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Citations sur Ne t'aide pas et l'Etat t'aidera (42)

La révolution numérique et singulièrement l’ubérisation de la société, c’est-à-dire la production de richesse en dehors du contrat de travail dans une logique d’économie collaborative, bouleversent complètement le modèle de la Sécurité sociale […]
Face à cette transformation en profondeur des circuits économiques, la France a pour l’instant choisi la voie de la répression et de l’interdiction. C’est évidemment une stratégie à court terme qui finira par imploser comme le mur de Berlin. (p. 54-55)
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Les ressorts manipulés par ces sophistes [publications d’organismes comme la chaire santé de Sciences-Po, tenue par Didier Tabuteau, conseiller d’Etat] consistent généralement à procéder par association d’idées : la Sécurité sociale est (prétendument) égalitaire et solidaire, donc ceux qui veulent changer la Sécurité sociale sont contre l’égalité et la solidarité. Bien entendu, les inégalités et la défaisance de la Solidarité par la Sécurité sociale ne sont jamais évoquées ni interrogées par ces chiens de garde de la technostructure dont le rôle principal consiste à veiller au grain en désignant les interlocuteurs autorisés, et en pointant du doigt les moutons noirs, selon les ficelles les plus grossières du lobbying.
(p. 52-53)
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Le problème français tient largement à la confusion qui existe entre la notion de Sécurité sociale et la notion de protection sociale. Après 70 années de propagande menée pour expliquer que le seul modèle possible de protection sociale est le modèle français, l’opinion publique a fini par croire qu’en dehors de ce vaste système de déresponsabilisation, il n’est point de salut. En quelque sorte, la mort de l’individu libre et responsable de ses propres choix serait l’horizon indépassable de toute démocratie […].
(p. 52)
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C’est le grand secret qui explique la stabilité française depuis 1968 et même depuis 1945 : au nom d’une sorte de doctrine du « pain et des jeux », l’élite française a mis en place un système captif qui lui permet d’appauvrir les moyens pour enrichir les plus petits, tout en garantissant la paix sociale.
(p. 51)
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[…] l’histoire de la Sécurité sociale apparaît en creux, et quand on y prend garde, comme un élément de la transformation progressive de la technostructure française en classe sociale disposant de privilèges financés par l’ensemble de la communauté.
(p. 36)
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Le système [des retraites] n’est pas soutenable et il est épongé chaque année par le contribuable, qui paie ainsi au moins deux fois pour les retraites : une fois pour la sienne, et une fois pour celle des fonctionnaires. Dans son intelligence prédatrice, la technostructure a en effet isolé la dépense des pensions civiles dans un compte d’affectation spéciale appelé « CAS Pensions » inscrit au budget de l’Etat, dont les recettes fluctuent au gré des besoins pour donner l’illusion d’un équilibre des comptes.
(p. 37)
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Pendant que, par ordonnances, la noblesse d’Etat faisait progressivement entrer la société française dans un grand système obligatoire de protection collective, elle prenait bien soin de s’en affranchir pour son propre compte.
Sans égrener ici les systèmes marginaux de retraite propres aux assemblées parlementaires ou aux élus locaux, qui rappellent aux Français que leurs représentants élus démocratiquement adorent imposer l’universalité aux autres sans s’y astreindre eux-mêmes, c’est évidemment le régime de retraite de la fonction publique qui interroge l’historien sur cette séquence appelée la Sécurité sociale.
Alors que Laroque et Parodi rendaient obligatoire l’adhésion au régime général, ils oubliaient, de façon tout à fait significative, d’intégrer les « pensions civiles » dans leur dispositif. Celles-ci sont un héritage direct de l’Ancien Régime qui accordait une pension, c’est-à-dire à l’époque une rente, à la noblesse. […]
[…] De façon très symbolique et significative, les fonctionnaires d’Etat ont repris à leur compte ce système monarchique et entendent bien le conserver.
(p. 34)
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[...] les grandes réformes de la Sécurité sociale pratiquées depuis 1945 ont toutes procédé par ordonnances préparées ou pilotées par un haut fonctionnaire, conseiller d’Etat ou inspecteur général des Finances.
[…] Il faut donc reconnaître à Alain Juppé le mérite d’avoir dévoilé la véritable nature de la Sécurité sociale en France: celle d’une annexe des services de l’Etat, d’une sorte de satellite qui ne peut jamais s’éloigner de sa planète mère et qui dépend étroitement des « ordonnances » du gouvernement.
(p. 31)
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En reprenant les débats qui agitèrent la représentation nationale dès 1946, c’est-à-dire quelques semaines seulement après la promulgation des ordonnances de 1945 créant la Sécurité sociale, on ne tarde pas à s’apercevoir que celle-ci fut largement perçue par les acteurs du secteur privé comme une invention décidée dans l’ombre et sans débat, à la faveur des premiers jours de la Libération, par quelques technocrates idéologues coupés des réalités sociales françaises.
(p. 29)
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Contrairement à une croyance répandue, le régime général par répartition n’est pas une invention du général De Gaulle, mais une invention de Pétain que Parodi et Laroque, sous l’étiquette cette fois du gouvernement provisoire, s’empresseront de pérenniser en augmentant ses cotisations dès octobre 1944 pour éviter une faillite du système.
(p. 28)
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