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Critique de Laureneb


Du théâtre du XVIIème siècle, mais avant que le théâtre classique ne soit codifié, que ses trois règles d'unité soient fixées. Cela donne donc une pièce originale, baroque même.
Pas d'unité de lieu, puisqu'on passe du mur entre les maisons des deux amants à une chambre du palais royal ou à un espace découvert dans la nature. D'ailleurs, il n'y a pas d'indication, ni même de didascalie : on a bien la liste des personnages au début, mais sans avoir leur identité. Les personnages parlent, sans qu'on sache sur quel ton.
Pas d'unité de temps vraiment, on a l'impression que plusieurs jours s'écoulent. Une unité d'action en revanche, autour de l'amour que se portent Pyrame et Thisbé. Pas de respect de la bienséance comme dans les pièces classiques, puisqu'il y a une tentative de meurtre et deux duels sur scène.
Théophile de Viau écrit dans la première partie du XVII ème siècle, ce qui a des conséquences sur sa vision du pouvoir royale et de la personne du roi. Les auteurs du Grand Siècle écrivent sous Louis XIV qui incarne la monarchie absolue. Or, si Corneille et Racine représentent bien des figures de rois monstrueux - Rodogune, Cléopâtre, Néron... , ils les décrivent comme des monstres qui s'écartent de la norme. La norme, c'est Auguste dans Cinna, qui fait passer les intérêts de l'Etat avant les siens propres. Un roi absolu - comme Louis XIV - n'est pas un roi au pouvoir arbitraire : ici, le roi babylonien - qui n'a pas de nom - est prêt à faire assassiner ses sujets, il donne l'ordre de faire tuer Pyrame, au nom du désir qu'il porte à Thisbé. Il est présenté comme une figure violente, capricieuse même, gouverné par ses instincts et ses désirs.
Il m'a en revanche fallu un peu de temps pour m'habituer à l'écriture. Certes, ce sont bien des alexandrins, mais sans la puissance de ceux de Corneille ou la pureté poétique de ceux de Racine. J'ai préféré la fin, lorsque la tragédie se noue, d'abord avec le rêve prophétique de la mère très évocateur, avec la description ensuite de la nature, et avec la douleur des amants qui entre en harmonie avec les tourments du paysage - alors que, jusque là, je les trouvais assez fades. L'occasion aussi d'apprendre un mythe, la couleur rouge des mûres qui vient du sang des amants.
En revanche, là où
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