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EAN : 9782262074340
368 pages
Perrin (13/02/2020)
2.4/5   5 notes
Résumé :
Les deux siècles qui ont fondé l'art de vivre à la française.

Sous le règne des Bourbons, l'existence était rude : climat éprouvant, alimentation déficiente, spectacle permanent de la mort et des maladies incurables. À ces conditions s'ajoutait le cadre rigide d'une société figée dans des hiérarchies immuables, révérant un souverain lointain et courbant sous le poids d'une religion traditionnelle.
Pourtant, les hommes étaient heureux. Ils le di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Walch Agnès (1964-) – "La vie sous l'Ancien Régime" – Perrin, 2020 (ISBN 978-2-262-07434-0)
– format 21x14cm, 364p.
– Annexes : notes pp. 333-345, sources pp. 347-351, index des noms de personnes pp. 353-362

Un livre hélas décevant.
En effet, l'avant-propos annonce un sujet palpitant, à savoir une étude qui exposerait comment une époque aussi rude que celle s'étendant depuis le règne de Henri IV jusqu'à celui de Louis XVI (soit de 1589 à 1789) a pu engendrer une éclosion culturelle aussi élevée et abondante, aboutissant dans notre doulce France à un mode de vie "civilisé" d'une telle qualité qu'il faisait office de modèle dans l'Europe entière ?
Outre-Rhin s'utilise aujourd'hui encore cette expression "wie Gott in Frankreich leben".

Force est de constater que l'auteur n'a pas traité son sujet.
En effet, après une première partie (pp. 21 à 117) intitulée "le socle des croyances" qui semble bien amorcer cette réflexion, l'auteur, dans la deuxième partie (pp. 121-222) ne fait plus ensuite que répertorier thématiquement toutes les difficultés, toute la misère, toutes les contingences que nos ancêtres durent affronter tout au long de cette époque.
La troisième partie (pp. 225-332) semble revenir au sujet, mais à travers tant de généralités limitées quasi exclusivement au monde aristocratique plus spécifiquement parisien que le texte perd tout intérêt.

Plusieurs graves défauts minent ce texte : l'auteur s'en tient à un tel niveau de lieux communs que l'honnête lecteur connaissant quelque peu ces XVIIème et XVIIIème siècles n'apprend rien de nouveau.
Elle ne parvient pas à dépasser les deux limites traditionnelles bien franchouillardes, à savoir une recherche d'une part largement bornée à la région parisienne (les quelques rares exemples puisés dans les "provinces" ne sont guère exploitées), d'autre part puisant dans des sources archi-connues (les sempiternelles lettres de la divine marquise, le témoignage de la Princesse Palatine etc) provenant de l'aristocratie.

L'ignorance sur la condition paysanne se dissimule derrière l'incontournable lieu commun : le monde rural serait immobile (p.74), la vie aux champs serait monotone, le temps s'y écoule "immuablement" (p. 73). L'auteur répète sans originalité le point de vue des gens des villes, n'ayant aucune idée de ce qu'est le travail de la terre (qui est tout sauf monotone).
De façon fort peu cohérente, elle cite (pp 74-76) l'exemple d'un certain Valentin Jamerey-Duval, directement issu de ce monde rural, qui connaîtra pourtant une "ascension sociale" extra-ordinaire. Il y avait là une piste à creuser, à savoir la possibilité de s'élever socialement dans les sociétés d'Ancien Régime, qui semblent avoir fait preuve d'une bien plus grande souplesse que nos sociétés largement ankylosées dans des stratifications sociales figées.
Pour en revenir à la connaissance historique du monde paysan sous l'Ancien Régime, notre historienne semble ignorer le grand classique que constitue la thèse monumentale de Georges Lefebvre "Les paysans du Nord pendant la Révolution française" (un travail titanesque commencé en 1904 et publié en 1924, reposant sur un dépouillement minutieux des Cahiers de doléances) ; plus près de nous, elle semble également ne point connaître l'ouvrage d'Emmanuel le Roy Ladurie "Les paysans français d'Ancien Régime" (publié en 2002).
Cette posture typiquement "urbaine" rejetant le monde rural dans une sphère d'immobilisme, d'inconnu, avec l'incontournable évocation des veillées autour du bon conteur trouve son écho éthno-touristique dans l'Afrique noire éternelle des griots et sorciers, si chère aux agences de tourisme...

Le couplet sur "les femmes" ne nous est pas épargné, sans originalité aucune. Cette époque fut certes – pour les grandes aristocrates tenant salon – une abondante et faste période mondaine : il existe de nombreuses et remarquables études sur ce sujet, on ne peut que regretter la récente disparition de l'incontournable Marc Fumaroli (que notre auteur ne semble pas connaître non plus).
Mais justement, le lecteur était en droit d'attendre – de la part d'une historienne aussi qualifiée – au moins quelques explications sur la diffusion ou non de ce rôle féminin dans les autres strates de la société.
Quant aux sempiternelles citations de philosophes de cette époque louant le rôle "des femmes", chacun sait que l'on en trouve de semblables depuis la plus haute Antiquité, et que cela se poursuit largement de nos jours... Il y a pourtant fort à parier que "les femmes" de cette époque, quelle que soit leur appartenance sociale, exercèrent une influence bien plus considérable sur la société de leur temps que les "femmes tant libérées" d'aujourd'hui, réduites au salariat citadin assisté, corsetées dans leur tenue moulante standardisée, horrifiées par le moindre hijab...

Tous les sujets sont survolés (la musique a droit à une demi page p. 140), aucun n'est vraiment traité.

Dommage.
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Déçu par cette lecture qui promettait de découvrir la réalité de la vie de la population sous le régime de Louis XIV dont on ne connait que les fastes de Versailles, en fait rien de nouveau on en reste à la description archi rabâchée de la vie de l'aristocratie et de la riche bourgeoisie.
A la décharge de l'auteure, les sources écrites doivent être rates, mais justement le titre laissait penser de nouvelles informations, notamment peut-être par des recherches archéologique, mais il n'en est rien.
Un livre inutile tout à fait dispensable.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
(...) Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord appartenait à la très haute noblesse, à cette catégorie de familles de cour solidement éduquées, favorisées par toutes sortes de prérogatives et de gratifications, menant une existence aux antipodes de celle du commun des mortels. Il vivait dans un autre monde, un monde enchanté, où le travail était un agréable passetemps, où la peur de manquer ne touchait que le superflu, où la culture de l’esprit se nourrissait aux conversations des salons.

Avant-propos
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Comment se figurer que l’Ancien Régime était doux au regard de la longue liste des calamités qui le parcourent ? Le Grand Siècle, terrible sur le plan climatique, est rythmé par des hivers extrêmement rigoureux jusqu’en 1720. Les conditions d’hygiène sont déplorables. La médecine, dérisoire, fait descendre l’espérance de vie à la naissance aux alentours de 25 ans !

Avant-propos
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