- le mariage, ça a l'air tellement ennuyeux, dit Calla. Si tragique en un sens. Regardez notre mère.
- Notre mère était tragique avant de se marier, rétorqua Rosalind.
- Oui, mais ça n'a sûrement pas aidé"
Une flopée de soeurs (6 en tout) aux délicats prénoms de fleurs, une mère torturée par les cris d'agonie de sa propre mère morte en couches et qui voit des fantômes partout (la famille de son mari a fait fortune en vendant des armes), et une terrifiante malédiction qui plane sur la famille : chaque fois qu'une des filles se marie, elle meurt aussitôt.
Un roman réussi de bout en bout, où la masculinité, ici littéralement toxique, fait planer une angoisse sourde sur tout le récit, sous-tendu par une sensualité capiteuse, et dont la maîtrise narrative est totalement impeccable. Aux lisières de la folie, avec des accents néo-gothiques,
Sarai Walker livre un roman aussi étrange que fascinant, qui se dévore, raconté depuis la perspective d'Iris, l'une des frangines, bien décidée à survivre et à échapper aux hommes.
Un mix de Virgin Suicides et de
Joyce Carol Oates, qui m'a aussi fait penser dans le style/la construction/les thèmes à
Donna Tartt (que j'adore). Génial !