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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En cet été 1959, rien ne semble pouvoir troubler la sérénité du riche quartier de Sunnylakes, en banlieue de Los Angeles, où Joyce mène une existence monotone auprès de son mari et de ses deux petites filles. Pourtant, un de ces mornes après-midis où Ruby, leur femme de ménage, vient chez eux pour y effectuer ses tâches habituelles, elle trouve les enfants seules, abandonnées à elles-mêmes. Sa patronne s'est volatilisée, tandis qu'une large tâche de sang macule le sol de la cuisine. Aussitôt désignée à toutes les suspicions par sa peau noire, Ruby fait une coupable idéale avant même que l'enquête ne commence.


Des maisons cossues semées en banlieue sur leurs jolis carrés de pelouse, de grosses voitures pour les relier à de vastes surfaces commerciales, des appareils électroménagers et la mode vestimentaire comme clés du bonheur des maîtresses de maison : l'American way of life présente à Sunnylakes toutes les facettes qui font l'envie du monde en cette fin des années cinquante. du rêve américain à la réalité, il y a pourtant beaucoup à dire. Racisme et sexisme battent alors leur plein, ouvrant un long chemin pour la lutte des minorités pour leurs droits. Pendant que les Noirs, comme Ruby, se heurtent à une ségrégation et à des préjugés implacables, les femmes vivent sous la tutelle de leurs maris, dans une dépendance, entretenue par les stéréotypes sexués, qui commence par la négation de leurs droits génésiques.


Alors quand Joyce, qui étouffe dans un mariage sclérosant et une maternité non choisie, laisse échapper des réactions non conformes à l'image de réussite si chère à son mari et à sa belle-mère, quand tout le voisinage scrute à la loupe la moindre fausse note qui deviendrait aussitôt scandale, quand finalement les apparences ne suffisent plus à masquer les lézardes de l'intimité, toutes les conditions sont réunies pour qu'un drame éclate et prenne des proportions d'autant plus calamiteuses que seule prévaut la volonté de l'étouffer. Et comme il est impensable pour cette bonne société de se voir confronter à ses propres failles, quel meilleur bouc émissaire que la petite bonne, dont la peau noire attire d'avance, et bien commodément, toutes les vindictes.


Rédigé d'une plume, sans grande aspérité peut-être, mais fluide et efficace, ce premier roman réussit à vous immerger dans son atmosphère poisseuse, au fil d'une lecture captivante aux multiples rebondissements et surprises. Au-delà de l'enquête policière certes parfois un rien caricaturale, c'est l'envers du rêve américain, au travers de la condition féminine et du racisme de 1959, qui vient ajouter l'intérêt à l'agrément du récit.


Un grand merci à Babelio et aux éditions De La Martinière pour cette découverte.

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Pfffff, …. Quelle chaleur écrasante à Los Angeles aujourd'hui.
D'un petit coup de pied dans l'eau, j'éloigne du bord de la piscine le matelas en plastique.
Je plonge la main dans l'eau bien fraiche, le ciel est d'un bleu azur sans tache, les murs de la maison d'un blanc immaculé, les grandes baies vitrées reflètent la lumière du soleil. David Hockney, ça vous dit quelque chose ?
Dans ma maison parfaite, avec mes filles parfaites, ma cuisine parfaite, mon mari parfait, le tableau ne pourrait pas être complet sans moi, bien sûr. Vous m'avez reconnue, la femme, l'amante, la mère, l'épouse et la ménagère parfaite. Oui, la ménagère parfaite, vous avez bien lu, car nous sommes en 1958 mes amis, et je ne suis pas une business woman accomplie, non, moi, je veille toute la journée sur ma maison, mes enfants et je donne des ordres à la bonne, car tout se doit d'être imp-pe-ccable, comme la pelouse d'un vert tendre dont pas un brin ne dépasse, quand mon mari rentrera enfin de son dur labeur.
Je ne m'autorise pas d'autre rêve que celui d'aller au centre commercial, sauf que ce centre commercial, je pourrais y aller pour une fois oser m'y acheter un peu de liberté, car la seule passion que je m'autorise, c'est la peinture, ma voisine Genevieve pense même que je pourrais avoir un certain talent. Mais qui cela intéresse-t-il au fond ?
Alors, au cours d'un de ces interminables après-midis, j'ai décidé que cette journée au bord de la piscine serait la dernière, de tout envoyer valser par-dessus-bord et j'ai disparu sans crier gare, non sans avoir arrosé une dernière fois mes géraniums auxquels je tiens tant …
La britannique Inga Vesper m'a emmenée à bord de sa belle Crestliner sous le soleil brulant de Californie et m'a présentée Joyce, la femme blanche parfaite et Ruby sa bonne noire qui trime chez elle pour quelques cents de l'heure. Mais Joyce et Ruby ont un point commun, un secret, qu'elles seules ont partagé. Quelle idée de discuter avec sa bonne, car des amies, Joyce ne semble pas en manquer, mais qui sont-elles vraiment ces Desperate Housewifes des années 50 ?
Inga Vesper brosse un portrait réussi de ces toutes ces femmes. En particulier, de Joyce et Ruby qui rêvent toutes les deux d'une autre vie, l'une pauvre petite fille riche dans sa belle maison, l'autre espérant gagner suffisamment d'argent pour pouvoir faire des études à l'université. Elles se retrouveront toutes deux soumises aux hommes, à leur violence, leurs préjugés. Si bien sûr tout cela est un peu manichéen et la fin un tantinet brouillonne, la critique sociale est bien présente, les personnages ont suffisamment d'épaisseur pour qu'on s'y attache, et, on ne peut être qu'atterré.e de constater que depuis 1958 finalement, malgré de nombreuses avancées, les préjugés ont la dent dure et beaucoup de choses n'ont pas tant évolué. Même si l'on sent le regard parfois un peu trop contemporain sur l'époque de l'auteure, c'est un roman agréable, avec des pointes d'humour bien senties, à lire au bord de l'eau sous le parasol, de quoi ne pas voir passer l'après-midi... Vous reprendrez bien un petit cocktail ?
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En 1959, la ségrégation n'a plus d'existence officielle. Dans les textes. En pratique c'est une autre histoire. Il suffit d'en parler à Ruby qui pour quelques maigres pièces, fait le ménage dans le quartier huppé de Sunnylakes, à Santa Monica. Mais elle rêve d'aller à l'université, il lui faut pour cela de l'argent.
Ce jour là lorsqu'elle est arrivée chez Joyce, après avoir accompli sa tache chez l'affreuse Mme Ingramm, tout a basculé. le bébé pleurait dans a couche sale, et Barbara avait essayé d'essuyé de grosses taches rouges dans la cuisine avec un pyjama de nouveau-né… Un tableau de scène de crime n'est pas un endroit adéquat pour une jeune femme noire, et Ruby se retrouve au commissariat. Heureusement un inspecteur fraichement nommé semble un peu moins blasé que ses comparses et va prendre les choses en main, cherchant les failles d'une évidence trop claire pour être honnête.

On est tout de suite séduit par les personnages, que ce soit Ruby, ou cet inspecteur qui ne rechigne pas à manifester son empathie. Certes, les traits sont peut-être un peu forcé et tendent vers la caricature mais l'histoire se tient et l'intrigue tient en haleine jusqu'au dénouement final.
Déjà lu sous d'autres plumes , déjà vu au cinéma, le thème (les dessous du rêve américain, les ghettos) n'est pas original, mais la lecture reste agréable et ce premier roman est prometteur.

Merci à Netgalley et aux Editions La Martinière

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Chaleur accablante d'un été californien dans un quartier bourgeois de LA. Nous sommes en 1959, et la vie est bien tracée pour les femmes qui rêvent d'indépendance, surtout lorsqu'on est noire. C'est cela qui va rapprocher deux femmes que tout sépare : Joyce, la bourgeoise désoeuvrée nantie d'un mari, de deux fillettes et d'une belle maison, et Ruby, jeune femme noire qui vient faire le ménage tout en rêvant d'accéder à l'université.

Le roman ouvre sur une scène de crime, du sang sur le sol de la cuisine mais pas de cadavre. L'épouse a disparu. On ne sait pas si la jolie et dépressive Joyce a fugué pour fuir un mariage étouffant, ou bien si elle a été enlevée. Est-elle encore en vie ? Ruby, la première sur les lieux, est suspecte mais, bien vite, l'inspecteur Mick va l'innocenter et l'écouter car la jeune femme est futée et observatrice. L'amitié, qu'elle éprouve pour sa patronne esseulée la pousse à mener sa propre enquête. Mais cette amitié entre une blanche et une noire n'est-elle pas déplacée ? Et n'est-ce pas dangereux de se mêler des affaires des blancs lorsqu'on est noire ? C'est l'avis de Joseph, son petit ami, et c'est aussi l'époque qui veut ça, car la ségrégation bat son plein. Racisme, humiliation, exploitation sont le lot des noirs, encore plus quand il s'agit des femmes.
Ce thriller nous entraine de révélations en rebondissements sur plusieurs pistes jusqu'à ce que la vérité éclate dans les toutes dernières pages. du classique, bien ficelé et haletant mais ce que je retiens de l'histoire, au-delà de l'intrigue et enquête policière, c'est l'American way of life des années 50/60, cette vie faite de faux-semblants et de mensonges et qui cache de nombreuses failles. Tous les personnages ont leurs secrets et leurs souffrances qu'ils cachent et tentent d'oublier. Mais cette disparition et les révélations qu'elle entraîne va creuser des fissures dans ces murs de silence. Et cette société blanche, éduquée et riche va révéler peu à peu ses contradictions et sa noirceur dissimulée par cette fausse convivialité entre gens du même monde dans ces maisons coquettes aux cuisines bien équipées, aux pelouses parfaitement tondues et aux barrières peintes de blanc. On est loin de tout cela dans les quartiers noirs ou il faut survivre avec des salaires de misère et où on peut se retrouver à la rue à cause d'un projet d'autoroute qui va détruire le quartier noir.

Derrière le polar on trouve le roman social, celui d'une société en pleine mutation. Il y a les prémices d'une lutte des femmes pour l'égalité des droits et leur indépendance par rapport aux hommes, ainsi que la prise de conscience des noirs qui ne veulent plus subir la ségrégation et la pauvreté.
L'écriture, simple, fluide et bien dialoguée, sert une intrigue bien charpentée. Tout se bouscule à la toute fin, comme dans une série policière, il y en a un peu trop à mon goût, mais l'époque et ses mentalités sont bien restituées, ce qui fait le charme de ce premier roman.

Je remercie Babelio et les éditions De La Martinière pour cette lecture découverte.

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Ruby Wright, 22 ans, est femme de ménage dans le quartier blanc, paisible et riche, de Sunnylakes. Après avoir passé plus de quatre heures à astiquer et faire briller, chez Nancy Ingram, elle se rend chez Joyce Haney, qui habite un peu à l'écart de la rue. Aussitôt, elle sent que quelque chose ne tourne pas rond. La porte d'entrée est fermée, les fleurs sont en train de faner sous le soleil et aucun bruit ne lui parvient depuis les fenêtres ouvertes. de plus, la fille aînée des Haney, Barbara, attend dehors madame Kettering. Emmenant la fillette avec elle, Ruby est alertée par les pleurs de Lily. Même si personne ne vient lui ouvrir, elle fonce tout droit dans la chambre des enfants, trouvant la cadette dans une couche trempée. Une fois en bas, elle tente de nettoyer les mains sales et toutes rouges de Barbara. Et elle pousse un cri lorsque, en pénétrant dans la cuisine, elle voit du sang par terre et sur le carrelage mural et des essuie-tout imbibés de rouge. Une fois sur place, la police ne peut que constater la disparition de Joyce et s'empresse d'arrêter Ruby qui sera, très vite, relâchée par l'inspecteur Mick Blanke, en charge de l'enquête. Une enquête qui va quelque peu écailler le beau vernis de ce quartier chic de Los Angeles...

Trois voix vont, tour à tour, donner corps à ce roman choral : Joyce, des quelques jours avant sa disparition jusqu'à ce qu'elle se volatilise, Mick, l'inspecteur fraîchement arrivé depuis Brooklyn et enfin Ruby, une jeune femme de ménage qui va, contre toute attente, aider ce dernier. L'on découvre ainsi les événements qui ont précipité la « disparition » de Joyce Haney, épouse de Franck et mère au foyer qui a, en faveur de ce foyer, laissé sa passion pour la peinture de côté. Mais aussi le déroulement de l'enquête auprès d'un jeune inspecteur qui détonne parmi ses collègues de par sa sensibilité, son empathie et sa largesse d'esprit. D'ailleurs, c'est, étonnamment, auprès de Ruby Wright, jeune femme de ménage noire, qu'il ira chercher de l'aide. Au fil des pages, l'on découvre l'envers du décor de ce quartier cossu où les épouses et mères de famille modèle ne sont peut-être pas aussi heureuses qu'elles veulent bien le (laisser) croire, trop à l'étroit dans leur mariage. Si l'on pressent un changement à venir, notamment avec le Comité des Femmes pour Le Progrès ou encore avec Ruby qui veut aller à l'université et être indépendante financièrement, le racisme, l'inégalité homme/femme sont encore bien présents. Sous un soleil caniculaire, Inga Vesper mêle habilement enquête policière et portrait social d'une Amérique en devenir. Les personnages, fouillés et réalistes, sont minutieusement dépeints, les dialogues, enlevés et jouissifs et l'intrigue bien ficelée.
Un premier roman juste et agréable...

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- Joyce, jeune dame mère de deux enfants, vit dans la banlieue de Los Angeles en 1959.
Dès le début, elle nous annonce sa disparition.
Mais...cela ne se passera peut-être pas comme elle le pense...
- Ruby , jeune femme de ménage "noire" découvre sa disparition et la flaque de sang qui l'accompagne.
Elle se fait immédiatement arrêter comme suspecte numéro un.
- Mick , l'enquêteur chargé de l'enquête fait libérer Ruby et va même lui proposer de l'aider . En effet, son poste d'observation est idéale et elle est futée Ruby. Une vraie future enquêtrice.
Les points de vue des trois personnages animent beaucoup le suspense.
La vie de Joyce est lourde d'évènements dramatiques et inattendus.
Ruby et le policier se complètent à merveille.
Quand le policier se sent devenir violent, il repense aux paroles de Ruby qui lui a avoué qu'elle ne pourrait tuer personne.
Amours contrariés, maternité niée, cachée, refusée, femmes de la société bourgeoise qui ont parfois une beauté de façade, médicaments pris pour tenir le coup ou pour être plus belle, émancipation difficile de la femme avec la peinture pour Joyce, des études envisagées difficilement pour Ruby.
On s'aperçoit que pas mal de domaines ont évolué depuis. Ouf! Enfin, j'ose le croire.
Des chapitres courts, un beau suspense un peu long vers la fin,une écriture très franche et agréable à lire, une magnifique couverture.
Tout pour me plaire.



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J'avais vu passer il y a quelques temps de nombreuses critiques de ce livre. Je l'ai trouvé à la médiathèque. Et je ne regrette pas ce choix!

L'auteure qui vit en Ecosse signe un premier roman fort réussi, pour plusieurs raisons.

D'abord, si le récit a au départ des allures de " Desperate Housewifes" transplanté dans les années 50, il prend très vite une dimension plus profonde. Des thèmes comme le racisme, le féminisme, les violences faites aux femmes sont ici abordés, à travers les personnages.

C'est l'autre atout essentiel de l'histoire. On aime d'emblée Ruby, bonne noire qui aimerait tant faire des études. On s'indigne du mépris des femmes blanches envers cette domestique juste tolérée pour les basses besognes dans les maisons chics d'épouses si parfaites. Ou plutôt si parfaitement hystériques pour certaines d'entre elles... Son esprit vif sera une aide pour l'inspecteur Blake, personnage attachant également.

L'enquête mêle habilement fausses pistes, apparences et vérité. L'ensemble est prenant, la psychologie des protagonistes passionnante à observer. Ce fut une lecture très agréable. Je poursuivrai certainement ma découverte de l'auteure avec son deuxième roman.
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Un long, si long après-midi que publient les éditions De La Martinière est le premier roman d'Inga Vesper. Ce premier roman est à l'évidence de qualité .
Inga Vesper nous fait remonter dans le temps. En 1959 dans une banlieue résidentielle de L.A, des femmes mariées, mères de famille attendent le retour de leur époux. Une vie rêvée qui se révèle pour beaucoup une vie d'ennui. C'est le cas de Joyce Haney qui n'en peut plus de cette vie où rien ne lui correspond. Mère de deux petites filles, un mari présent, un train de vie agréable, une petite bonne pour les gros travaux, un club où se retrouvent les femmes de la ville, joyce se languit jusqu'au jour où elle disparait.
Commence alors une enquête de police à l'aune d'une ségrégation imparable et incontournable C'est ce que constate Mick Brande, un inspecteur débarqué de la côte Est.Imaginez un peu lorsqu'il demande à Ruby la jeune femme de ménage d'ouvrir les yeux ... elle est noire ...
Une Amérique où le sexisme est de bon aloi et le racisme ordinaire. Ces deux fléaux sont au coeur de ce roman , l'enquête policière servant de fil conducteur .
Un premier roman prometteur mais qui ne m'a pas autant enthousiasmée que je l'espérais. des longueurs, une construction chorale très à la mode ,une enquête policière qui ne prend son envol qu'à la toute fin. Je serai curieuse de découvrir le prochain roman d'Inga Vesper.
Un grand merci aux éditions De La Martinière via netgalley
#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance !
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Roseview Drive a quelque chose de Wisteria Lane, des jardins entretenus, des femmes au foyer flanquées de mari laborieux pour prendre soin d'elle. Elles ont tout pour être heureuse, une bonne noire, des enfants à élever, un pavillon au calme dans une banlieue loin des ghettos dont sont issues leurs domesticités.

Pure fiction que ce besoin d'émancipation féminine, à la fin des années 50, dans une Amérique où les noirs témoins de violence deviennent les suspects des crimes commis ? En tout cas, cette enquête menée tambour battant nous plonge dans la sempiternelle question : doit-on se mêler d'affaires qui ne sont pas les nôtres pour assouvir un sentiment de justice quand votre couleur de peau peut vous amener tout droit à prendre la place du suspect ?

Fil rouge de cette intrigue, la voix de Joyce distille des informations sur sa vie, ses choix, ceux que la société lui impose.

Inga Vesper nous propose un premier roman, au coeur d'une enquête haletante, qui même s'il y a des invraisemblances nous amène à découvrir les déboires et aspirations de Ruby, Joyce, Deena jusqu'à l'épilogue. le duo, flic hors des clous et bonne noire intelligente, deux personnages centraux, singulièrement humains avec leurs fêlures et leurs aspirations à voir une société plus juste advenir est parfois un peu caricatural, mais il serait agréable de le voir évoluer dans une suite à venir.

L'autrice nous conte le quotidien des femmes de cette époque. Y-a-t-il une barrière entre les "blanches et les noires" ? Pas dans les quatre murs de la maison de Joyce qui comprend parfaitement les aspirations et les blessures de Ruby. Pourtant, rien ne doit transpirer. Tout est faux-semblant et bien-pensance à Sunnylakes.

Un roman qui nous montre le chemin parcouru et celui qui reste à conquérir pour les femmes de quelques horizons qu'elles soient.

Un très bon moment de lecture. Je remercie Babelio et les Éditions de la Martinière de m'avoir permis de découvrir l'écriture fluide d'Inga Vesper.
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Un long, si long après midi a tout du polar classique des années 60 aux États Unis. Tout est raccord jusqu'à la couverture du livre représentant l'American Way of Life au travers de la cuisine d'un pavillon américain d'une banlieue résidentielle de Santa Monica.
L 'American Way of Life s'étale sans vergogne dans ce pavillon. Une famille riche, blanche, des enfants, une femme au foyer, une belle pelouse, de magnifiques géraniums, des haies taillées au cordeau, et une bonne noire comme femme de ménage.
Tout est en bonne ordre dans la famille de Joyce , Franck et des enfants Barbara et Lily.
Et immanquablement ce vernis va se craqueler. Joyce va disparaître et ce qui paraissait une vie rangée va voler en éclat.
Car l' American Way of Life des années 1950/ 1960 se traîne quelques boulets , comme la condition des femmes, la condition des Noirs.
C'est la grande réussite du roman d'Inga Vesper. Sous couvert d'enquête policière, Inga Vesper ausculte la société américaine et ses inégalités.
La lutte pour les droits civiques n'en est qu'à ses premiers balbutiements mais déjà on voit poindre les combats pour l'égalité des femmes et des Noirs.
Le combat de Joyce et de Ruby pour être libres est au coeur de se roman policier fait d'apparence et de faux semblants.
Bien sûr qu'il y aura un coupable et la construction policière est parfaite. Mais est ce le plus important dans ce roman ?
Ce roman est révélateur de l'Amérique des années 60 et de ses turpitudes mais aussi des besoins de libertés,d'élévation de ceux qui sont englués dans l'American Way of Life.
Premier roman d'une belle justesse.
Merci aux Éditions De La Martinière et à Babelio pour cette découverte.
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