AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Chroniques du désespoir (4)

Je suis ivre. Je titube, j’ai envie de chanter, de hurler, de me rouler sur le sol. J’ai bu, aussi avidement qu’un chiot nouveau-né tète les mamelles de sa mère. J’ai vidé des verres et des verres, assis à cette table d’un café sans ambiance. J’ai bu, sans que cela me procure le moindre plaisir, et l’ivresse qui montait me paraissait bien aigre. Je n’ai jamais aimé les bistrots et leur foule de clients avinés – mais aujourd’hui, cette foule me manque. Je n’avais pas réalisé à quel point un bar vide peut être déprimant. Ce genre d’endroit n’est agréable que lorsqu’un joyeux brouhaha aux relents de gros rouge et de bière tiédasse en fait vibrer les vitrines fumées.
Commenter  J’apprécie          10
l'initiation dura vingt jours. des cours théoriques destiné à préparer l'esprit à la perception du multivers
Commenter  J’apprécie          00
J’ai toujours eu des problèmes de communication. Mes rapports avec mes semblables étaient laborieux, pénibles pour moi et pour les autres. Je n’étais pas à proprement parler asocial, mais une certaine forme de misanthropie avait fini par se développer en moi, me poussant à éviter les contacts humains, à me renfermer dans ma coquille. Je crois que c’est ce goût pour la solitude qui a fait la différence, lors du choix de l’homme qui, le premier, foulerait le sable rouillé de Mars. Les autres volontaires, eux, avaient réussi à s’intégrer, avec un bonheur tout relatif, à la grande communauté humaine. Moi, j’étais un marginal, un personnage pour ainsi dire parallèle. On me méprisait, on se gaussait de moi, on me brutalisait parfois. Mais j’étais le mieux armé pour supporter onze mois de croisière, sans autre interlocuteur que la radio de bord. Et ceux qui me considéraient de haut ont fini par me jalouser. Curieux renversement de situation.
Commenter  J’apprécie          00
Après une bonne nuit de sommeil, je repris mes activités habituelles. Je ne suis pas un grand reporter et je crois que je ne le serai jamais ; je n’ai pas l’âme assez vile. Cependant, j’eus de quoi m’occuper pendant les deux semaines qui suivirent : meurtres, viols, incendies, messes noires, orgies homosexuelles – L’Écho de Liège et des Ardennes n’est pas une feuille à scandale, mais à le voir, on pourrait s’y tromper.

Prenez l’homosexualité, par exemple. Il y a dix ans, personne n’y faisait vraiment attention, ni dans un sens, ni dans l’autre. Puis, d’après la rumeur publique, le pape a surpris deux prêtres en train de se pomper joyeusement le dard, et l’homosexualité est devenue quelque chose de monstrueux, peut-être même pire que la conversion à l’islam, dans l’échelle des péchés mortels. Pour un journaliste, ça signifie désormais que le viol d’un garçon, quel que soit son âge, restera deux jours de plus à la une que l’agression d’une adolescente par un satyre, même si celui-ci l’a laissée pour morte après l’avoir suppliciée. Le sadisme ne fait plus recette, ma bonne dame.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (22) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les plus grands classiques de la science-fiction

    Qui a écrit 1984

    George Orwell
    Aldous Huxley
    H.G. Wells
    Pierre Boulle

    10 questions
    4916 lecteurs ont répondu
    Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

    {* *}