Le Roman de Blandin de Cornouaille et de Guillot Ardit de Miramar, daté du XIVe siècle, est un texte occitan constitué de 2386 vers. Tombé dans l'oubli, il a fallu attendre le XVIe siècle pour que Jehan de Nostre-Dame voit en lui un beau roman. Plus tard, au XIXe siècle, Raynouard y vit un "récit rapide et animé".
Il faut avouer que ce roman est atypique. Si on le classe dans les romans arthuriens, il n'en reste pas moins que les signes d'appartenance à la matière de Bretagne sont très peu nombreux. Mis à part le terme Cornouaille, rattaché à Blandin, et une demoiselle Yrlande présente dans le récit, nous ne trouvons aucun autre ancrage. Arthur, Gauvain, Lancelot et Perceval n'apparaissent guère. de ce fait, on a pu se demander s'il ne s'agissait pas d'un récit parodique. Jean-Charles Huchet ira plus loin, donnant à ce roman le titre de "degré zéro du roman arthurien". Pour ce dernier, le texte est "réduit à l"épure d'une machine narrative enchaînant rapidement thèmes et motifs sans produire d'effets littéraires (...). Blandin de Cornouaille est donc moins une parodie, une mise à distance amusée et ironique du roman arthurien, qu'un "anti-roman" breton dévoilant le caractère exsangue du genre, condamné à n'être plus, au XIV°s, en terre occitane, qu'une structure narrative, réduite à sa plus simple expression, à l'intérieur de laquelle s'étiolent quelques motifs".
On le voit, ce roman n'a pas fait (et ne fait toujours pas) l'unanimité. Il n'en reste pas moins qu'il est toujours intéressant de le lire afin de pouvoir le comparer aux autres romans arthuriens.
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