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Critique de Presence


Des collègues, pas des amis.
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Ce tome regroupe les 4 épisodes (43 à 46) constituant l'histoire Tower of Babel, ainsi que le JLA secret files 3, initialement parus en 1999/2000, tous écrits par Mark Waid. le numéro Secret Files a été écrit par D. Curtis Johnson. Ces épisodes ont été illustrés par par Howard Porter (dessins) et Drew Geraci (encrage) pour les 43 à 45, par Steve Scott (d) et Mark Propst (e) pour le 46, par Pablo Raimondi (d) et Claude St Aubin & David Miekis (e) pour le Secret Files.

L'équipe se compose de Aquaman, Batman, Flash, Green Lantern, Martian Manhunter, Plastic Man, Superman et Wonder Woman. Ra's al Ghul a mis en oeuvre un nouveau plan pour réduire la population mondiale à un niveau plus supportable pour la planète. Il a trouvé le stratagème parfait pour détourner l'attention de Batman : profaner la tombe de Martha et Thomas Wayne. J'onn J'onzz est pris comme cible par un commando qui le neutralise avec un seul tir de bazooka, d'une manière des plus cruelles. Puis c'est au tour de Plastic Man de succomber au tir d'un autre commando, cristallisé, puis littéralement brisé en mille morceaux. Peu de temps après, Clark Kent constate que plus un seul individu sur la planète n'est capable de lire, de comprendre l'écriture, sous quelque forme qu'elle soit.

S'il découvre cette histoire, il est probable que le lecteur en ait déjà entendu parler, comme étant une aventure incontournable de la JLA, et qui a fait date dans son histoire. du coup son horizon d'attente est assez élevé. Il découvre donc une attaque de l'écoterroriste Ra's al Ghul, dans laquelle sa fille à son rôle à jouer. Il attend évidemment de découvrir comment les superhéros vont être neutralisés, et apprécie le sadisme sous-jacent d'al Ghul à savoir dérober le corps des parents de Bruce. le récit s'avère plus consistant que la simple neutralisation des superhéros et leur victoire finale. Pour commencer, il contient également les fiches secrètes des membres de la Ligue intégrées dans un épisode en bande dessinée qui raconte comment Talia al Ghul a récupéré les précieuses informations, avec son flux de pensée qui court du long, expliquant certains éléments, et permettant de comprendre son état d'esprit et ses réactions aux actes qu'elle est en train de commettre, et à leurs conséquences. le dessinateur et l'encreur s'alignent sur l'esthétique de Porter, avec un meilleur dosage que les remplaçants des épisodes précédents, pour une esthétique plus agréable et une énergie un peu moindre, sans jurer avec les autres épisodes. le scénariste a vraisemblablement quelques idées directrices de la part de Waid car son récit est parfaitement raccord avec les épisodes mensuels.

Ensuite, il y a un petit plus en termes de continuité. Une fois que les membres de la JLA ont découvert le pot-aux-roses, l'unité de l'équipe est rompue et cela aura des répercussions à moyen terme au sein de l'équipe. Néanmoins ces conséquences ne sont pas développées dans ces quatre épisodes. L'enthousiasme du lecteur peut connaître une petite chute quand il se rend compte que l'histoire va très vite, et que le scénariste a conservé sa volonté de rendre hommage à l'âge d'or des comics, avec sa sensibilité qui n'est pas celle plus cérébrale de Grant Morrison. La comparaison s'impose, car l'idée de rendre l'écriture illisible par toute l'humanité pourrait être issue de l'esprit de Morrison, mais elle est à nouveau développée de manière très littérale, un peu enfantine. Finalement la tour de Babel annoncée par le titre se limite au fait de ne plus pouvoir lire, avec un choix de situations très basiques. Ayant eu le temps de s'habituer, le lecteur retrouve avec grand plaisir l'énergie des dessins d'Howard Porter, avec l'encrage un peu appuyé de Drew Geraci qui conserve une partie de la bizarrerie voulue des silhouettes et des visages. L'artiste se montre véritablement à l'aise pour mettre en scène et diriger ces individus aux pouvoirs merveilleux, confrontés à des situations périlleuses inimaginables. Il allie une forme de candeur nécessaire pour les exagérations digne d'un opéra dramatique, et une forme de souffrance plus adulte qui parle à tous les lecteurs. le lecteur éprouve des difficultés à croire au fait que Porter n'ait dessiné que 3 épisodes sur 4 alors que les 4 forment une histoire complète, Scott & Propst faisant également de leur mieux pour rester dans le même registre graphique, mais sans reproduire l'entrain organique de Porter.

Ce tome a été composé pour satisfaire le lecteur exigeant qui souhaite découvrir l'histoire la tour de Babel. Il peut ainsi découvrir la manière dont le scénariste s'est inscrit dans la continuité de l'approche initiée par Grant Morrison, et comment il met à profit l'étonnante énergie d'Howard Porter. Il peut assouvir sa curiosité concernant cette intrigue qui est passée à la postérité, et découvrir que sa pérennité doit peut-être plus à la froideur de Batman qu'à la qualité intrinsèque du récit et de sa narration.
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