Certaines photographies étaient maladroites, floues ou mal cadrées. Tout semblait plus vrai, avec toutes ces imperfections, ces petits incidents. Tout était plus à l'échelle humaine. L'imperfection comme forme de liberté.
Tu m'as dit un jour que tu avais l'impression d'être comme une voiture qui roule au point mort. J'ai souvent pensé à cette image et je crois que les vitesses qui nous permettent de bouger, d'aller quelque part, sont nos décisions. Je suis persuadée que, sans décisions, nous n'allons nulle part. En fin de compte, choisir signifie exister. Choisir signifie nous prononcer sur ce que nous considérons comme le meilleur. Autrement, tout se vaut et rien n'a de valeur.
Tant que nous n'essayons pas, nous ne pouvons pas le savoir, peut-être une semaine, peut-être toute la vie. Et puis le fait que nous habitions dans deux villes différentes, est-ce un réel problème ou est-ce une parfaite excuse pour ne pas affronter d'autres peurs ? Les vraies, évidemment.
Dans les années quatre-vingt, on riait. On riait beaucoup plus.
On riait au travail, a l'école, avec les amis, et surtout, on riait a la télé. C’était une époque merveilleuse. L'Italie remportait la coupe du monde de football en Espagne, pour la musique, le DJ étaient aux commandes, et la dance envahissait peu a peu les ondes et les boites de nuit. Le pape faisait même du ski dans ces années la. On se sentait libre, le mur de Berlin allait tomber.