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Critique de popie21


--------------- ATTENTION CHRONIQUE ASSASSINE ET SPOIL DE MASSE ---------------

D'avance je prie tous les fans de Fred Vargas de me pardonner pour ce qui va suivre. Je n'ai pas aimé mais ça ne veut pas dire que c'est nul et je ne juge en aucun cas les amateurs du genre. Je préviens également que la lecture de cette chronique est plus que déconseillée si vous n'avez pas encore lu ce livre et que vous souhaitez le faire :

J'ai tenu à lire ce livre en entier, bien que j'ai failli le balancer plusieurs fois, car je ne voulais pas émettre de critique sans l'avoir terminé. C'est chose faite et hélas mes premières impressions se sont confirmées jusqu'à la fin. Fred Vargas se fout littéralement de ses lecteurs (à moins que ce ne soit une parodie) et je le prouve :

D'abord, le commissaire Adamsberg doit rentrer absolument à Paris, quitter ses vacances islandaises pour un grosse affaire... roulement de tambour... un homicide par accident de voiture ! Première plaisanterie.

L'un des deux suspects est le mari de la victime car c'est sa voiture qui a été utilisée (!!) Ce dernier prétend pour sa défense que sa femme à un amant et que c'est lui l'assassin. Adamsberg comprend en un rien de temps que c'est définitivement le mari l'assassin. NON pas, parce que l'amant présumé ne connaît la victime ni d'Eve ni d'Adam et ne peut donc être ni son amant et encore moins son assassin (il n'aurait pas pu utiliser la voiture du mari) MAIS bien pour la raison suivante : Cet homme, qui au passage est avocat (donc normalement pas trop stupide) a enterré le double de ses clés de voiture (pour pouvoir prétendre que le supposé amant avait pris le double des clés à sa défunte épouse pour aller ensuite l'écraser avec la voiture du mari blablabla) et il a gardé la terre sous ses ongles – bah oui parce qu'il l'a enterré à mains nues, le double de clés, pas con le gars. Et alors là et bien je vous le donne en mille, cet avocat, et bien il prend des douches ! Quel rapport me direz-vous ? Bon sang mais c'est bien sûr, la douche n'enlève pas la terre sous les ongles, contrairement au bain, si si c'est scientifiquement prouvé. Il faut dire à sa décharge que le type "a les ongles de forme ronde" ! Bon et puis c'est vrai , moi quand j'enterre une preuve de forfaiture à mains nues au pied d'un arbre près de chez moi, ben après je ne me lave pas les mains je prends une douche et je ne pense pas à surveiller mes ongles dès fois qu'un policier qui voit dans les brumes penserait à regarder mes doigts, je suis pas maline quand même. Enfin bon, deuxième plaisanterie et encore je vous épargne le coup des empreintes sur le pare-brise !

Et pendant ce temps là, l'affaire était tellement compliquée que Super Adamsberg a trouvé le temps de résoudre l'affaire du violeur du 9ème arrondissement, dont sa collègue le lieutenant Froissy menaçait d'être la prochaine victime. Et ça, il l'a compris, parce que Froissy avait maigri ET semblait soucieuse ET qu'à chaque fois qu'elle allait dans sa salle de bain, son voisin tirait la chasse d'eau ET qu'elle avait un détecteur de fumée dans sa salle de bain parce qu'avec la machine à laver dans la pièce c'est plus raisonnable (mais si!) ET que dedans il y avait une caméra ET que forcément son voisin c'était le violeur en série qui mettait le commissariat du 9è sur les dents. Mais Super Adamsberg il a résolu les deux affaire en moins de 24 heures. Troisième plaisanterie !

Oui mais alors tout ça c'était du menu fretin, de la distraction, histoire d'occuper les 100 premières pages. Mais attention notre commissaire n'a pas perdu son temps. Il a repéré que son collègue Voisenet avait éteint son écran d'ordinateur un peu brutalement. du coup, ni une ni deux le commissaire profite de l'absence de ce dernier pour rallumer l'écran (faut surtout pas se gêner) et là la vision d'une araignée recluse le rend immédiatement mal à l'aise, et oui il y a anguille sous roche, baleine sous cocotier, ça sent mauvais (en vrai c'est la murène) et il ordonne immédiatement de pouvoir visionner l'historique des pages internet consultées par Voisenet (ben voyons). Et là ils découvre deux morts par morsure de l'araignée recluse et son flair de policier extralucide (il fait aussi revenir les amours perdues, soigne les dents gâtées et nourrit les merle) détecte immédiatement le tueur en série qui tue à l'araignée. Il se rend donc au Muséum d'Histoire Naturelle pour confirmer ses soupçons et fait la connaissance de la charmante Irène qui lui donne en cadeau un cadavre de recluse (N.O.R.M.AL.). Inutile de dire que cette Irène n'est pas du tout suspecte dans cette histoire et en bon policier Adamsberg lui raconte absolument tout ou presque... Bon, alors à partir de là ça devient du vaudeville, discrètement aiguillé par Irène, notre célèbre commissaire retrouve une bande d'orphelins psychopathes ayant terrorisé les plus faibles à coup d'araignée recluse laissant une bande d'estropiés (suspects??) puis ayant décidé de passer de l'attaque d'araignée au viol (oui oui c'est pareil, le fluide venimeux de l'araignée ou du serpent c'est comme le sperme instillé de force à une victime, c'est Fred qui le dit, attention pas Freud).

Et là on assiste à un grand, un exceptionnel moment de littérature, Adamsberg reconnaît les gars de la bande sur une photo (je ne vous dit pas comment mais il est très, très fort) et en conclut que ce sont les auteurs d'un viol recensé :
«  - Parce qu'ici, dit Adamsberg en désignant un visage parmi les clients (sur la fameuse photo), c'est Barral. Et ici c'est Lambertin.» pages 196.
Puis, plus loin page 215 :
« Veyrenc projeta la photo de la chocolaterie.
- Ici montra Adamsberg du bout de son crayon, la patron de la boutique, Claude Landrieu. On est en 1988, deux jours après le viol de Justine Pauvel. le fait remarquable se trouve dans la file des clients. Ici, et ici, deux hommes qui paraissent attendre leur tour. Il s'agit de Claveyrolles et de Lambertin, ... »
Abracadabra, en seulement vingt pages, les hommes présents sur la photo ne sont plus les mêmes ! En plus d'être voyant Adamsberg est aussi magicien ! Au secours, quelqu'un a relu ce livre ? Encore une plaisanterie ! Bref, du coup les victimes de viol deviennent aussi suspectes quoique peut être pas en fait ?

Cette avalanche de violences de la bande des recluses se faisait avec la complicité des deux gardiens de l'orphelinat dont un séquestrait ses deux filles qu'il violait régulièrement mais plus l'aînée parce que la deuxième il la prostituait à ces sympathiques orphelins. Bien sûr ils ne se sont jamais fait prendre et n'ont jamais été condamnés (c'est finalement le plus vraisemblable de l'histoire). du coup ces deux malheureuses filles sont suspectes, ouh là là on ne s'en doutait pas. D'autant plus que, petit garçon, Adamsberg à rencontré une femme recluse (cf. le Moyen-Âge) et du coup il enquête sur cette recluse et, bien sûr, ce n'est autre que la fille violée du gardien, qui après sa libération s'est cloîtrée dans un ancien pigeonnier et qui après avoir été expulsée par arrêté préfectoral et un petit séjour en HP reprend une vie "normale" non sans avoir pris soin d'acheter un super fusil hypodermique et développé une folle passion pour l'araignée recluse eh ouais !! Et donc qui est l'assassin en série de ces monstres... c'est... la chèvre de Monsieur Seguin ? Non c'est sa soeur en fait ! Ultime plaisanterie...

Au final c'est une histoire d'oiseaux qui met en forme les brumes d'Adamsberg pour lui permettre au bout de 477 laborieuses pages de trouver le fin mot de l'énigme et moi dans cette histoire, j'ai vraiment l'impression d'être le pigeon (bah oui 21€ quand même) !!

N.B. : En revanche si c'est une parodie alors là, magnifique, 5/5 !
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