Le procès de la marquise est désormais sur toutes les lèvres et devient le grand sujet de conversation non seulement dans les salons, mais aussi dans les cuisines et les écuries. Il anime la vie parisienne comme celle de la Cour, au point que Madame de Sévigné écrit, le 26 juin, que « cette affaire occupe tout Paris au préjudice des affaires de la guerre ». De fait, même le roi suit le déroulement du procès depuis le camp de Liévin, près de Valenciennes, où il bivouaque.
La Bastille n'est pas le lieu sordide que décriront cent ans plus tard les révolutionnaires. Les prisonniers jouissent dans la forteresse d'une liberté qui leur permet de se faire des amis et de recréer une vie sociale presque agréable. Sainte-Croix, à l'affût de la moindre opportunité pour faire fortune, profite de son séjour pour s'initier à l'art de l'alchimie.
Et une femme ne peut rien faire contre les adultères de son époux. La loi ne l'autorise pas à se plaindre. Se taire et prier, voilà à quoi se résument les conseils dispensés par les confesseurs. Mais si c'est elle l'infidèle, elle n'échappe pas à de sévères sanctions quand son époux décide de se venger. Poursuivie et condamnée, elle subit la peine dite de "l'authentique" qui consiste à la raser et à l'enfermer pour le reste de ses jours dans un couvent. Elle est en outre privée de sa dot. C'est dire que l'infidélité est, pour une femme, une prise de risque.