Cette envie de bousculer l'univers à coups de mots n'a jamais quitté
Jean Vautrin et son essai, La vie Badaboum, en est un nouvel exemple. Recueil d'articles, de réflexions, de lettres et d'évocations, il crie «réveille-toi jeunesse» mais refuse de donner des conseils, sauf s'il s'agit de lectures. Vautrin est lorrain, et rebelle de naissance. Il se souvient de ses années avec
Roberto Rossellini, de ses voyages en Inde. Puis, le voilà qui joue à saute-mouton, parle littérature, amitiés littéraires avec
Raymond Carver ou
Yves Gibeau. Il y a de la fureur à écrire, dit-il, toujours à l'affût des mots, amoureux des chemins de traverse. Après avoir publié La vie ripolin, il semblerait que
Jean Vautrin se ravise, son Badaboum sonne comme un saut dans le vide et un désir de jouer dans la cour de récréation. «J'ai toujours aimé vivre», écrit-il dans un dernier chapitre. Ses lecteurs s'en doutaient déjà, connaissant sa gourmandise, ses curiosités et ses échauffements salutaires.
Michel Audiard avait trouvé cette formule péremptoire: «Il n'y a que les imbéciles qui ne lisent pas Vautrin.» Il faut choisir son camp.
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