AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kielosa



Ce livre m'a rappelé un film que j'ai visionné plusieurs fois, d'abord à cause de l'acteur principal, notre génial Jacques Brel (1929-1978), ensuite pour le thème : l'accusation injuste de pédophilie. Je me réfère évidemment à l'excellent film d'André Cayatte "Les risques du métier" de 1967 avec à côté de Brel une convaincante emmanuelle Riva (1927-2017). Un film inspiré par le roman d'un couple d'avocats, Simone et Jean Cornec, avec le même titre et sorti 5 ans avant le film.

Il aura fallu un bête accident de ski, condamnant l'auteure à un immobilisme forcé, pour que Brigitte Varel s'aventure dans l'écriture.... et avec succès. Depuis son premier "L'Enfant du Trièves", publié en 1995, son compteur d'ouvrages indique provisoirement 12. Son dernier étant "Le secret des pierres" (2012).

L'auteure nous emmène à Talloires, la perle du lac d'Annecy, un des plus beaux coins de France à l'ombre du Mont Blanc. Comme dépaysement pas trop loin, on ne peut difficilement mieux.

L'histoire démarre en 1970 avec la naissance de Georges, l'enfant tant attendu d'Eugène et d'Elisabeth Socrate.
Le second chapitre nous amène à Grenoble, où Anne Baup est brutalement tuée et jetée dans l'Isère : nous sommes le 25 janvier 2002.

Ce n'est qu'à un tiers du livre, la page 112, que nous sommes confrontés au drame : l'accusation d'Eugène Socrate, professeur de philosophie au lycée, d'avoir abusé sexuellement de ses élèves. L'année est 1980 et la date, un autre 25 janvier.

C'est Marianne Cottet, une méchante gamine qui a beau être la plus douée de la classe, par qui le scandale et le drame arrivent. Comme le prof de philo, homme sérieux qui aime sa femme, ne réagit pas favorablement à ses avances douteuses, elle met en scène une séquence de viol à laquelle elle invite 2 gourdes de ses copines pour accabler le pauvre Eugène.

Lorsque le professeur ne réussit pas à convaincre les 3 demoiselles à revenir sur leur accusation infâme, il se tire un coup de revolver dans le corps, qui sans être mortel, le blesse à vie. Il se rend parfaitement compte que "même innocenté, même sans procès, il était un homme déshonoré, que rien jamais ne viendrait laver l'outrage".

Le 25 novembre 1984, 4 ans plus tard, le corps de son épouse Elisabeth, qui s'était cloîtré dans la propriété, est retrouvé dans le lac. Ce sur quoi Eugène fait un accident vasculaire cérébral.

On peut difficilement s'imaginer ce que ces coups de sort terribles font sur l'état mental du petit Georges, qui doit écoper respectivement à 10 et 14 ans avec de tels drames horribles. Sans oublier les remarques désobligeantes à propos de son père par certains élèves à l'école.

Vingt ans plus tard, en 2002, un nombre d'inquiétants incidents font que le lieutenant de police d'Annecy Bruno Bigeat, proche de sa retraite, se voit obligé d'ouvrir, avec son jeune coéquipier Yves Prince, 25 ans, une enquête peu ordinaire et qui réserve bien des surprises.

Il faut dire que dans la première partie de l'ouvrage, Brigitte Varel nous présente un nombre important de personnages dont on ne voit pas très bien ce qu'ils viennent faire dans cette galère, hormis Florence Baup, qui est la fille de la noyée dans l'Isère, bien sûr. Florence est en 3ème année de médecine et amoureuse de Jacques Aubert, un représentant de commerce un tantinet bizarre, en qui sa meilleure amie, Christine, n'a aucune confiance. Mais Florence estime que Christine est tout simplement jalouse de son beau Jacques.

Puis, il y a l'adolescente Marie, 17 ans, qui tombe amoureuse du peintre Pierre Michallet, qui est venu louer un studio à ses grands-parents. Et pour fermer la galerie, il y a la charmante Odille Cottet, la fiancée de Stéphane Marchet, et une allumeuse pénible comme sa mère infernale Marianne.

La région dans laquelle Brigitte Varel a situé son histoire est incontestablement superbe, mais à mon avis les descriptions de Talloires, Annecy, Grenoble et les pistes de ski près de la frontière suisse sont légèrement trop détaillées pour une histoire à suspense. le grand nombre de personnages m'a personnellement aussi un peu dérangé, pour la même raison d'ailleurs.

J'ai l'intention de lire sous peu un autre roman de Brigitte Varel "Un village pourtant si tranquille" pour voir si ces 2 bémols sont propres à cette histoire, ou font, au contraire, partie du style de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          420



Ont apprécié cette critique (39)voir plus




{* *}