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Citations sur Les Réputations (24)

Peu d'hommes publics exhibaient leur réputation à la manière de Cuéllar, perchée sur son épaule comme un perroquet ou enroulée autour du cou comme le font les montreurs de serpent. C'était peut-être cela la réputation : le moment où une présence crée, pour ceux qui la remarquent, un précédent illusoire. La dernière caricature de Mallarino avait été publiée après le meurtre d'une infirmière rouée de coups de houe par son mari, dans un village de Valledupar. « C'est regrettable, avait déclaré Cuéllar au micro d'un journaliste. Mais en général, quand on bat une femme, c'est qu'il y a une raison. » Mallarino l'avait croqué debout dans une forêt de pierres tombales, avec une tête démesurée, pour lui faire ressortir ses taches de son et sa coupe de cheveux, revêtu d'un costume trois-pièces, une houe à la main ; au fond, assise sur une pierre, animée d'une incontestable expression d'ennui, se tenait la Mort en longue tunique noire, soutenant sa faux entre ses bras croisés. « En général, quand on se retrouve sans travail, lisait-on sous le dessin, c'est qu'il y a une raison. »
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La mémoire à la merveilleuse apacité de se rappeler l'oubli, son existence, sa manière de se mettre en faction, nous permettant ainsi d'être prêts à nous souvenir ou de tout effacer si on le souhaite. Se libérer, se libérer du passé était son plus cher désir.
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(...) dis-moi comment on fait pour se rappeler ce qui se cache dans le passé, dis-moi comment se rappeler ce qui n'est pas encore survenu. Et, tout à coup, la petite phrase qui l'avait accompagné ces derniers jours était de nouveau là, comme une effilochure de viande entre les dents.
"C'est une pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu'à reculons."
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Vous savez, on vit une époque détraquée. Nos dirigeants ne dirigent plus rien et se gardent bien de nous raconter ce qui se passe. C’est là que j’entre en scène. Je dis ce qui se passe aux gens. L’important, dans notre société, ce ne sont pas les événements en soi, mais ceux qui les racontent. Pourquoi laisser ce soin aux seuls hommes politiques ? Ce serait un suicide, un suicide national. On ne peut pas leur faire confiance, on ne peut pas se contenter de leur version, il faut en chercher une autre, celle d’autres personnes ayant d’autres intérêts, celle des humanistes. C’est ce que je suis : un humaniste. Je ne suis pas un humoriste. Je ne suis pas un barbouilleur. Je suis un dessinateur satirique, une activité qui comporte également ses risques, inutile de vous le préciser. Le risque du dessin, c’est de devenir un analgésique social : sous forme de dessins, les choses sont plus compréhensibles, plus assimilables. Il est moins douloureux de les affronter. Je n’ai pas envie que mes caricatures jouent ce rôle, surtout pas. Mais c’est peut-être inévitable.
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Je suis un dessinateur satirique, une activité qui comporte également ses risques, inutile de vous le préciser. Le risque du dessin, c'est de venir un analgésique social : sous forme de dessins, les choses sont plus compréhensibles, plus assimilables. Il est moins douloureux de les affronter.
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"J'aimerais vous quitter en vous rappelant une évidence qu'on a souvent tendance à oublier : la vie est le meilleur caricaturiste qui soit. [...]"
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Ce qui dérangeait le plus les victimes de ses caricatures, Mallarino l’avait constaté avec le temps, n’était pas de voir leurs défauts étalés, mais que les autres les découvrent : comme un secret qui sort au grand jour, comme si leurs os étaient un secret bien gardé brusquement révélé par Mallarino.
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Les grands caricaturistes n'attendent d'applaudissements de personne, ils ne dessinent pas pour cela : ils dessinent pour déranger, incommoder, être insultés. On m'a insulté, on m'a menacé, on m'a déclaré persona non grata, on m'a interdit l'entrée de certains restaurants, on m'a excommunié. Et j'ai toujours réagi de la même manière, ma seule réponse aux plaintes et aux agressions a été la suivante : les caricatures peuvent forcer la réalité, pas l'inventer. Elles peuvent déformer, jamais mentir. (p.55).
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Alors, dans un éclair de lucidité, il se souvint de lui rentrant ce soir dans sa maison sur la montagne, montant à son bureau, s’installant sur une chaise, et il se rappela parfaitement ce qu’il fera.
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Maintenant, c’était son tour. Peu importait qui avait raison ou tort. Peu importaient la justice ou l’injustice. Une seule chose comptait plus que l’humiliation aux yeux du public : l’humiliation de celui qui avait humilié.
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