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Critique de dvall


Fabienne Verdier est une artiste peintre française qui, dans sa jeunesse, partit étudier en Chine auprès des derniers grands peintres chinois ayant survécu à la Révolution culturelle de Mao. Elle resta dix années en Chine communiste, pour y apprendre l'essence de la calligraphie et de la peinture chinoise, la gravure des sceaux, les techniques du marouflage et des glacis, tout en s'imprégnant de la culture et des traditions. « Passagère du silence » est le récit de ce voyage initiatique dans les secrets de l'encre et du pinceau.

Au contraire de Zao Wou-Ki, Yoyoma ou François Cheng qui ont quitté l'Orient pour nourrir leur art des influences de l'Occident, Fabienne Verdier s'envole pour la Chine avec dans sa valise un exemplaire des « Propos sur la peinture du moine Citrouille Amère ». C'est à l'École des beaux-arts du Sichuan, la plus reculée du pays, qu'elle fera ses études. Il faudra de la patience, de l'abnégation et de l'audace à cette jeune européenne pour se faire accepter, se fondre dans la masse, faire oublier son statut d'invitée occidentale. Des mois durant, elle devra s'entraîner à tracer l'unique trait de pinceau sous la houlette de maître Huang, des années durant, elle devra se restreindre à la couleur noire dans ses infinis dégradés, pour interpréter dans le monochrome « les mille et une lumières de l'univers ». Suivre « mademoiselle Fa » dans sa quête, c'est aussi décrypter les différents langages de la peinture à travers le monde, comprendre les influences des uns sur les autres, le perpétuel brassage. Il y aura les escapades à Chengdu, au Tibet ou à Shanghai, les riches rencontres avec des maîtres qui ont tant à lui apprendre, la confrontation avec le folklore merveilleux de la Chine traditionnelle ou les arcanes bureaucratiques de la Chine communiste.

La quête de Fabienne Verdier ? « Saisir les phénomènes dans leur totalité mouvante et capter ainsi l'esprit de la vie. (…) Saisir la beauté en mouvement et atteindre ce que Sénèque appelait ‘la tranquillité de l'âme' ».
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