En ce qui concerne le rythme de travail annuel, on est frappé par le nombre important des fêtes célébrées qui constituent autant de jours chômés, soit environ quatre-vingt-dix jours, en comptant les dimanches.
Dans le cas d'un engagement de longue durée, l'employeur fixe lui même arbitrairement la longueur de la journée de travail. Ainsi en été, la journée dans l'artisanat parisien atteint au maximum seize à dix-sept heures; en hiver, elle ne dépasse pas onze heures. (...) il faut en ôter les pauses et le temps des repas pour obtenir la durée de travail réel.
Que signifie ces fêtes en particulier les fêtes des fous ? IL s'agit de réjouissances contestataires qui s'attaquent à l'ordre social établi. les auteurs voient fréquemment dans ces festivités l'héritage des saturnales. Mais la signification sociale est beaucoup plus riche. Ces fêtes ont leur origine dans les milieux ecclésiastiques. Elles apparaissent fort nombreuses en effet lorsque d'importants chapitre vivent près des cathédrales, notamment en Flandre et en Bourgogne. La fête des fous, liée intimement aux chanoines, a lieu d'abord dans la cathédrale, puis dans le voisinage. iL y a un renversement de la hierarchie dans le milieu clérical. Un tel changement entraine des divertissements dont le caractère outrancier est stigmatisé par les autorités. Vers 1300, la fête est vraiment devenue contestation. La fête des fous ne reste pas limitée à l'église : elle déborde dans la rue. La foule attend cette distraction que doivent lui fournir évéques et chanoines. Le rôle des laics apparait essentiel dans la mesure où cette fête cléricale devient un divertissement populaire.