"Qu'est-ce que c'est que le chagrin ?" (…) "Pour moi, ce sont toutes les images que je ne vois pas clairement … Mais que je porte en moi quand même." (…) "Oui. Ce sont les images qu'on porte." (…) Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même.
Que tout était en fait prédestiné. Que chacun était un outil dans la vie des autres. Que certaines actions pouvaient sembler terribles aux yeux de certains, mais pouvaient tout aussi bien être une bénédiction.
Quand le commissaire fulminait au-dessus de la tête baissée de Lorech parce que Dina, après trois ans d'enseignement ininterrompu, ne savait toujours pas lire autre chose que la bible de Hjertrud, elle ouvrait alors la porte de sa chambre, plaçait le violoncelle entre ses cuisses et laissait la musique des psaumes préférés de son père déferler sur le bureau. Cela ne manquait pas de faire son effet.
Dina devait conduire Jacob, son mari, dont le pied était pris par la gangrène, chez le médecin, de l'autre côté de la montagne. Il fallait faire vite....
Le pied de Jacob commençait à sentir mauvais. L'odeur en avait depuis longtemps la chambre. ..
L'horreur s'était installée entre les murs. L'angoisse.
Je suis Dina. Les vivants aussi ont besoin de quelqu'un.Juste comme les animaux. Ont besoin qu'on leur caresse les flancs et qu'on leur parle.
Je suis Dina. Qui me caresse les flancs ?
La vengeance de Dina pouvait être terrible. Il commençait à la connaitre maintenant. Ce qu'elle voulait, c'était posséder les autres sans être elle-même possédée.
Je glisse de pièce en pièce, entre les meubles, entre les gens.
Là, je peux faire chanceler les gens les uns après les autres. ils sont si mauvais joueurs. ils ne savent pas qui ils sont. Par un mot, je peux faire vaciller leur regard. Les gens sont inexistants.
Je suis Dina. Jacob dit une chose mais en fait une autre. C'est un cheval qui ne veut pas être monté. Il sait qu'il est à moi. Mais il a peur que je voie qu'il préfère m'échapper. Sept fois, il a fait des mensonges pour m'échapper.
Il est tard. Les gens sont comme les saisons. jacob est bientôt l'hiver maintenant. Je sens d'abord le coup. je crois que cela fait mal. Mais ça disparaît dans tout ce que je porte en moi.
Je glisse de pièce en pièce, entre les meubles, entre les gens.
Là, je peux faire chanceler les gens les uns après les autres. ils sont si mauvais joueurs. ils n e savent pas qui ils sont. Par un mot, je peux faire vaciller leur regard. Les gens sont inexistants. Je ne veux plus les compter.
Elle avait en elle une sauvagerie qui n'était pas faite pour attirer les hommes en quête d'une épouse.
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Elle prenait de la nourriture ou bon lui semblait et n'était jamais à table.
Elle passait sa journée à jeter des pierres sur les gens qui venaient à la ferme.
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