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Critique de torpedo


Ceci est un livre très court hybride, pas vraiment un roman, pas un traité d'histoire qui n'offre pas de bibliographie. Eric Vuillard choisit de nous narrer la montée du nazisme en décrivant successivement des événements soigneusement choisis. Tout commence en 1933 lorsque 24 industriels allemands se réunissent et financent la campagne électorale du parti nazi. Cet événement, suivi de plusieurs autres, montre comment la lâcheté, la bêtise, la peur, le bluff ont changé le cours de l'histoire.

Le style est ciselé, cela se veut court et percutant en nous relatant des faits. Rapidement cela se teinte de jugement de par le vocabulaire employé, la manière de décrire les différents protagonistes en de grotesques marionnettes.

Je conserverai ici uniquement deux exemples. Eric Vuillard est choqué par la naïveté et l'antisémitisme de Chamberlain – un fait dont malheureusement les nazis n'avaient pas le privilège. Ou que des industriels financent une campagne électorale, ce qui en soi n'a rien d'exceptionnel, et est encore une pratique courante de nos jours. Il oublie de nous parler de ces traumatisés de la Première guerre mondiale, des antimilitaristes prêts à tout afin qu'un nouveau conflit ne soit déclenché ou de la montée du communisme qui à cette période effrayait bien davantage que le nazisme.

Eric Vuillard explore l'histoire par le petit bout de la lorgnette tout en voulant nous édifier. Cela sonne dans l'air du temps d'être moralisateur en portant un jugement sur les événements passés avec un oeil contemporain. A un certain degré, cela en devient de la malhonnêteté intellectuelle. L'auteur veut-il nous entraîner dans un devoir de mémoire, à vrai dire je n'ai pas compris le but recherché.
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