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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai fini le pape des escargots d'Henri Vincenot .
Sans une chaine de lectures, il est fort probable qu'il aurait accumulé des années de poussière à venir encore car il ne m'a jamais tenté .
Et au final , grâce à cet engagement j'en ressors plutôt contente .
Même si point trop n'en faut , au risque d'indigestion .
A travers un personnage haut en couleurs comme on le devine aisément avec le titre , Vincenot , avec son talent de conteur inimitable , nous balade dans les Hauts lieux de Bourgogne , dans la verte campagne , dans les cathédrales et les églises romanes , dans le parler du cru qui râpe aux encoignures , qui chante dans l'outrance d'une voix d'ivrogne-prophète-Gazette druidique syncrétique , poête troubadour , prophète en son pays , fou du roi mais pas de la reine ( misogynie atavique oblige ), hors du temps et de la raison des temps modernes , visionnaire , "entourloupeur" parce c'est plus marrant , érudit d'un mélange bizarrement digéré d'une science venue du fond des âges , de celle qui ne s'acquiert pas dans les livres mais se transmet dans un cercle fermé , mythomane une chouille ou plus , manchot quand ça lui chante (souvent , ça protège de la pioche ) , lyrique plus qu'il n'en faut , sorcier -joueur- hâbleur -mendiant -troubadour .
Alors non ce n'est pas juste une histoire de terroir .
Non plus un conte initiatique .Ni une fable pour faire rêver rêver au coin du feu .
C'est une potée Bourguignonne , qui tient au corps , en apparence foutraque , mais puissamment enracinée dans divers savoirs , loin de notre inculture numérique , surgie de ces sources cachées que seuls les initiés peuvent interpréter .
Amateurs d'architecture et de sculpture , précipitez-vous , c'est le fil directeur de cette fable trublionne .
Et puis quand même les miracles Lève toi et marche sont au rendez-vous , qu'on en appelle à Dieu ou à Diable ou à La Vouivre , il serait dommage de passer son chemin !
J'essaierai de vous recopier des extraits , c'est décoiffant .
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un excellent moment il y a longtemps, succulent
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J'ai lu ce livre qui trainait dans ma collection depuis un long moment, sans que je ne me rappelle exactement sa provenance, et j'ai fini par le lire en étant sensiblement curieux, sans grand plus.

Et c'est ... Curieux, un peu original et barré, vaguement subversif. C'est pas le livre du siècle, mais une lecture agréable si vous êtes intéressé par ce genre de ce choses.

Le livre nous parle de la Bourgogne, une région plus conceptuelle que réelle, fantasmée plus que concrète, une région de coeur et d'âme. L'auteur nous la décrit par un attachement assez profond avec elle, presque trop fort pour en voir les réels défauts, mais qui n'a pas vraiment cure ici. C'est surtout pour un descriptif amoureux de la Bourgogne, volontairement burlesque dans ses façons de décrire. le roman passe alors les différentes considérations, notamment moderne (on peut tiquer du rapport homme-femme) et rapporte des légendes locales mixées avec des idées nouvelles (les veines de la terre, la vouivre et le druidisme), le tout saupoudré d'un folklore bien construit, mine de rien, reposant sur des idées amusantes et séduisantes bien que n'étant pas basée sur la moindre réalité historique.

Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est surtout le personnage de la Gazette qui fascine et provoque des altercations amusantes, prêchant toutes les paroisses pour lui-même, mélangeant le druidisme et le catholicisme, naviguant à pied dans toute la Bourgogne au rythme de son propre tempo, refaisant les rites qu'il estime nécessaire et défendant son point de vue.
Ce qui est amusant, c'est de voir dans le livre assez ancien une idée proto-écologique qui n'en a pas vraiment le nom, parlant plus de la bétonisation qui change les cours d'eaux et rends malade les rivières souterraines. On parle aussi de pollution, qui était déjà bien plus connue, mais qui est ici ajouté à un contexte plus large dans lequel on parle non seulement de la mécanisation des campagnes mais aussi de l'urbanisation galopante de ces années-là. Entre l'idée de disparition d'un monde rural qui est progressivement assimilé à une nouvelle société moderne, mais aussi la disparition des anciennes pratiques et des anciennes valeurs. Certaines me font tiquer (ah, la considération envers les femmes ...) mais c'est aussi un message qui a sa valeur.

En fin de compte, si le récit a quelques passages truculents et un message assez clair, je suis aussi assez clair sur le fait que c'est moins prenant qu'une description de Bernard Clavel qui arrive à sublimer ses descriptions et faire des récits poignants, des personnages attachants mais aussi des rendus de vies pas forcément glorieux. Enfin voila, un livre qui a son charme, moindre que d'autres auteurs du genre qui font mieux à mon gout, mais c'est distrayant et amusant.
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Beaucoup de ressemblances entre ce roman et "Les étoiles de compostelle" du même auteur bourguignon :

- le lieu d'attache : la Bourgogne

- Un vieux fou intemporel, mystique, prophétique, à vocation druidique. Dans ce roman, il porte le nom de Gazette.

- La vie des compagnons batisseurs de cathédrale.

En lisant ce livre, on se laisse emporter sur les chemins de la Bourgogne profonde. On suit la merveilleuse histoire d'amour d'un compagnon batisseur sculpteur en apprentissage, Gilbert, avec la Pierre et avec Eve.

La suite :
Lien : http://arcetciel.canalblog.c..
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Je suis partagé. Au début, rebuté par la langue parsemée de bourguignon, que je ne maîtrise pas, je me sentais dans un roman régionaliste. Puis j'ai essayé de comprendre les inspirations du truculent la Gazette, le choeur grec de cette histoire. Là Vincenot fait fort car il nous entraîne dans un cheminement ésotérique où se mêlent les traditions celtiques, le rôle des compagnons dans la construction des cathédrales, les symboles religieux, tout ceci se mêlant dans un syncrétisme érudit qui force à aller vérifier la cohérence de ces inspirations. Enfin j'ai vu le combat entre la modernité, incarnée dans le personnage de la sociologue Sylvie, symbole de la libération de la femme, et la tradition, incarnée par Eve, la femme bourguignonne intemporelle. Nous sommes en 1968, le monde change, comme d'habitude, et j'ai été autant séduit qu'agacé par le livre superbement bien écrit mais quand même un peu surannée-.
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Petit conte allègre plein d'une joie simple aux charmes bourguignons. Prenez la route avec Gazette, redécouvrez la beauté de cette “France profonde” éloignée des autoroutes bitumées et du joyeux tapage citadin.

...

La suite sur le blog !
Lien : http://blogoculture.com/2010..
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