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Citations sur Quand la tigresse descendit de la montagne (8)

La taverne n'était guère qu'une tente de toile cirée inclinée vers le sud par le vent qui devait la pente.
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En revanche, tu sais que les convives qui posent trop de questions importunes peuvent vite se transformer en un savoureux diner, n'est-ce pas ?
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Voilà un nouveau chapitre à insérer dans tes livres, adelphe. Veille à bien le prendre en note pour que tes semblables le retrouvent après que nous t'aurons mangée. Continue, s'il te plait.
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La tigresse s’étendit par terre à l’entrée de la grange, aussi à l’aise qu’une reine en son palais. Au bout d’un moment, ses deux sœurs s’allongèrent de part et d’autre et elle s’étira entre elles en calant ses pieds contre le ventre de l’une tandis qu’elle passait un bras autour du cou de l’autre.
« Je suis Ho Sinh Loan. Voici mes sœurs Sinh Hoa et Sinh Cam. Je suis la reine des Dos-de-Sangliers et des contreforts de la montagne Verte. Dites-moi comment vous vous appelez. »
Le peuple de Si-yu ne nommait pas Dos-de-Sangliers les présents reliefs, mais ce n’était pas la première fois que Chih avait affaire à une toponymie divergente. Si elle comprenait bien, la tigresse revendiquait l’ensemble de la chaîne montagneuse et la majorité du territoire que l’on désignait dans le Nord sous le nom d’Ogaï. Les Ogaïens seraient stupéfaits de se découvrir sujets d’une tigresse, mais ce n’était pas comme si elle exigeait d’eux taxes et soldats.
« Votre Majesté, je suis Si-yu, fille de Ha-lan, descendante de la Grue d’Isai. Voici Piluk, de Kiean, elle-même de Lotuk. »
La tigresse opina et tourna vers Chih un regard attentif.
« Madame, je suis l’adelphe Chih de l’abbaye des Collines-Chantantes. Je suis ici…
— Pour servir de dîner, je crois, l’interrompit la tigresse avec chaleur. Vous le constituerez tous les trois. Le mammouth peut rentrer chez lui s’il le désire.
— Le mammouth… commença Si-yu avec colère, mais Chih lui assena un coup de coude et elle finit par se taire.
— Nos lois nous l’interdisent, je le crains, répéta Chih. Madame, j’ai fait tout ce chemin vers le nord pour entendre vos récits et glorifier votre nom.
— Ce ne sont là que viles flatteries, adelphe, rétorqua la tigresse. Elles n’ont rien de bien savoureux et n’ont jamais suffi à remplir un estomac.
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Si tu m'aides à sortir d'ici, je partagerai avec toi tous les repas que je prendrai jamais. Tu te serviras en premier à tous mes plats et tu boiras toujours la première à ma coupe.
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Chih avait en tête une histoire selon laquelle entendre un tigre rire était le signe d’un terrible malheur, mais il ne se rappelait pas pourquoi. S’agissait-il d’un tabou culturel ? D’une malédiction ? Fallait-il comprendre que les tigres trouvaient hilarant de tuer et manger les gens ? Il aurait voulu retrouver l’explication au fond de sa mémoire. Réussir à réprimer ses frissons. Voir les tigres s’en aller.
Mais rien de tout cela ne se produisit. Piluk se remit péniblement debout en reniflant et en agitant la tête de gauche à droite. Si-yu se leva à côté de son mammouth. Elle tenait sa lance d’une main ferme, mais Chih voyait bien qu’elle tremblait.
« Ils n’oseront pas attaquer face à Piluk, répétait-elle. Ce sont des lâches. Ils ne s’approcheront pas si elle se dresse devant eux…
— Continue sur ce ton si cela te rassure », dit le plus grand des tigres, et il y avait quelque chose de tellement inhumain dans ces paroles jaillies de la gorge d’un fauve que Piluk pilonna la terre de son pied et poussa un barrissement d’alarme. Si-yu dut tirer Chih en arrière pour lui éviter de se faire renverser par la trompe de l’animal.
« Arrête ! s’écria Si-yu. Arrête. Parle comme une personne ! »
Non, non, un tigre est bien une personne. C’en est simplement une qui risque de nous manger si nous nous en approchons de trop près, pensa Chih, mais elle n’avait pas eu le temps de formuler sa réflexion que le tigre émit un ricanement, toujours menaçant, mais moins surnaturel.
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Chih poussa un cri quand Si-yu sauta du dos de son mammouth la tête la première vers la chaussée, où elle allait s’éclater la cervelle. C’est alors que l’archiviste remarqua la semelle de l’éclaireuse, toujours sous ses yeux, et le reste qui pendait le long du flanc de l’animal. Le pied de Si-yu était pris dans l’une des lanières fixées à la selle, replié tel un crochet pour la retenir.
Le temps suspendit son vol et l’expérience de Chih lui fit remarquer les coutures des bottes de Si-yu, réalisées avec des tendons d’une teinte verte fanée. En se penchant, elle vit que l’éclaireuse avait attrapé au vol l’homme étendu à terre et s’y cramponnait du mieux qu’elle pouvait tout en criant un ordre à Piluk. Le mammouth tourna vivement la tête, sa trompe vola en arrière et Chih tressaillit quand le lourd appendice entra en contact avec la cavalière. Un instant, l’adelphe crut que Si-yu et son fardeau avaient été propulsés au loin sous la violence du choc, mais il comprit bientôt que celui-ci avait au contraire aidé l’éclaireuse à se remettre en selle tout en soulevant l’homme, terriblement immobile.
« Attrape-le ! glapit Si-yu. Adelphe, aide-moi ! »
L’appel au secours arracha l’archiviste à son hébétude. Elle aida l’éclaireuse à hisser son fardeau, d’une légèreté surprenante, qui tenait moins de l’homme que du fagot de brindilles sous sa toison. Au bout du compte, il se retrouva étendu à plat ventre sur les genoux de Chih. La corne de la selle lui aurait douloureusement meurtri l’abdomen s’il avait été conscient, mais il ne l’était pas. Si-yu, quant à elle, s’employait à diriger vers la grange son mammouth, qui continuait sa course dans un grand barrissement.
Chih sentait Piluk trembler et cahoter sous lui, et il grimaça quand le mammouth jeta la tête d’un côté puis de l’autre pour affronter les rugissements qui inondaient le crépuscule. Elle avait mal aux doigts à force d’agripper l’homme qu’avait secouru Si-yu, mais elle tint bon. Il ne fallait surtout pas tomber.
La grange était une lourde construction de rondins empilés ouverte sur un côté. Elle était assez spacieuse pour que le mammouth y prît largement place et assez haute pour qu’il suffît à ses cavaliers de baisser légèrement la tête pour se glisser sous son toit. Quand elle atteignit la bâtisse, Piluk courait à fond de train, les oreilles déployées, en poussant des barrissements furieux.
Pendant un instant, Chih aperçut l’éclat de deux yeux ronds dans le noir. Alors le tigre jaillit de la grange, à ras de terre comme un python, en évitant habilement les larges pieds de Piluk.
« Ils n’attaqueront jamais Piluk ni aucun autre mammouth de front, déclara Si-yu. Ils ne s’y risqueraient pas. Nous serions autant à l’abri que des œufs de keppi si nous avions deux autres éclaireurs avec nous. Même mon oncle et sa Nayhi suffiraient. Jamais ils n’oseraient s’en prendre à nous. »
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Tandis que le soleil arrivé à maturité tombait sur l’horizon, la lettrée Dieu se mit à lire et, en l’écoutant, Ho Thi Thao prit la mesure de sa grande beauté. Belle, elle l’avait été pendant les trois nuits passées dans son lit, ce qui avait son importance, et elle l’était encore à cet instant, furieuse de se voir barrer le passage. Il apparut à Ho Thi Thao qu'elle aurait aimé découvrir d’autres moments où elle serait belle, et d’autres encore où elle serait laide, ce qui peut se révéler tout aussi fascinant et adorable.
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