d’ascétisme intellectuel, s’interdit toutes les séductions littéraires. Sa vie obscure se résume à peu de choses : une enfance triste, une jeunesse passée en Suisse pour échapper au séminaire (il y découvre la tristesse grandiose des paysages), (...).
Après un premier récit (Aldomen ou le bonheur dans l’obscurité, 1795) et un essai d’inspiration très rousseauiste (Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1799), il publie en 1804 Oberman, roman épistolaire très autobiographique, où les exercices d’introspection alternent avec les descriptions pour composer une œuvre d’analyse psychologique d’une rigueur et d’une élévation morale qui, alliées à une écriture à la fois oratoire et volontairement sans relief stylistique, condamnaient l’ouvrage à ne pas trouver son public. Cependant, Oberman demeure une des expériences d’écriture les plus étonnantes de l’après-Révolution – un équivalent masculin et mélancolique de l’enthousiasme staëlien.
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