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Roberto de la Torre (Illustrateur)
EAN : 9781939346490
128 pages
Valiant Entertainment (05/05/2015)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Death was just the beginning... Doctor Mirage talks to the dead...but the only spirit Shan Fong can’t find is that of her late husband, Hwen. Instead, America’s favorite semi-retired paranormal investigator is haunted and raw, using her gift to solve homicides and bring peace to the recently bereaved. But when a big-time occultist with a classified military past hires her for a special job, Shan discovers a lead that might close the greatest mystery she’s ever tackl... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 1 à 5 de la minisérie, initialement parue en 2014/2015. le scénario a été réalisé par Jen van Meter, les dessins et l'encrage par Roberto de la Torre, et la mise en couleurs par David Baron. Ce tome se termine avec 4 pages extraites de Shadowman 4 (scénario de Justin Jordan & Patrick Zircher, dessins et encrage de Zircher) : la première apparition de Doctor Mirage. Il comprend également le pitch de Jen van Meter, ainsi que les différentes étapes de production de plusieurs pages, la carte des mondes réalisée par Stéphanie Hans.

Alors que le récit commence, Shan Fong s'apprête à conduire une séance de spiritisme pour 5 personnes dont le conjoint respectif est décédé. Elle remplit son office de médium : effectivement l'esprit de chaque défunt apparaît et adresse une parole à sa moitié encore vivante, pour apporter un terme à une question restée en suspens au moment de leur mort.

Après la séance, Shan Fong retrouve Leo, son agent qui arrange ce type de prestations. Il lui indique que Linton March (un homme fortuné) a sollicité ses services pour une enquête relevant du surnaturel. Un peu à reculons, Shan Fong accepte de se rendre à sa somptueuse demeure pour connaître la nature de cette enquête. Il lui raconte son passé dans une unité très spéciale d'une agence secrète gouvernementale. Au fond d'elle-même, elle souhaite surtout retrouver enfin le seul esprit qui lui échappe : celui de Hewn Fong, son défunt mari.

Le personnage du Docteur Mirage a été créé en 1993, par Bob Layton (scénario) et Bernard Chang (dessins). Il avait bénéficié d'une série comptant 18 épisodes de 1993 à 1995, et s'étant vendue à plusieurs millions d'exemplaires de par le monde. Déjà à l'époque, ce personnage était en marge de l'univers partagé Valliant, mais très attachant de par cette relation entre une femme bien vivante, et l'esprit bien présent de son défunt mari.

Cette série de 2014 constitue un redémarrage à zéro de ces personnages, en gardant le principe de ce couple (un vivant + un mort), ainsi que leurs capacités occultes. La couverture donne une indication avant même d'avoir lu cette première histoire de cet amour impossible entre les époux Fong. le lecteur connaît donc à l'avance l'objectif de Shan Fong. Il commence par la découvrir dans le cadre de cette séance de spiritisme qui traitent ses participants avec respect, et qui introduit la notion d'esprit errant dans des limbes en attendant d'être capables de rompre toutes leurs attaches avec la vie corporelle.

Jen van Meter a imaginé une conception de l'au-delà (ou au moins de l'entre-deux) qui ne repose pas sur la religion, et qui se fonde sur une dynamique basique, mais acceptable, celle de l'échange d'énergie. En particulier, les créatures qui rôdent dans ce monde spirituel se nourrissent de l'énergie des esprits errant entre 2 états. À partir du moment où le lecteur accepte que certaines âmes s'attardent avant de s'en aller, il a fait le plus gros de la suspension consentie d'incrédulité. Il n'a pas à avaler des explications oiseuses et bancales sur une religion ou une autre.

De son côté, Roberto de la Torre utilise une représentation de cet au-delà, aux contours un peu vagues du fait de la présence de traits non signifiants. Dans ce plan spirituel, il dessine des paysages naturels un peu génériques, avec des rendus plus substantiels par ces traces d'encrage. David Baron sature chaque séquence dans ce plan spirituel d'une couleur majoritaire écrasant toutes les autres. Cette approche graphique permet de repérer avec aisance les séquences se déroulant dans l'au-delà, et de lui donner une consistance particulière, mais assez vague pour ne pas verser dans les représentations littérales et vite ridicules.

Dans le monde réel, Roberto de la Torre conserve l'usage de ces traces noires omniprésentes qui viennent obscurcir les dessins, leur donner plus de poids, mais aussi en rendre la lecture un peu plus lente, le temps de bien séparer et identifier chaque forme. Il insère de nombreux détails spécifiques dans chaque séquence, aboutissant à des dessins pour adultes, avec une bonne densité d'informations visuelles.

Cette manière de détourer les contours avec des traits fins pas forcément jointifs et d'en ajouter sur la plupart des surfaces aboutit à des personnages pas forcément beaux, à une esthétique un peu griffée. le lecteur observe qu'il ne s'agit pas pour l'artiste de remplir ainsi la page à moindre frais. En fait, de la Torre compose des pages en évitant au maximum les cases remplies uniquement par une tête qui parle, en faisant un effort remarquable pour que le lecteur puisse voir l'environnement de chaque interlocuteur lors des scènes de dialogue, ce qu'ils font, ou leurs gestes. Ainsi chaque séquence devient vivante.

Bizarrement, cette représentation chargée de marques noires ne rend pas les monstres plus dangereux, ne renforcent pas les quelques éléments relevant du genre de l'horreur (mais ça ne les ridiculisent pas non plus).

Dans cette première histoire, Jen van Meter raconte avec aisance une mission d'une nature un peu particulière du docteur Mirage, qui lui permet d'atteindre un nouveau palier dans ses pratiques occultes. Elle insère avec naturel des séquences du passé montrant le couple Fong travailler ensemble quand Hewn était encore vivant (ces histoires servant de paiement pour service rendu auprès des esprits errants).

Finalement, même en sachant à l'avance que Shan Fong retrouvera l'esprit de son défunt mari, le lecteur ne sait pas à quoi s'attendre au cours du récit. La tension dramatique est donc bien présente, et il conserve le plaisir de la découverte de cet environnement surnaturel, du motif réel de Linton March pour engager Shan Fong, des règles qui régissent les esprits des défunts, des créatures peuplant le monde spirituel et de leurs désirs, etc.

En 5 épisodes, Jen van Meter et Roberto de la Torre captent l'attention du lecteur pour une enquête paranormale un peu tordue, tout en présentant les 2 personnages principaux et en installant les bases de la série pour de futures histoires. L'ambiance est vite prenante, et la dynamique de la vie après la mort est assez simple pour ne pas être immédiatement ridicule et puérile. le lecteur a envie de retrouver ces personnages dans une prochaine histoire, car il regrette un peu que finalement Shan Fong n'ait pas acquis assez d'épaisseur psychologique.
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