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Citations sur Ne t'aide pas et l'Etat t'aidera (42)

Dans la pratique, la France de 1945 était loin d’être le désert social que les troubadours de la politique contemporaine tentent de nous représenter. Au tournant des années 1928-1930 s’était mis en place un véritable système « d’assurances sociales » pour les plus bas salaires, qui était complété par des régimes professionnels ou individuels relativement développés. Dans le domaine de la maladie comme de la retraite, les mutuelles étaient les principales actrices de ces marchés complémentaires émergents dont la guerre interrompit la généralisation.
(p. 26)
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[…] des « trucs » de propagande destinés à anesthésier l’esprit critique sont régulièrement déployés. Le premier d’entre eux est l’appel à l’émotion et au mythe narcissique d’une France qui se serait libérée seule en 1945. Après les années noires de Vichy, la Résistance a chassé l’occupant teuton et inauguré le règne de la lumière en mettant en place une Sécurité sociale que le monde entier nous envie. […]
La méthode est habile : elle permet d’empêcher tout débat rationnel sur le sujet en mobilisant d’emblée le ban et l’arrière-ban de la crédulité publique et de la sensibilité extrême de l’opinion à la question de la collaboration durant l’Occupation. Cette vaste opération de manipulation des esprits a permis d’étouffer peu à peu toute réflexion intelligente sur l’organisation de notre protection sociale […].
(p. 24-25)
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Depuis une trentaine d’années […] la société française recourt régulièrement à la dette pour financer la protection de ses membres. Le grand art des politiques a consisté à donner l’illusion, de droite comme de gauche, que cette dette constituait un simple jeu d’écriture sans conséquence sur le niveau de vie et de protection assuré par le « système ».
(p. 21)
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[…] cette étrange logique qui conduit les citoyens d’un grand pays industrialisé, l’un des premiers à avoir proclamé la liberté comme valeur fondamentale de son organisation collective, à accepter, année après année, une servitude grandissante vis-à-vis de l’Etat.
(p. 21)
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[…] il a fallu plusieurs décennies pour que la France fasse reculer son esprit d’entreprise et qu’elle impose la résignation du salariat comme une forme indépassable de travail.
(p. 20)
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La Sécurité sociale est bonne mère pour ceux qui la sollicitent, mais elle est intraitable pour ceux qui n’ont pas besoin d’elle : elle les oblige à participer à son fonctionnement, et elle veut tout savoir de chacun. […] et elle traite en délinquant tous ceux qui chercheraient à dissimuler une part d’ombre
(p. 19)
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Est-elle [la Sécurité sociale] au cœur de l’aversion française pour […] l’adaptation aux évolutions du monde ? A-t-elle érigé le principe de l’assistanat en idéologie discrète, mais tenace qui phagocyte en France l’esprit d’entreprise […]. Et au fond, la Sécurité sociale n’incarne-t-elle pas une préférence française pour une médiocrité collective et une allergie aux réussites individuelles ?
Ces questions provocatrices percutent évidemment de plein fouet le prêt à penser contemporain pour lequel l’éloge sans limite de la Sécurité sociale constitue un passage obligé.
(p. 17)
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Que la Sécurité sociale soit un projet de domination politique non par la brutalité, mais par la protection et par une prétendue solidarité est une spécificité française. Aucune autre démocratie n’a entendu utiliser la protection sociale pour répandre à ce point le poison […] de la résignation […].
(p. 13-14)
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Ce qu’on appelle solidarité se résume en réalité à un vaste transfert de revenus des classes moyennes vers les plus bas revenus, sans jamais éroder le 1% des revenus les plus élevés, et sans nuire aux intérêts immédiats de la technostructure elle-même. Cette logique s’apparente à une alliance politique de fait entre la technostructure dominante et le ‘lumpen proletariat’, comme disait Marx, pour mettre la société sous contrôle et assurer la conservation d’un ordre inégalitaire.
(p. 12)
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[...] la technostructure française utilise la Sécurité sociale pour anesthésier les classes populaires et conserver le pouvoir à son propre profit.
(p. 12)
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