Merci, Idil, de m'avoir donné envie de lire ce court premier roman! J'aime beaucoup les éditions arléa qui m'ont fait découvrir
Hélène Gestern. Et je suis heureuse d'avoir rencontré cette autre Hélène. Depuis, elle a écrit un deuxième livre, que je me procurerai sûrement.
Plusieurs voix se confient ici, celle surtout de Jean, qui, à 39 ans , est toujours traumatisé par une scène dramatique de son enfance.
Il a cinq ans , c'est l'été. Dans un village du Sud où il passe des vacances avec ses parents, une soirée est organisée par des voisins. Un des invités, Gilles, s'enfuira avec sa mère. Il ne la reverra pas. Il gardera le souvenir obsessionnel de la petite Louise, avec qui il a joué alors.
D'autres personnages vont donner un éclairage différent à l'événement du passé. Laure, la femme de Gilles, Françoise, dont Antoine, le mari d'Anne était le premier amour, Antonia, la bonne ayant servi lors de cette soirée. Et le journal d'une amie de la mère disparue viendra conclure, ainsi que le témoignage d'un invité, cette quête intime d'un petit garçon perdu.
L'écriture sobre, délicate, sensible de l'auteure s'accorde parfaitement avec les fragments épars de la vie d'une femme dérangeante, évanescente, fantasque.
J'ai été très touchée par le désarroi, le vide de Jean, enfant puis adulte, qui n'arrive pas à se construire une vie affective. Cette absence maternelle inexpliquée l'en empêche. Combien de coeurs d'enfants ont été meurtris par ces chagrins inconsolables ...