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Critique de ODP31


A Bari y'a des pâtes… Il y a même des grands-mères qui fabriquent des orecchiettes fraîches dans la rue. Grand connaisseur, j'ai demandé s'ils n'avaient pas de cuisines dans les Pouilles ? Bide.
Il conto per favore, terminadas las vacaciones y la glandouilla et é necessario que rentro al boulot en Francia. Voilà le travail quand on part en vacances la valise pleine de romans et sans dictionnaire bilangue. Moi, ma (mauvaise) langue, je l'ai réservé aux glaces italiennes.
J'ai quand même fait l'effort entre deux portions de stracciatella (je veux adopter une bufflone) des auteurs du cru dont Rosa Ventrella, mais du bout des tongs, car j'avais peur de tomber sur la cousine éloignée d'une amie que j'avais trouvé, honte à moi, prodigieusement ennuyeuse.
Dans le Bari des années 80, la petite Maria grandit dans un quartier pauvre auprès d'un père pêcheur aussi loquace qu'un requin blanc, d'une mère dévote ancienne sirène prise dans les filets de la résignation, d'un premier frère modèle et d'un second qui l'est beaucoup moins. La petite Maria est surnommée « Malacarne », la mauvaise chair. C'est plus original que choupinette ou ma puce mais moins flatteur. Elle se lie d'amitié avec le fils du truand local et le roman raconte de façon très âpre sans capres cette enfance sans dorures qui collectionne plutôt les blessures.
La petite s'endurcit au fil des épreuves et tente de semer son destin en suivant des études brillantes. Un apprentissage à la dure comme les aime les écrivains.
Guère amateur du genre, j'ai été séduit par la finesse des dialogues et la profondeur des personnages qui compensent une histoire qui n'est pas d'une grande originalité même si le dénouement ne manque pas de panache. Roman sur l'amitié et le déchirement entre la volonté de s'affranchir de ce monde brutal et des racines qui ligotent l'âme. Déterminée contre le déterminisme mais loyauté du sang qui coule dans les rigoles des petites rues malfamées de son quartier et dans ses veines.
Rosa Ventrella décrit très bien les silences du père, les plaintes de la mère, les jeux de moins en moins innocents des enfants, les superstitions discounts et les rancoeurs qui se perpétuent de générations en générations au sein de ce quartier impitoyable.
Les exclus de la Dolce Vita.
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