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Citations sur Ne t'aide pas et l'Etat t'aidera (42)

« Le Jardin à la française se situe forcément dans le prolongement du château ou vit la cour. Il est son espace d’agrément, de détente, et au besoin de polissonnerie. Son ordre exprime une conception de l’état, fondée sur une pensée organisatrice première qui pose un plan d’ensemble discernable d’un seul coup d’œil, et partant contrôlable d’une seul geste. Les buissons y sont rares, n’y sont tolérés que pour dissimuler les plaisirs des maîtres.

Les esprits ingénus s’amuseront à voir, par exemple, dans le régime chômage des intermittents du spectacle, l’un de ces buissons ou les danseuses du pouvoir peuvent trouver quelque récréation lucrative. L’intervention récente de Manuel Valls dans le jeu, destinée à protéger un régime que les partenaires sociaux voulaient affaiblir, a prouvé que dans notre sainte V République, un Premier ministre marié à une violoniste et un président de la République dont la favorite est comédienne, peuvent tordre les principes généraux de la démocratie sociale pour satisfaire leurs plaisirs particuliers. De ce point de vue, le jardin à la Française assure bien la continuité d’une compréhension aristocratique de l’espace public en France. »
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[…] pour conserver un héritage qu’elle [la technostructure] trahit en toute bonne conscience : elle veut le pouvoir dans la Nation, mais elle ne veut plus de ces turbulentes valeurs démocratiques où des manants pouvaient, à la force de l’intelligence, sortir de leur condition et prétendre eux aussi occuper les rangs du pouvoir. (p. 13)
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[…] l’invention de la branche vieillesse constitue probablement l’exemple le plus remarquable de la spoliation et de la prolétarisation asymptotique dont les classes moyennes ont été victimes au nom de la solidarité, de la protection contre le risque et autres mots gorgés de bonnes intentions et pavés de mauvaises réalisations. D’emblée – ou presque – déficitaire, rappelons-le, le régime général inventé en 1941 par le gouvernement de Vichy et élevé au pinacle par le CNR, défendu depuis avec acharnement par tout ce que la gauche de la gauche comporte d’idéologues de la révolution en chambre ou en cabinet, s’est transformé en immense piège pour tous les salariés ou indépendants qui ont cherché à gravir les échelons de la société.
(p. 157)
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C’en serait fini, donc, de ces milliers de postes d’administrateurs [de la Sécu] distribués comme autant de bâtons de maréchaux par les fédérations syndicales, de ces millions d’heures de décharge syndicale financées par l’assuré social (à son insu) grâce auxquelles des militants échappent à l’usine, au si ennuyeux militantisme en entreprise, pour plastronner sous les lambris de la République, espérant l’un obtenir une médaille, l’autre un poste encore plus élevé dans la hiérarchie de la confédération.
(p. 73)
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[…] lorsque le gouvernement décide […] d’exonérer les salaires jusqu’à 1,6 SMIC de différentes charges sociales et que la perte de recettes est compensée par l’impôt majoritairement payé par les classes moyennes, il devient évident que la Sécurité sociale prend un tout autre sens pour la société française. Elle se transforme ipso facto en opération de nivellement consistant à demander aux classes moyennes de sacrifier les quelques avantages qu’elles ont grappillés pour apporter une solidarité de plus en plus importante à une part de la population qui participe de moins en moins au financement de ces prestations.
[…] il vaut mieux occuper un emploi intermédiaire moyennement ou mal payé, mais peu chronophage et complété par des allocations, qu’un emploi de maîtrise ou d’encadrement soumis à une forte pression de résultat et générateur à la fois d’une imposition socio-fiscale plus forte et d’une limitation dans les accès aux prestations sociales.
(p. 44-45)
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L'Assurance maladie dépense 55 milliards d'euros - 60 % de 90 milliards - en prise en charge complète pour les retraités. C'est l'équivalent du budget de l'Éducation nationale ... L'effort de la Nation pour préparer l'avenir et la jeunesse au monde des adultes est aussi coûteux que l'effort de la Nation pour soigner les maladies les plus graves des plus âgés.
En ce sens, l'Assurance maladie en France organise un curieux transfert de richesses, sur lequel nous reviendrons, entre les salariés qui utilisent peu le système, et les plus âgés qui en sont les principaux consommateurs. Cette étrangeté est aggravée par le mode de financement de la santé en France : pour quelle raison est-ce le salaire qui est appelé à contribuer à un système qui profite, pour l'essentiel, à des non-salariés ? La fiscalisation des recettes de l'Assurance maladie paraîtrait ici tout à fait logique, dans la mesure où elle permettrait de diminuer fortement les charges qui pèsent sur le travail tout en introduisant un important rééquilibrage égalitaire. L'impôt serait en effet payé par tout le monde, et il impacterait donc, de façon proportionnelle, le revenu des retraités autant que celui des actifs. C'est le meilleur moyen de faire payer les retraités les plus aisés pour leur santé.
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[…] pour beaucoup de Français, étatisation signifie déresponsabilisation : c’est l’Etat qui paie, c’est-à-dire personne, ou alors une étrange machine à dette que l’on ne rembourse jamais. Jusqu’au jour où la machine s’arrêtera et ou nous devrons revenir à la réalité des prix.
(p.1 56)
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[…] lorsque l’Etat ne pourra plus le gérer [le désordre régnant dans un grand nombre d’hôpitaux –notamment du fait des 35 heures - ] par un recours systématique à la dette – notamment sous la pression de l’Allemagne - , le réveil pour les Français n’en sera que plus douloureux. L’Etat montrera alors son vrai visage : celui d’un prestataire de services monopolistique très peu attentif à la satisfaction de ses clients appelés contribuables.
(p. 154-155)
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Le placement sous statut public de ces personnels [hospitaliers] a constitué, pour la Sécurité sociale, une catastrophe majeure. […]
Dans la liste des chocs subis figurent en tout premier lieu les « 35 heures » dont le coût financier et social est considérable pour l’hôpital. […]
Les jours de repos compensateur cumulés dans les hôpitaux publics depuis 2007 équivalent donc à 15000 postes annuels environ. Ce chiffre permet à lui seul de mesurer la folie que constitue la fonctionnarisation des personnels hospitaliers en 1986 : ce choix a inauguré une longue série de dérapages dont l’assuré et le patient sont les principales victimes.
(p. 149)
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Mais l’Etat, en 1986, persévérait dans la logique de nationalisation de la santé entamée en 1945. Avec la création d’une fonction publique hospitalière, il franchissait une nouvelle étape qui lui permettait de reprendre à son compte la fonction longtemps dévolue à l’Eglise de « producteur de soins ». Le statut des personnels hospitaliers permettait enfin de contrebalancer puissamment les légions de médecins de ville qui font la dépense sans obéir directement à l’Etat. Avec près d’1 millions de salariés, tout à coup, le ministère de la Santé devenait aussi puissant que l’Armée rouge ou l’Education nationale.
(p. 148)
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