Souvent, grâce aux services de presse, je lis des livres que je n'aurais pas forcément achetés ni empruntés, je m'aventure dans des genres littéraires qui n'avaient pas ma préférence et je fais, parfois, de belles découvertes…
Ainsi, je ne suis pas une grande adepte des autobiographies… Disons que j'en lis peu et très rarement de personnes contemporaines.
Je me suis donc laissée tenter par
Mémoires d'un juge trop indépendant, un livre écrit par l'ancien juge d'instruction
Renaud van Ruymbeke, en collaboration avec le journaliste
Jean-Marie Pontaut.
Nous avons tous et toutes entendu parler des affaires Boulin, Urba, Elf, Clearstream, Kerviel, Cahuzac, Karachi, Balkany et des frégates de Taïwan... Elles ont défrayé les chroniques et les gazettes en ont fait leurs choux gras.
Ici, le premier choc vient du fait qu'elles soient réunies et que les chapitres les concernant se suivent sans pause ni répit… En effet, le juge van Ruymbeke a instruit pendant plus de quarante ans les grandes affaires financières qui ont secoué notre République.
Une belle personnalité, tenace, libre…Un caractère déterminé, indépendant, ingénieux…
Renaud van Ruymbeke est devenu, au fil de sa carrière, une figure emblématique de la lutte anticorruption, de la traque de l'argent sale, détourné, blanchi. Il s'est attaqué aux paradis fiscaux et au financement illégal des partis politiques…
S'en prendre aux sphères du pouvoir lui a souvent valu des baisses de notations, des appréciations mitigées de ses supérieurs, des mises au placard, des mauvais points pour sa carrière… Envers et contre tout, il s'est toujours battu pour une justice égale pour tous et a essayé de valoriser des propositions pour réformer durablement la justice française.
Un livre édifiant sur des milieux corrompus, corruptibles, sur les entraves que les hommes politiques influents n'hésitent pas à infliger aux juges et aux procureurs, sur une certaine soumission des services de la justice… Personnellement, je ressentais déjà un profond pessimisme vis-à-vis du système des valeurs des hommes et des femmes qui nous gouvernent, qui se croient au-dessus des lois, qui profitent de leurs positions ; ce témoignage ne m'a pas surprise, mais tristement confortée, hélas ! Comme disait ma grand-mère, chez ces gens-là, c'est « fripons et compagnie »…
Cette autobiographie est didactique, vivante, captivante… Si je me suis parfois un peu perdue dans les montages financiers complexes, je ne me suis jamais ennuyée car l'écriture est fluide, les péripéties s'enchainent avec des retournements de situations dignes des meilleurs thrillers.
J'avais choisi la version audio, lu par
Hugues Martel, un narrateur que j'apprécie beaucoup et que je retrouve toujours avec confiance dans mes lectures audio…
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