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En ce dimanche matin,, dernier jour d'une édition atypique parce que virtuelle de Quais du Polar, on a eu envie de mettre en avant un polar venu d'Australie, pas forcément le pays le plus connu pour ses auteurs de polars.

Resurrection Bay est le premier roman d'une auteur de polars australienne, Emma Viskic et le premier d'une série mettant en scène l'enquéteur Caleb Zelic, une série qui a déjà trois volets parus dans le pays natal de l'auteure et dans certains pays anglo saxons.

Le héros Caleb Zelic est certes un détective privé, personnage qu'on doit voir au bas mot dans un polar sur 10, mais il est pour le coup pour le moins atypique.

Victime d'une méningite foudroyante à l'âge de 5 ans, il est depuis devenu totalement malentendant et communique grâce au langage des signes et à la lecture sur les lèvres.

Particulièrement perspicace et clairvoyant cet enquêteur utilise sa faiblesse apparente- son handicap- comme un atout supplémentaire et le lecteur suit avec délectation ses raisonnements.

Dans "Ressurection Bay," Caleb est amené à enquêter sur le meurtre de son ami d'enfance, Gary, un policier que Caleb, survenu un poil trop tard retrouve égorgé chez lui.

Avec cet ami qui lui meurt dans les bras, et la police qui va commence à la soupconner, Caleb va évidemment en mémoire de son ami, partir sur les traces du tueur, aidé en cela par sa partenaire, Frankie, ancienne policière qui est tombée dans les pièges de l'alcoolisme.

Avec un vague indice au départ, le nom d'un certain Scott, que lui a laissé son ami avant de mourir, Caleb va partir sur les traces du coupable et va vite s'apercevoir qu'il met les pieds dans un gigantesque complot où des grands bonnets de la société australienne semblent être mouillés jusqu'au cou.

Vous le voyez à ce résumé, l'intrigue de Ressurection Bay ne sera pas des plus originales pour ceux qui ont lu un certain nombre de polars et Emma Viskic ne déroge pas à certains stéréotypes et une certaine prévisibilité du récit.

Mais la romancière australienne possède de belles cartes en main : elle sait conduire sa narration en y insufflant le rythme et les rebondissements nécessaires, et chaque chapitre comporte son lot de cliffhanger pour qu'on ait envie de tourner la page immédiatement, comme dans tout bon page turner qui se respecte.

Et surtout comme on le disait en début d'article, Ressurection bay est réussi car son personnage principal l'est. Emma Viskic exploite parfaitement les spécifictés du handicap de son détective et ses capacités de déduction hors du commun.

On aime également les personnages secondaires qui l'entourent, et en particulièrement son ex femme , Kat, une peintre et scuptrice qui vit dans la baie du titre, là où Caleb, poursuivi par des méchants, va aller se réfugier et qui éprouvent pour Caleb des sentiments pas totalement éteints..

Bref, un héros et un entourage qu'on souhaite revoir dans ses nouvelles aventures et notamment dans les deux autres romans déjà traduits !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Après la lecture de Resurrection Bay, premier roman d'une trilogie écrite par l'australienne Emma Viskic, il est tentant d'arguer que sa principale originalité est d'avoir dans le rôle principal un enquêteur mal-entendant (Caleb) auquel il arrive assez fréquemment de rater des pans entiers de phrases prononcés par ses interlocuteurs. Embêtant pour un détective privé embringué dans la résolution difficile d'une affaire qui a coûté la vie à son meilleur ami et associé et menace sérieusement la sienne. Emma Viskic utilise le handicap de son héros à sa guise évidemment mais comment lui reprocher ? Tout auteur manipule ses lecteurs et ces derniers sont consentants alors ne nous plaignons pas, à partir du moment où la chose est faite avec doigté et talent. La romancière ne lésine pas sur les rebondissements dans Resurrection Bay, n'ayant pas peur de charger la barque, notamment vers le dénouement. Les changements de ton sont légion, le livre passant de la violence à des scènes plus intimes, en s'attachant fortement à la psychologie de ses principaux acteurs. Caleb a ses limites et n'est pas forcément très doué sur le plan des relations humaines et sa coéquipière, très importante à ses côtés, a également des faiblesses certaines. Tout cela donne un polar de bonne facture, nerveux, un peu trop sinueux parfois où les informations ne sont jamais certaines y compris quand elles tombent dans l'oreille d'un sourd.
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J'avais gagné « Ressurection bay » lors de la dernière Masse critique Babelio. le Covid-19 s'étant invité dans nos vies sans prévenir, j'ai patienté jusqu'à cette fin du mois de mai pour le recevoir et le lire.
Un polar du Seuil qui se déroule en Australie avec un héros malentendant : voilà une lecture qui s'annonçait sous les meilleurs auspices !
Et pourtant, je n'ai pas accroché plus que ça…
Caleb, détective privé, découvre le corps de son meilleur ami Gary, égorgé chez lui. Il est déterminé à trouver qui a fait ça. Mais Gary est sourd depuis l'enfance et a parfois du mal à suivre les conservations. Il compte alors sur l'aide de son amie Frankie, ex flic alcoolique, pour mener son enquête. Il va très vite s'apercevoir qu'il met les pieds dans un traquenard de grande envergure. Manipulation, faux-semblants, politique, trafics en tous genres seront les maîtres-mots de cette histoire.
Si le roman est très bien écrit - tant au niveau de la construction narrative que de l'écriture - j'ai trouvé l'intrigue trop tarabiscotée ! On saute d'un rebondissement à un autre, d'un personnage à un autre, ce qui fait que tout devient confus. Personnellement, je me suis perdue…
Le point positif de ce roman, c'est son personnage principal. Emma Viskic exploite parfaitement les particularités du handicap de son détective et ses capacités d'interprétation hors du commun.
Ce roman policier classique est de bonne facture mais je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ni à me passionner pour l'enquête.
Bien sûr, ce qui ne l'a pas fait pour moi le fera très certainement pour d'autres, je vous souhaite donc une bonne lecture !
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Détectives privés à Melbourne, Caleb et son associée Frankie se mettent à la recherche du meurtrier de Gary, le meilleur ami de Caleb, qu'il a retrouvé assassiné chez lui. le roman commence directement par une scène forte où Caleb pleure son ami et s'interroge sur le dossier sur lequel le détective privé et le flic travaillaient ensemble. La police semble soupçonner Gary d'être un ripou, ce que Caleb n'imagine pas un instant. L'originalité du roman tient en quelques mots : Caleb est sourd depuis l'enfance, et lit sur les lèvres, mais souvent se refuse à signaler son handicap à ses interlocuteurs. D'où des incompréhensions fréquentes. Cet aspect du roman a des accents de vécu et ajoute un intérêt certain à l'intrigue.
Agressé, blessé et réfugié chez son ex-femme dans la petite station balnéaire de Resurrection Bay, Caleb continue d'aller interroger différentes personnes qui pourraient éclairer les derniers instants de Gary et les problèmes dans lesquels il semblait s'être empêtré.

On a affaire à un personnage original mais à des situations qui le sont un peu moins. J'ai noté un certain manque de cohérence, notamment dans les caractères des personnages et parfois dans l'action. Particulièrement agaçante est la propension de Caleb à ne rien faire pendant des pages et des pages, puis à s'inquiéter brusquement, et à se mettre à s'agiter en tous sens ! de plus, des passages sentimentaux parsèment le texte, et, s'ils sont utiles pour apporter une respiration, ils ne réussissent pas à impliquer le lecteur, enfin avec moi, ça n'a pas vraiment fonctionné.
Heureusement l'auteure, hormis quelques courts passages, n'a pas trop recours à la violence et au sordide pour asseoir son roman, ce qui a été un soulagement au fil du texte. J'ai trouvé aussi que l'écriture manquait de relief, c'est dommage, une musique des mots plus remarquable aurait aidé à maintenir l'intérêt du lecteur entre les dialogues qui sont nombreux et sonnent plutôt juste.
Un polar honorable, donc, pour un premier roman, mais je ne suis pas certaine de continuer la série…
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Voilà un polar venu d'Australie que j'ai accepté de recevoir grâce à Masse Critique Babelio.
C'est le premier tome d'une série de trois, mettant en scène le personnage de l'enquêteur Caleb Zelic, détective privé. L'originalité de cette série c'est que Caleb est malentendant et qu'il communique grâce à la langue des signes ou en lisant sur les lèvres. Il sait utiliser son apparente faiblesse comme un atout et son raisonnement est alors perspicace et clairvoyant car il a un sens de l'observation et du détail particulièrement développé.
Dans « Resurrection Bay, » Caleb enquête sur le meurtre de son ami d'enfance, Gary, un policier qui aidait Caleb, dans une enquête sur un cambriolage. Cet ami meurt dans ses bras, et la police commence à soupçonner Caleb. Avec l'aide de sa partenaire, Frankie, ancienne policière et ex-alcoolique, Caleb va partir sur les traces du tueur…
L'intrigue est assez classique, du rythme, des rebondissements, de la complexité qui est à la limite de donner quelques longueurs dans le milieu du livre mais heureusement le dénouement est convaincant.
Au cours de cette histoire, Caleb évolue vis à vis de sa surdité, car au début il refuse de l'assumer ouvertement, ce qui implique qu'il ne comprend pas toujours bien ce qu'on lui dit et son comportement peut prêter à confusion. Vers la fin, Caleb ose enfin demander à ses interlocuteurs de le regarder en face et d'articuler et à révéler le fait qu'il est malentendant.
Une enquête prenante et un enquêteur atypique et attachant que j'ai bien aimé suivre, lorsque les prochaines enquêtes de Caleb Zelic seront traduites, je les lirai avec plaisir.
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Traduit de l'anglais par Charles Bonnot.

Aujourd'hui, nous partons en Australie avec Resurrection Bay d'Emma Viskic.
Malgré un ou deux petits défauts dont je reparlerai plus loin, c'est un vrai bon polar parmi les classiques du genre.
Par classique, je veux dire qu'on retrouve deux détectives privés dont l'un est un ex-flic alcoolique, qui vont mener une enquête en parallèle de la police qui semble nettement moins efficace.
Caleb et Frankie, donc, vont tenter de résoudre le meurtre d'un ami de Caleb, sauvagement assassiné dans ce qui ressemble à un règlement de compte.
Ce roman ne manque ni de rythme, ni de violence, mais réserve une surprise avec une histoire d'amour en trame de fond, celle de Caleb et de son ex-femme. Si on en trouve parfois dans les polars, ici elle occupe une grande place. Curieusement, ce côté romance qui m'agace d'ordinaire, ici, il s'intègre parfaitement dans la trame policière.
Ce qui différencie surtout ce polar d'autres romans similaires, c'est son personnage principal, Caleb. Caleb est malentendant et son handicap va modifier certaines scènes qui auraient été banales dans d'autres cas.
L'ex-femme de Caleb est noire alors que lui est blanc. Cela donne prétexte à l'auteur d'aborder le thème des discriminations, qu'elles soient raciales ou physiques.
Emma Viskic avait matière pour approfondir ce thème et c'est dommage que ça n'aille pas plus loin. Mais Resurrection Bay est le premier volet des enquêtes de Caleb et on espère que ce thème sera exploité plus tard, parce que si le racisme est énormément traité dans les romans contemporains, le handicap l'est moins. On a déjà lu des polars avec un personnage mal-voyant, voir à mobilité réduite, mais c'est pour moi la première fois que je croise un personnage malentendant.
Autre défaut en ce qui me concerne, c'est le manque d'épaisseur, au niveau des personnages mais aussi du décor. Les lieux manquent de descriptions pour visualiser ce décor et les personnages restent physiquement flous. Au contraire, les scènes de crime ou d'action sont travaillées en profondeur. C'est dommage parce que dans ce type de roman reposant beaucoup sur l'action, le lecteur a besoin de visualiser ce qu'il lit sous peine d'oublier très vite.
Ceci dit, cela n'enlève rien au plaisir de lecture, bien présent ici même si l'intrigue reste classique et sans réelle surprise dans son dénouement.
Ça reste un très bon divertissement et pour ma part, je lirai le suivant avec plaisir.


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Premier tome d'une trilogie dont le personnage principal est Caleb Zelic, détective privé. Caleb est malentendant et ne peut communiquer qu'en lisant sur les lèvres ou par la langue des signes, ce qui implique qu'il ne comprend pas toujours bien ce qu'on lui dit, et que ses réponses et son comportement peuvent prêter à confusion. Il a su transformer son infirmité en atout par un sens de l'observation pointu, et l'étude du comportement corporel . Dans ce premier tome, Caleb et sa coéquipière, Frankie, une ex-flic virée pour son addiction aux spiritueux, vont enquêter sur un cambriolage dans un entrepôt de Melbourne. de temps en temps ils peuvent compter sur le soutient de Gary, un flic et ami d'enfance. Malheureusement, sur cette affaire, son ami meurt dans ses bras et le premier suspect pour la police sera Caleb. Avec l'aide de sa partenaire, il va se lancer sur les traces du tueur ou des tueurs. Son enquête va se poursuivre à Résurrection Bay, sa ville d'origine, où vit encore son jeune frère, un ex- junkie, et son ex-femme. Malgré un début de lecture un peu poussif, l'intrigue prend peu à peu son rythme et nous offre quelques bons rebondissements. L'écriture de l'auteure nous fait ressentir, visualiser les lieux, les ambiances. Une enquête prenante, quelque fois bouleversante, et un enquêteur atypique et attachant. C'est sûr, je lirai la suite « Un monde en feu ».
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Je me suis penché sur ce polar parce que le personnage principal est sourd, ça m'a intrigué. J'étudie la langue des signes (mais française donc pas de concordance avec le signes qui sont décrits), et j'ai un couple d'amis qui est sourd.
L'histoire est semblable à beaucoup de polars, de ce coté là pas trop de surprise. La seule différence c'est les intuitions de Caleb, qui "décrypte" les choses en fonction de ce qu'il ressent face à ses interlocuteurs, ce qu'on met sur le dos de sa surdité mais ça m'a fait penser à la série "mentalist". du coup, ça donne un enquêteur un peu plus particulier que le détective habituel, torturé par son métier, en rupture de famille et avec la société (qu'on aime bien quand même aussi, mais c'est plus courant).
J'ai lu dans les avis que ce n'est que le premier d'au moins 3, même si celui-ci ne pas m'a pas profondément passionné, l'histoire m'a semblé parfois manquer d'un peu de clarté, je pense que je vais me pencher sur la suite, je voudrais bien savoir ce que l'auteure va faire de son gentil détective sourd.
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Resurrection Bay est un thriller australien primé, par Emma Viskic. C'est le premier livre dans la série Caleb Zelic, qui en compte déjà trois en VO.

Caleb Zelic opère une petite agence de détective privé avec sa partenaire, Frankie, une ancienne policière. Il est presque complètement sourd depuis une méningite subie à l'age de cinq ans, lorsqu'il habitait dans la petite ville de Résurrection Bay près de Melbourne. Ce qu'il a perdu en audition, il l'a regagné en sens de l'observation et du détail, que ce soit de son environnement ou des gens qu'il rencontre.

L'histoire commence par le meurtre brutal de Gary, un ami d'enfance, et un policier qui l'aidait sur une affaire de cambriolage d'entrepôts. Ce meurtre est il lié à l'affaire ? Gary était-il un ripoux comme les affaires internes semblent le penser ? Caleb et Frankie vont tenter de résoudre le meurtre, et cela va les emmener dangereusement près de chez eux et de leurs connaissances.

Emma Viskic ne perd pas de temps en introduction. La première page nous plonge directement dans les minutes qui suivent le meurtre de Gary, et l'histoire progresse à un rythme soutenu à partir de la, si ce n'est quelques lenteurs au milieu de livre. Il n'y a pas de longues descriptions, ou d'ennuyeux flashbacks. Ce que l'on apprend des personnages, on l'apprend dans le cadre de l'enquête. Et, ces personnages sont finement développés. Ils ne sont pas parfaits, loin de là. Ils sont nuancés, et parfois même apparaissent faibles. L'auteur laisse un grand espace au développement de ses personnages, dans ce livre mais aussi pour les suivants.

Le style est inhabituel mais efficace. Jai particulièrement apprécié le fait que l'auteur abandonne la prose classique, lors des scènes d'action, en faveur d'un staccato de courtes phrases qui ajoute en intensité.

L'intrigue est également intéressante. Il y a de nombreuses coincidences, mais la petite taille de la ville natale de Caleb Zelic les rend crédible. Son sens de l'observation ne fonctionne pas toujours, et il rate des indices qu'il aurait du voir. Personne n'est parfait, comme je l'écrivais plus haut, et il a d'autres préoccupations que sa seule enquête.

J'étais curieux de voir dans quelle direction l'histoire irait, et je n'ai pas été déçu. Elle atteindra son paroxysme dans le troisième livre.
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Un policier un peu déroutant, qu'une première impression classifierait comme « raté », et pourtant non… Je l'avais choisi un peu au hasard, car il me fallait une 4e lecture australienne pour un challenge qui me permet de visiter différents pays ; j'avais certes fait une sélection de plusieurs autres titres australiens, certains depuis longtemps, mais là j'avais envie (i) d'un policier (ii) qui soit disponible en Kindle, ce qui limitait beaucoup plus le choix. Je suis tombée sur celui-ci au fil de ma navigation et j'ai vu que l'auteure est une ancienne clarinettiste professionnelle… c'est le destin, ça ne pouvait que me plaire ! (N.B. : j'ai joué de la clarinette pendant très longtemps, en amateur bien sûr !)

Et finalement, je suis un peu perplexe… Si le postulat de départ est accrocheur et semble tenir la route, il se délite très vite dans une intrigue en dents de scie dont je ne suis même pas certaine d'avoir tout compris. Cette intrigue est extrêmement pauvre : une vague histoire de trafic d'on ne sait jamais très bien quoi, sans réel intérêt, et qui ne justifie pas un tel déploiement d'énergie – j'ai envie de dire au final : tout ça pour ça ? Les personnages courent à droite à gauche comme des poules sans tête, mais les choses n'ont jamais vraiment l'air d'avancer. Avec ça, on a beaucoup d'hémoglobine, des scènes parfois (très) violentes, qui sont en plus très visuelles, mais là encore : je ne vois pas à quoi elles servent dans la résolution progressive d'une quelconque enquête. Ainsi donc, on est très loin d'un policier de bonne facture ; on est bien davantage dans un roman façon film d'action, avec un vague esprit détectivo-policier en arrière-plan, mais le synopsis ne nous préparait pas du tout à ça !

Bref, ce livre est une vraie déception quant à son contenu strictement policier… mais il a d'autres atouts qui font que, malgré tout, on ne peut pas le lâcher. Je soulignerai en particulier les personnages : sans être excessivement fouillés, ils sont très attachants, très « réels », et ce sont surtout les interactions entre eux qui donnent tout son intérêt à ce livre. Ces interactions sont décrites avec une justesse sans faille. Caleb, détective et personnage principal, est bien sûr l'exemple le plus frappant : sa surdité, conséquence d'une méningite durant sa petite enfance, est remarquablement exploitée, notamment dans tout ce que ça implique dans sa relation aux autres, lui qui refuse d'être traité en handicapé, au risque de bien des malentendus (c'est le cas de le dire !) et autres dangers, car la lecture sur les lèvres n'est pas une panacée. Cela se traduit aussi dans les échanges avec son ex-femme Kat, et tout ce qui a conduit ce couple au divorce alors que, clairement, leur histoire n'est pas vraiment finie. Et c'est magistral. On voit que l'auteure s'est renseignée à fond sur le sujet, on pourrait même croire qu'elle a vécu aux côtés d'un malentendant, tant tout cet aspect, très présent sans jamais être pesant, est bien maîtrisé, avec autant de subtilité que de respect. Quant à la coéquipière de Caleb, Frankie, ex-flic, ex-alcoolique sur le point de replonger, elle apporte une touche presque humoristique à l'ensemble, avec son franc-parler, ses expressions toujours très directes à la limite d'une certaine vulgarité – je ne sais ce que ça donne en VO, mais bravo au traducteur, car « ça marche ». Avec les quelques autres personnages plus ou moins secondaires, qui ont aussi une réelle présence dans l'histoire (Anton, le frère de Caleb par exemple, ou le policier Tedesco), ce livre prend une dimension terriblement humaine.

Enfin, comme je le disais plus haut, même si l'intrigue semble n'avoir ni queue ni tête, on a énormément d'action, on va de rebondissement en rebondissement, on tremble pour les personnages et on souffre avec eux. C'est une écriture vive et nerveuse, très visuelle, qui n'a pas peur des mots… et donc, même si on ne voit pas très bien où l'auteure veut en venir, même si on comprend peu à peu que l'intrigue n'est qu'un prétexte sans réel fond, on se laisse prendre, et on a envie d'en savoir encore plus sur Caleb et Kat, sur ce que va devenir Frankie, etc. Vivement que le 2e tome soit traduit en français !
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