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Critique de daniel_dz


Angleterre, 1348. le seigneur d'un domaine succombe à la peste et sa femme tente de d'éviter que le domaine ne soit touché par la pandémie. Elle doit composer avec les egos des notables et celui de sa fille, mais elle peut compter sur la loyauté des serfs dont elle s'est toujours montrée proche. La psychologie des personnages a permis de maintenir mon attention, plus que leurs actions, qui m'ont paru trop diluées dans les 524 pages du premier tome de cette saga.

Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio de m'avoir fait découvrir Minette Walters dans le cadre d'une Masse critique privilégiée. Mais je la découvre comme auteure de saga historique alors qu'elle est principalement renommée comme auteure de roman policier. Certes, un meurtre joue un rôle important dans « Les dernières heures » mais ce n'est pas la recherche du coupable qui maintiendra le lecteur en haleine. Je ne vous conseillerais d'ailleurs pas ce livre-là si vous cherchez à être tenu en haleine; ne vous laissez pas abuser par la quatrième de couverture qui affirme que Minette Walters nous offre ici « le plus captivant et haletant des « page-tuners ». le rythme est lent, j'ai avancé en tirant la langue, mais j'ai avancé, parce que j'étais tout de même curieux de savoir si le petit groupe de courageux qui s'étaient aventurés hors du domaine placé en quarantaine allaient parvenir à trouver de quoi ravitailler ses habitants. Las… Je resterai sur ma faim (ou plutôt sur la leur) car pour savoir, il me faudra attendre le tome suivant, en espérant qu'un tome suffise…

Je m'en voudrais tout de même de vous laisser sur une impression trop caricaturale car j'ai apprécié les aspects « psychologiques » de cette histoire, je veux dire les personnalités des principaux protagonistes ainsi que leurs interactions.

La femme du seigneur, Lady Anne, a une personnalité intéressante dans le sens où on la voit faire preuve de respect et de compassion envers les serfs. Elle veille à leur bien-être et à leur prospérité en établissant des règles d'hygiène et en les poussant à s'instruire. Je ne sais pas trop si tout cela est plausible d'un point de vue historique (peu m'importe, en fait). Mais je prends toujours plaisir à lire un récit qui illustre la force d'une bienveillance sincère. Tout naturellement, les serfs se fédèrent autour de Lady Anne et toute leur énergie peut efficacement se consacrer à maintenir la survie du groupe.

Cette même bienveillance permet à Lady Anne de s'assurer la loyauté de l'autre héros du récit, le serf Thaddeus, qui devient son régisseur. le mystère qui entoure les origines de cet homme lui donne une personnalité qui suscite l'intérêt et contribue à maintenir l'attention pendant la lecture.

J'ai moins accroché à la personnalité de Lady Eleanor, adolescente capricieuse, fille de Lady Anne, qui persiste à marcher dans les traces de son père disparu en se montrant hautaine et méprisante vis-à-vis des serfs. Cette personnalité est trop caricaturale et tranche avec la finesse de celles de Lady Anne et de Thaddeus (et de quelques autres). Ce côté caricatural m'a poussé à trouver artificiels les aspects de la relation entre Eleanor et son père qui sont décrits à la fin du récit, alors qu'ils auraient pu susciter beaucoup plus d'émotion.

Bref, si vous êtes fans de Minette Walters, vous serez sans doute curieux de la découvrir comme auteure de sagas historiques. Mais si vous aimez les sagas, je vous conseillerais plutôt Ken Follett ou Bernard Lentéric.
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