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Citations sur L'Énéide (136)

[Enée - Livre II vers 565-595/596-629]
« Ainsi cette femme, sans que rien l’ait atteinte, reverra Sparte, Mycènes sa patrie, elle marchera en reine, elle aura triomphé ; elle retrouvera son foyer et sa maison, les anciens et leurs enfants, escortée d’une troupe de Troyennes et de serviteurs phrygiens ? Priam aura péri par le fer, Troie aura brûlé dans les flammes, les rives de Dardanie tant de fois se seront couvertes d’une sueur de sang ? Non, ça ne sera pas. Certes, le châtiment d’une femme ne vaut pas qu’on en parle ; mais l’imposer, ici, mérite la louange. Quoiqu’il en soit, on me louera d’avoir étouffé ce monstre, d’avoir été l’exécuteur d’un juste châtiment ; il me sera bon, aussi, d’avoir rassasié mon cœur des flammes de la vengeance et satisfait aux cendres des miens ».
Telles étaient les pensées qui m’agitaient, je m’élançais, l’esprit en délire, lorsque dans une clarté devenue à mes yeux plus vive, s’offrit à ma vue, rayonnante à travers la nuit au sein d’une lumière pure, ma mère bénie, s’avouant déesse, telle, aussi majestueuse, que la voient les habitants du ciel ; elle me saisit le bras, me contint et ajouta de ses lèvres de rose : « Mon enfant, quel ressentiment si grand excite donc cette colère sauvage ? Quel est ce délire ? Qu’est devenu le soin que tu nous dois ? N’iras-tu pas d’abord reconnaître où, sous le poids de l’âge, tu as laissé ton père Anchise, si Créuse ta femme, si l’enfant Ascagne vivent encore. Autour d’eux, venues de partout, les bandes grecques errent et si mes soins ne leur faisaient un rempart, déjà les flammes les auraient tous emportés, l’épée de l’ennemi transpercés. Ce n’est pas, hélas ! la beauté détestée d’une Laconienne, fille de Tyndare, ni Pâris toujours accusé, c’est la rigueur des dieux, oui des dieux, qui détruit cet empire et renverse Troie du faîte de sa grandeur.
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« Quoi ! tu échapperais à ma vengeance, recouvert des dépouilles des miens ! C’est Pallas, oui, Pallas qui t’immole de ce coup et tire un châtiment de ton sang scélérat. » Ce disant, [Enée] lui plonge son fer en pleine poitrine, tout bouillant. Les membres [de Turnus] se détendent sous le froid de la mort, et sa vie indignée s’enfuit, avec un gémissement, chez les ombres.
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En vain Pallas arrache le trait tout chaud de sa blessure ; son sang et sa vie s’en vont par la même voie. Il s’est écroulé sur sa blessure ; ses armes ont retenti sur son corps ; et, en mourant, il fouille la terre ennemie de sa bouche sanglante.
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Ils allaient obscurs dans la nuit solitaire.
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La peur aux talons met des ailes.
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Les Rutules se lèvent d’un bloc en poussant un cri de douleur, tous les monts alentour répondent par un cri de douleur et les bois profonds en renvoient au loin l’écho. Lui, humble et suppliant, lève vers Énée les yeux et la main en une prière : « Oui, je l’ai mérité et je ne demande pas de grâce, dit-il ; use de ta chance. Mais si l’idée d’un père malheureux peut te toucher, aie pitié, je t’en prie, de la vieillesse de Daunus – tu as eu aussi un tel père en Anchise – et rends-moi aux miens ou, si tu préfères, rends-leur mon corps dépouillé de la vie. Tu es vainqueur, les Ausoniens ont pu voir le vaincu tendre les mains, Lavinia est ton épouse, ne porte pas plus loin la haine. »

L’impétueux Énée s’est immobilisé sous ses armes, roulant des yeux incertains, et a retenu son bras. Il hésitait de plus en plus, ces paroles commençaient bel et bien à le fléchir, quand, sur l’épaule de Turnus, est apparu le fatal baudrier et a brillé le ceinturon aux médaillons bien connus, celui du jeune Pallas que Turnus avait vaincu, qu’il avait terrassé d’un coup mortel ; il le portait sur l’épaule comme un emblème d’inimitié. Énée, quand il eut plein les yeux de ce trophée, de ce mémorial d’une douleur cruelle, s’enflamma de fureur et devint terrible en sa colère : « Quoi, tu revêts les dépouilles des miens et après tu pourrais m’échapper ? Dans ce coup de ma main, c’est Pallas qui t’immole, qui tire un châtiment de ton sang scélérat. » Sur ces mots, brûlant de rage, il lui enfonce son épée droit dans la poitrine. Une froideur dénoue la force de son corps, et sa vie, avec un cri de révolte, s’enfuit au fond de l’Ombre.

CHANT XII - traduction Paul Veyne / Éditions Les Belles Lettres - Albin Michel
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Non, même si j'avais cent langues et cent bouches et une voix de fer, je ne pourrais dénombrer toutes les formes de crimes, passer en revue tous les noms des supplices.
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Fin du chant IX, traduction Paul Veyne.
Dès lors, le jeune guerrier n'arrive plus autant à tenir, ni de son bouclier, ni de sa dextre ; c'est ainsi qu'il est écrasé sous les traits dirigés contre lui de toutes parts... Maintenant la sueur ruisselle sur tout le corps de Turnus et roule son flot poisseux, le souffle lui manque, il ne peut reprendre haleine, un pénible halètement secoue ses membres las. Alors seulement, d'un saut, il s'est jeté dans le fleuve avec toutes ses armes. Le Fleuve avec ses profondeurs blondes a agréé sa venue, l'a soulevé sur ses molles ondes et l'a rendu à ses compagnons, heureux et lavé du carnage.
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En pleine Italie, au pied de hautes montagnes, se trouve un site célèbre que son renom a fait connaitre en maint pays, la vallée d'Ampsanctus. Une sombre forêt en presse de son épaisse frondaison l'un et l'autre versant ; au milieu, un torrent fait sonner sur les rochers le fracas de ses tourbillons. On peut y voir une grotte effrayante, soupirail de l'impitoyable Dis, et ce gouffre immense, irruption de l'Achéron, ouvre une gueule pestilentielle où va s'enfouir l'Erinye : l'odieuse divinité délivrait ainsi le ciel et la terre de sa présence.

Nouvelle traduction de Paul Veyne, VII-563, p. 236.
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Arma virumque cano ...
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