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Citations sur L'Arbre d'or (20)

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le fait de savoir que la forêt primaire de la côte Ouest ne sera plus jamais vue hors des limites d'un parc avant des siècles ne pose aucun problème aux acteurs de l'industrie du bois. A leurs yeux, ces arbres valent plus cher morts que vivants.
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Comme en Alaska, ce paysage a le pouvoir d’écraser de son immensité tout ce qui le traverse. Une colonie de lions de mer de cinq cents kilos chacun pourrait passer pour un tas de gros vers blancs et un être humain n’y est rien d’autres qu’un sac de plasma sur pattes servant de pâtures aux moustiques. L’idée qu’une créature aussi petite que l’homme puisse avoir un quelconque impact sur un tel lieu semble risible.
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L’épicéa de Sitka présente une grande résistance aux embruns et sert souvent de première ligne de défense entre la mer et la forêt. Sa haute taille et sa force brisent les vents violents qui peuvent venir à bout d’essences plus fragiles. De toutes les espèces d’épicéa répertoriées dans le monde, l’épicéa de Sitka est la plus grande et la plus ancienne. Cet arbre peut vivre plus de huit cents ans et atteindre une hauteur de quatre-vingt-dix-mètres, ce qui est beaucoup, même pour un séquoia. Mais si le résultat final est colossal, les débuts de cet arbre sont d’une modestie inimaginable. Une graine d’épicéa de Sitka ne pèse pas plus de cinq centièmes de gramme, et cependant elle contient toutes les informations nécessaires pour produire un arbre dont le poids peut dépasser trois cents tonnes, soit à peu près autant que trois baleines bleues.
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Huit cents ans pour pousser et vingt-cinq minutes pour être mis à terre, comme le résume un ancien bûcheron de Colombie-Britannique. C’est triste, mais c’est un gagne-pain.
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Quand les écorcheurs de bisons laissaient dans leur sillage des montagnes de crânes et d’ossements, les bûcherons, eux, laissaient des rémanents – des piles irrégulières de résidus d’exploitation hautement inflammables qui pouvaient s’étendre sur plusieurs hectares et mesurer jusqu’à quatre mètres de haut. Beaucoup plus concentrés que les combustibles de bois naturel, ces tas de déchets n’attendaient que d’exploser, et quand cela arrivait inévitablement les effets étaient dévastateurs. Les survivants disaient avoir eu l’impression que le jour du Jugement dernier était arrivé et le plus terrible de ces brasiers a donné naissance en anglais au terme de firestorm, tempête de feu. Le jour où éclata le grand incendie de Chicago, en 1871, le brasier de Peshtigo, dans le Wisconsin, ravagea environ cinq mille kilomètres carrés de forêt en l’espace de vingt-quatre heures, tuant mille cinq cents personnes – des morts si nombreux que les corps durent être ensevelis par centaines dans des fosses communes, parce qu’il ne restait personne pour les identifier.
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La tronçonneuse et ses auxiliaires mécaniques – le bulldozer, la débusqueuse et les camions autochargeurs – ont réussi à réduire les grands arbres du Nord-Ouest à l’état de simples objets qu’un homme de taille et de condition physique moyennes pouvait abattre, débiter, charger et transporter sans grand effort. Aujourd’hui un arbre de trois mètres de diamètre peut être abattu en dix minutes à peine et débité en une demi-heure. Ensuite, il ne faut pas beaucoup plus de temps à un débardeur à pince – sorte de grosse tenaille montée sur un tracteur – pour soulever les grumes de plusieurs tonnes et les charger sur un camion. En théorie donc, un arbre de deux cents tonnes qui a grandi à l’abri des regards pendant un millier d’année et qui a résisté aux bourrasques, aux incendies, aux inondations et aux tremblements de terre peut être abattu, débité et expédié à la scierie en moins d’une heure et par trois hommes seulement. En 1930, toute l’opération aurait nécessité douze hommes et une journée entière de travail. En 1890, plusieurs semaines, et en 1790 des mois – à supposer qu’on ait pu abattre un tel arbre à l’époque.
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Plus à l’ouest, dans les Grandes Plaines, la population des bisons connaissait un destin similaire : vers 1880, l’espèce la plus nombreuse d’animaux grégaires vivant sur terre – qui se comptait jadis en dizaines de millions de têtes – avait été réduite à moins de trois cents individus. C’était comme si le Nouveau Monde avait été envahi par des légions d’apprentis sorciers. Maîtres d’énergies qui allaient changer la face du monde – celle de la vapeur, de la scie circulaire et de la carabine Sharps -, ils ne pouvaient pas, ou ne voulaient pas, prendre toute la mesure des conséquences qu’auraient ces puissances surhumaines.
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Les hommes sont capables de risquer leur vie pour les choses les plus étonnantes, et la promesse d’une caisse de bière pour le vendredi soir peut faire toute la différence entre une semaine normale de production et un record. Elle peut aussi faire la différence entre la vie et la mort.
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Il existe une autre explication à notre aliénation de ce processus (l'abattage industriel des arbres) et elle tient au fait qu'il se déroule loin de nous. Les bûcherons des forêts primaires sont les derniers hommes de la frontière. Ils amènent la lumière dans les ultimes recoins sombres de notre pays. Si nous ne les voyons pas, c'est parce qu'ils s'aventurent au plus profond d'endroits où la majorité d'entre nous ne tiendrait pas vingt-quatre heures.

(P136)
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Ici, l'observateur patient découvrira que les arbres se nourrissent de saumon, que les aigles savent nager et que les orques peuvent s'approcher de la grève et vous fixer du regard depuis les eaux peu profondes tapissées de gravier.

(P27)
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