AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,37

sur 56 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un récit sans complaisance sur les agissements des Espagnols en Amérique au XVI siècle. La folie de la richesse, la convoitise de l'or et des pierres précisieuses, tout est décrit avec justesse. La religion reste en arrière plan le vecteur qui justifie la cupidité des hommes de cette époque et de leurs outrances. C'est à nos yeux une abomination, on se sent révolté à la lecture du massacre du peuple Inca. Mais ces faits remontent à plus de 600 ans et il est toujours dangereux de juger une époque avec des idées d'une autre.
Le passé et l'histoire sont aussi là pour mesurer avec la barbarie de nos ancêtres le degré d'évolution accompli, et doivent nous permettre de nous situer dans un monde transformé ou théoriquement ces méthodes ne devraient plus exister. hélas l'actualité nous livre chaque jour des faits, qui n'auraient choqué personne il y a 600 ans, comme quoi nous n'évoluons pas tous au même rythme!
Commenter  J’apprécie          250
Il faudrait commencer par lire ce livre, ce livre de Jakob Wassermann. Lorsqu'on enseigne aux enfants ce que fut le massacre des Incas, ce que fut l'anéantissement de leur Culture, il faudrait commencer par ce livre pour en expliquer la cause. L'effroyable et abjecte cause.
Un récit que je connaissais, mais un récit que Wassermann a su, grâce à son récit, réactiver, rendre brûlant, et si vivant.
Il s'appelait Atahualpa, l'Inca.
Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          210
Coup de coeur absolu pour ce petit roman d'une centaine de pages qui raconte la capture par les conquistadors du Grand Inca, Atahualpa, sa captivité puis son exécution.

A travers des chapitres très courts, Jakob Wassermann met en avant le choc des cultures (religion, mode de vie), la peur et l'incompréhension des incas face à ses étrangers avides d'or, prêt à tuer pour ce métal ordinaire à leur yeux. Bien qu'il n'y ait pas de suspens concernant la fin dramatique, j'ai eu beaucoup d'empathie pour l'Inca voyant son monde et ses croyances s'écrouler devant ses yeux. Quelques espagnols s'opposent à Pizarro mais globalement le roman est assez manichéen, ne nous présentant les incas que comme des victimes (ils ont dû eux aussi commettre des massacres pour agrandir leur empire) mais cela ne m'a pas vraiment dérangé dans le sens où ce roman n'est pas là pour nous faire un cours d'Histoire mais pour nous parler de la nature humaine et de ses vices.

En revanche, je ne comprends absolument pas pourquoi le livre est publié par un éditeur jeunesse… Il peut en effet être intéressant de l'étudier en cours, mais cela reste d'abord un récit visant un lectorat adulte.
Commenter  J’apprécie          200
Ce court roman est simple et lumineux. Nous sommes en 1532, les caisses de l'Espagne sont vides et ses sujets ruinés. Ces derniers abordent le Pérou après une terrible traversée de terres inhospitalières, désespérés et rongés par une soif ardente : il s'agit de piller l'or des incas auquel ces derniers attachent peu de valeur. Parvenus dans la petite cité de Cajamalca, au pied des Andes, ils saccagent la part de lumière que recèle le coeur de l'homme en mettant à mort dans des conditions iniques, après massacres et trahisons, le chef solaire des incas, Atahualpa, véritable figure christique. Atahualpa est brulé vif après un dernier repas qu'il parvient à organiser en compagnie de ses ancêtres morts au nombre de vint-quatre, douze hommes et douze femmes. Ce repas n'est pas sans évoquer la Cène avec cette représentation du nombre douze répété deux fois : l'auteur restitue en effet la lignée féminine presque toujours oubliée dans les grands livres. Ce récit fondé sur l'Histoire est aussi un conte allégorique : le soleil c'est la divinité, l'or en est l'image dégradée dans le coeur d' hommes avides et sans spiritualité.
Commenter  J’apprécie          170
Je partage certains avis sur le placement de cet ouvrage en "jeunesse". La lecture de ce livre sans complaisance pourrait sans nul doute profiter à bien des adultes.

Cela dit, pour une fois la 4è de couverture nous renseigne fort bien... Une citation de Thomas Mann nous prévient: "Le plus beau livre écrit en langue allemande du XXè siècles".

Je ne connais pas assez la littérature allemande, et l'or de Cajamalca a été écrit en 1923... donc il est possible que quelques ouvrages plus récents soient meilleurs que le récit de Jakob Wassermann.

Récit sans complaisance, disais-je, d'un épisode connu/méconnu de l'Histoire. La rançon exigée par Pizarro en échange de l'Inca Atahualpa. Je ne pense pas spoiler la fin en disant que Pizarro n'a jamais tenu sa parole. Pire, il s'est acquis le soutien d'une église catholique avide de possessions terrestres. Nous sommes en 1532, quelques années avant la Controverse de Valladolid... autre "grand moment" de la colonisation de l'Amérique du Sud.

Wassermann raconte la duperie de Pizarro, il raconte l'Inca, son statut de dieu, la passivité des armées indiennes largement supérieures en nombre... Mais surtout, il raconte avec pudeur et retenue une mise à mort guidée par la soif de l'or. Dans un registre plus trash, on regardera Aguirre avec Klaus Kinsky...

Jakob Wassermann, procédant par petites touches, nous amène à une réflexion sur le sens de la vie, la place des gens, la société, l'esprit de gain, la compétition à tout craint... car dans la société que vont démonter les Espagnols, il y a l'entraide, le partage, la solidarité. le bien-être d'une société est celui du plus faible, pas du plus riche. Et Wassermann le fait sans moralisme, sans longs discours. Il le fait simplement, dans une langue que l'on devine très belle, ciselée et pudique (mais sans fards quand même) malgré la traduction. A mettre entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          130
L'or de Cajamalca de Jakob Wassermann (édition Medium), c''est l'or des Incas que convoitent les Espagnols conduits par le général Pizarro. A Cajamalca (= ville gelée en quechua) le grand Inca Atahualpa, est fait prisonnier par traîtrise. C'est un duel moral qui se joue entre lui et Pizarro. Deux mondes s'affrontent ici...
L'auteur: Jakob Wassermann, né à Fürth (sud de l'Allemagne) en 1873. Jeunesse misérable, fait des petits jobs (rédacteur...) mort en 1934. Ses livres ont été brûlés par les Nazis.. A propos de ce livre, Thomas Mann aurait dit que c'était le plus beau récit en langue allemande du siècle..
Commenter  J’apprécie          110
Ce livre est édité en collection jeunesse, mais il pourrait tout aussi bien être chez un éditeur pour adulte. En effet, d'une part l'histoire est celle d'un épisode véridique de l'arrivée des Espagnols au Pérou au XVIè siècle, d'autre part le style est superbe, précis, le vocabulaire riche et évocateur. L'auteur, un allemand mort en 1934, a eu à souffrir de l'antisémitisme. Il était considéré par Thomas Mann comme un des grands romanciers du XXè siècle.

Dans ce récit, les Espagnols, pour assouvir leur soif d'or, ont l'idée de faire prisonnier le "Grand Inca", Atahualpa, pour l'échanger contre de l'or. Les Incas ne comprennent pas cette fièvre qui s'empare des Européens dès que de l'or est en jeu. Alors que ceux-ci devraient être des êtres modérés qui apportent la civilisation (et aussi le catholicisme), ils se comportent comme des Barbares. Les scènes sont vues par un chevalier espagnol qui comprend peu à peu à quel point les moeurs espagnoles sont cruelles. le pire est atteint quand, bien qu'Atahualpa ait donné tout l'or promis aux Espagnlos, il est tué par ceux-ci.

Le style donne à ce récit une profondeur et une universalité étonnantes. Et rappelons-nous que Atahualpa Yupanqui, célèbre chanteur sud-américain, a pris ce nom en hommage au sacrifice du "Grand Inca".
Commenter  J’apprécie          100
Plus que le mythe du "bon sauvage", nous entrons ici dans une présentation du "sauvage" raffiné et humaniste en opposition au chrétien européen brutal, primaire et inhumain. Tout en finesse, l'auteur nous conduit sur ce chemin-là, sans doute, à juste titre. Ouvrage court, facile à lire, pour tout type de lecteur.
Commenter  J’apprécie          90
Excellent, touchant et révoltant ! Un bel exemple de choc des cultures ! Quand la conquête du nouveau monde révèle la soif de l'or et une vision du monde ethnocentrée où seule une religion compte ! Que ne fait-on pas au nom du dieu de cette religion "dominante" ? Un bout d'histoire de la chute de la civilisation inca qui donne à réfléchir. L'auteur a écrit ce roman historique et philosophique au tournant des 19 et 20 ème siècles. Cet écrivain juif allemand est mort en Autriche en 1934, a souffert de l'antisémitisme et a vu ses livres brûlés sur la place publique par les nazis. La concordance des temps entre l'époque des conquêtes occidentales du nouveau monde et la montée du nazisme vécu par l'auteur interpelle !
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
Commenter  J’apprécie          70
Un court récit qui relate de façon métaphorique l'opposition de deux mondes. Celui – avide, intégriste et égoïste – des conquistadors contre celui de l'empire inca, qui vit ses dernières heures.

Une réflexion sur le sacré, sur la richesse et sur le respect qui - s'il n'est pas peut-être pas, comme le disait Thomas Mann, le plus beau récit en langue allemande du XXème siècle - n'en est pas moins digne d'intérêt, quel que soit l'âge du lecteur ou de la lectrice.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (111) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3247 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..