Outre-Atlantique

Être aveugle, ce n’est pas ce que vous pourriez imaginer. Il ne s’agit pas de fermer les yeux en essayant de voir. Je ne sens pas de manque. Je vois les gens selon la manière dont ils parlent aux autres, dont ils bougent, dont ils respirent.

J’ai un cauchemar récurrent depuis des années, il est fait de silence. Dans ce rêve, je suis seule, mais soudain j’entends des gens qui passent tranquillement près de moi. L’intensité de mes cris, la violence avec laquelle je tends mes mains vers eux – je ne parviens pas à me faire entendre.

Les gens seraient plus heureux s’ils disaient plus souvent ce qu’ils pensent. Dans un sens, nous sommes prisonniers du souvenir, des peurs, des déceptions – nous sommes définis par quelque chose et ne pouvons rien changer.

Il sait qu’il faut être plus grand pour se marier. C’est très triste, parce qu’il est prêt.

Il y a pas mal de choses difficiles. La vie vous tombe dessus, et parfois c’est un peu gros à avaler, on doit faire avec.

Les désespérés, les gens seuls, savent bien que la routine est un confort.

Pendant la guerre, les Américains emmenaient souvent les Anglaises au bal. Rares étaient celles qui tombaient amoureuses, mais elles aimaient bien cette
manière de passer le temps.

La nature est une maison hantée, alors que l’art est une maison qui voudrait l’être. Elle est née et elle est morte dans la même pièce.

Quand les jours sont très sombres, la terre abrite le germe précieux d’où va naître l’été

Martin a la certitude que tous, nous avons des destins différents – mais qu’au fond, nous sommes probablement tous un peu pareil et nous avons tous la nostalgie de ces angoisses qui, quelque part, nous aidaient à vivre.