Parfois, les gens ont des secrets. Des choses que les autres ne doivent pas savoir. Qu’ils ne comprendraient pas.
Les souvenirs continuaient. La bobine du film se déroulait. C’était comme regarder toute une vie du fond d’un cinéma désert, sans pouvoir partager quoi que ce soit avec le reste du public, sans savoir quelle attitude adopter. Les images étaient familières, mais le langage qui les reliait et en faisait une expérience commune et partagée lui était complètement étranger. Comme un film dans une autre langue sans sous-titres. Et sans personne pour en expliquer le sens
Le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine. C’est l’indifférence.
Une vie faite de choses simples : le bien et le mal, le juste et l’injuste, le noir et le blanc.
La pire chose qu’un tribunal pouvait faire, pire même que d’ôter sa liberté à un homme, c’était d’ôter son pouvoir à un politicien. Parce que c’était tout ce que Dan avait jamais ambitionné, ce pour quoi il avait toujours travaillé, ce dont il avait toujours eu envie.
Le pouvoir.
Son aphrodisiaque. Sa drogue préférée. Sa raison de vivre.
Le pouvoir.
l ne se faisait pas confiance, risquait de dire quelque chose qu’il regretterait. Une phrase malheureuse et tout le château de cartes s’écroulerait.
Sharon n’avait rien perdu de sa beauté. Elle avait quelques années de plus, bien sûr, mais on aurait dit que cela ajoutait à sa séduction. Sa beauté n’était pas du genre à s’évanouir avec les années, elle était inaltérable. Elle était toujours fière de son corps, de son apparence. Un maquillage discret, des cheveux coiffés à la mode, bien habillée.
Le truc, c’est de ne pas donner aux gens ce qu’ils veulent. Ou ce qu’ils croient qu’ils veulent. Il faut leur donner ce qu’ils ne savent pas qu’ils veulent, jusqu’au moment où ils l’ont. Et après, ils nous aimeront pour ça.
Donner l’illusion de regarder en arrière, alors qu’en réalité, on regardait devant.
Les hommes étaient tous différents : grands, petits, gros, maigres, chevelus, chauves, malodorants, propres, avec toutes les nuances. Mais ils faisaient tous les mêmes bruits. Grognant, suant, criant, suppliant. Parfois ils faisaient des bruits marrants – plus marrants que les bruits de la radio. Les bruits que faisait sa mère étaient toujours les mêmes, aussi : rapides et clairs, halètements et soupirs. Comme si les hommes lui infligeaient des punitions et qu’elle les subissait.