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Citations sur Tribulations de krill en rupture de ban (23)

Si tu étais mon enfant, je te montrerais comment dire non sans crainte, sans l’ombre d’une peur. Je te montrerais comment dire non en riant. Je te montrerais que tu n’as pas à te soucier de dire oui, ou que très rarement, car le seul oui qui compte est programmé pour venir tout seul, du ciel, comme une offrande.
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Le langage, David, voilà ce qui nous trahit. La langue qui nous permettait de communiquer avec la création, la langue des poètes, n’est plus usitée. La langue de la révolution, des idées, du ventre : flinguée à bout portant. On baragouine la langue des échanges commerciaux, des rapports financiers : excellence, exception, performance, objectif, projet, compétence… autant de mots indifféremment utilisés pour parler de psychologie ou de sentiments. Même le langage de la philosophie, pourtant rationnel et précis, est devenu hermétique à la quasi-totalité d’entre nous. Seuls quelques dinosaures ont encore accès à la pensée de Heidegger ou de Hegel. On ne lit plus Bergson.
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Maintenant, David, tu aurais l’âge d’homme. Peut-être même aurais-tu un enfant, des enfants, et, ensemble, vous vous rinceriez la dalle avec ce tordboyaux, ces piquettes de Game of Throne, de Servante écarlate ou The Walking Dead. Et tu ne trouverais rien d’étonnant ou de stupéfiant à cela, tout simplement parce que ce serait ton présent, et que rares sont les êtres humains prêts à remettre en question le présent dont ils sont les acteurs. La plupart préfèrent juger le passé et zapper l’avenir.
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L’homme désirant est un esclave en puissance. Le désir est le pire des virus. Une fois inoculé, il déclenche dans l’organisme les réactions en chaîne de la frustration, et à peine l’être humain en est-il infecté, qu’il se rend disponible à toutes les formes de compromissions dans l’espoir de ne pas mourir sans avoir connu la jouissance. Jouissance de posséder, de faire, jouissance de paraître, d’être reconnu… autant de plaisirs qui lui sont présentés comme la coupe aux lèvres de Tantale.
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Si tu étais mon enfant, je te montrerais comment dire non sans crainte, sans l’ombre d’une peur. Je te montrerais comment dire non en riant. Je te montrerais que tu n’as pas à te soucier de dire oui, ou que très rarement, car le seul oui qui compte est programmé pour venir tout seul, du ciel, comme une offrande.
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Je n’étais à mon tour qu’une de ces femmes tout juste capables de s’égarer avec leurs rejetons dans une forêt de signes à jamais mystérieux ou même parfois invisibles à leurs yeux.
Moi, mère ? Je préférais aller seule, dans ma nuit, me heurter aux murs, aux arbres, au nombre infini d’obstacles imaginés par la société et à l’autre nombre infini d’obstacles crées de toute pièce par mon esprit ; me heurter à mes semblables ; me heurter ou me déchirer. Je préférais partir seule en guerre, être disponible pour ouvrir une nouvelle voie, ma voie, jour et nuit. Nuits après jours.
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Le langage, David, voilà ce qui nous trahit. La langue qui nous permettait de communiquer avec la création, la langue des poètes, n’est plus usitée. La langue de la révolution, des idées, du ventre :
flinguée à bout portant. On baragouine la langue des échanges commerciaux, des rapports financiers :
excellence, exception, performance, objectif, projet, compétence… autant de mots indifféremment utilisés pour parler de psychologie ou de sentiments. Même le langage de la philosophie, pourtant rationnel et précis, est devenu hermétique à la quasi totalité d’entre nous. Seuls quelques dinosaures ont encore accès à la pensée de Heidegger ou de Hegel. On ne lit plus Bergson.
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En matière scientifique, on admet qu’il n’est pas de "pensée unique". On apprend à penser et à parler avec des tas de nuances ; l’ouverture critique et la prudence sont de mise. C’est l’explosion des sciences humaines, de l’insertion sociale, de la communication, de la formation continue, du management par la persuasion, du développement du leadership, du charisme entreprenarial. On fuit le blanc et noir pour se perdre dans mille nuances de gris ; on encense la pensée systémique. Se gardant bien toutefois de l’ériger en fonctionnement, on se contente d’en faire l’apologie, de l’utiliser comme une esquive chaque fois qu’il faudrait au contraire refuser, trancher ou prendre position. On exploite la complexité de façon à rester dans le vague. On crée des chapelles de plus en plus nombreuses et forcément en désaccord les unes avec les autres, puisque… à chacun sa vérité.
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Elle doit se ressaisir et viser haut. Si d’autres réussissent, elle devrait y parvenir aussi. Elle n’est pas plus bête. Parfois même on lui dit qu’elle est un peu trop intelligente, sur un ton qui laisse entendre que cet encombrant surplus de jugeote frise la tare, et la dessert plus qu’autre chose.
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Elle découvre également une règle implicite de ce jeu névrotique : l’homme jouisseur passe pour un hédoniste, mais la femme qui prétend à la même jouissance est ravalée au rang des putes.
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