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Citations sur L'amour au temps des libertins (19)

La constance est un leurre. Il faut céder à l'occasion. C'est le sel du monde, c'est le principe qui commande la galanterie universelle. "J'ai vu des amants constants, poursuit le comte ; ils sont d'une maussaderie, d'une tristesse à faire trembler. Si mon fils allait être constant, je serai outré. J'aimerais autant qu'il fut de l'Académie." Que le père se rassure : il n'y a pas de danger que son fils le marquis, futur auteur des "Cent Vingt Journées de Sodome" entre un jour à l'Académie française, ni qu'il soit jamais maussade !
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A l'heure où sonne la Révolution, le temps libertin est passé. L'exaltation du moment qui fragmente l'existence en scènes de jouissance s'achève avec la guillotine. Les pendules Pompadour n'égrènent plus les heures du plaisir. L'échafaud met fin à la dissipation.
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Frivoles jusqu'au tombeau, les petits maîtres montrent de la constance dans la passion des bagatelles. A travers eux, c'est toute une culture qui se trouve fixée, le libertinage à la mode, le libertinage comme règle de vie et d'apparence. Personne ne sait mieux les usages du monde, les lois du ,maquillage, les chansons du jour, où trouver les meilleurs glaces, savoir quels rubans il faut porter, comment se nomment les filles apparues ce matin à la promenade du Palais-Royal. En matière de galanterie, le petit maître est papillon et va de distraction en distraction. L'amour ? C'est le nom d'un parfum, c'est l'air futile de Paris, dont le petit maître se grise, sans penser à demain.
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Qui, du reste, pourrait mesurer l'orgueil d'un grand seigneur libertin ? Impie de droit divin, il croit que le monde lui est dû. La cour et la ville n'ont été créées que pour lui. Chacune de ses jouissances est un hommage qu'on lui rend, qu'il se rend à lui-même... Sa passion est de dominer. Un grand seigneur libertin n'est soumis à rien, ni à l'aveuglement de l'amour, ni aux préjugés de l'éducation, ni aux obligations morales. Il se fait un jeu du code social en repoussant les limites de son impunité, en se s'imposant qu'une loi : être à la hauteur de sa réputation. Le sang-froid est sa qualité essentielle. Elle fonde son pouvoir jusque dans les bras de celle qu'il a séduite, où il garde le sens de la pointe et de la vexation. Car ce qu'il cherche par-dessus tout, ce qui atteste son triomphe, est l'humiliation de sa victime.
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Hommes et femmes ne cherchent qu'à augmenter la liste de leurs conquêtes...La vanité se mêle au vertige du plaisir.Pour ne pas s'entraver, pour éviter le ridicule, la plupart des maris..."Avaient pris le parti sage de ne point vivre avec leurs femmes", tout en logeant avec elles. Nul devoir réciproque, peu de moments partagés, pas de sorties ensemble. La liberté se substitue à la contrainte. La dégradation morale est compensée par le pétillement de la société.
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Le XIXe siècle s'ouvre dans cette pesanteur. Conservatrice ou libérale, la société bourgeoise réclame le contrôle des plaisirs et fait de la famille une scène étouffante du refoulement et de la frustration. La révolution industrielle construit un sujet formidablement entraîné par l'idéal de progrès (et la réalité des prouesses technologiques), mais englué de mille manières, comme l'est, de nouveau, l'évolution du sentiment amoureux.
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On imagine dans la clôture surchauffée de Versailles la morgue des familles hallucinées par la consanguinité des mariages et des naissances. Il faut prendre la mesure de la complexité des alliances et des luttes d'influence pour la conquête du pouvoir, l'accroissement des richesses et la splendeur d'un nom. Chacun doit prendre parti. Chaque mot, chaque geste est évalué. On parie sur l'avenir. Les espions sont partout. Les libelles se répandent. La calomnie s'enivre d'elle-même. Les regards se chargent de haine. Dans la cour la plus polie d'Europe, les courtisans se partagent en meutes de loups.
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Le siècle est aux couleurs des femmes galantes. L'Opéra lance le grand air des courtisanes, comme une corruption continue du royaume. L'impudence des filles et la morgue des grands sont-elles les deux faces avouées du despotisme ?... La puissance du sexe, la passion des actrices sont la plaie libertine qui mène la monarchie à sa perte.
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Watteau donne la grâce au monde comme un musicien donne la sérénade. Son oeuvre n'est pas du tout mélancolique, elle marque l'étonnement des amants réfléchis qui découvrent l'amour... Douceur de l'attente. Émerveillement devant le monde. Quand l'amoureux avouera-t-il sa flamme ?
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Comme le souligne Chateaubriand, "il suffit de tenir bon dans la vie, pour que les illégitimités deviennent des légitimités."
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