Sea Shepherd, le combat d'une vie

Nous ne pensons que très peu aux rôles joués par les plantes, les insectes, les poissons, ces espèces qui rendent cette planète vivable pour toutes les autres, la nôtre y compris. Nous ne pouvons pas continuer à les ignorer et espérer survivre.

Nous étions en train de détruire ces créatures magnifiques, extrêmement intelligentes et complexes, pour fabriquer des armes de destruction massive afin de tuer nos semblables. Là, j𠆚i compris : nous autres, humains, sommes fous.

J𠆞ssayais de ne pas nous placer dans une position de donneur de leçons ; mon approche consistait plutôt à tenter d’éveiller leur empathie pour les dauphins, sans les attaquer frontalement pour éviter un réflexe d𠆚utodéfense qui mettrait un terme au débat.

Dans mes périodes de blues ou de stress, il me fait souvent la même réflexion : « Tu es en vie, non ? Alors où est le problème ? »

L’écologie profonde et le biocentrisme minent sérieusement tout ce sur quoi repose le système économique de nos sociétés, précisément parce qu’ils ramènent la vie au centre de toutes chose - vie humaine incluse -, alors que nos sociétés valorisent la propriété privée bien plus que la vie.

Les activistes qui ont le plus d’influence ne sont pas ceux qui ont étudié l’écologie ou la biologie marine. La clé du succès est dans les arts, la musique, la littérature, les présentations orales, le cinéma, la télévision, etc.

La captivité est un problème fondamental à mon sens [...] qui nous renvoie à notre rapport au monde qui nous entoure, à ceux qui sont vulnérables et dont nous pouvons si aisément sacrifier les intérêts essentiels pour satisfaire nos besoins superflus.

Les requins ont façonné le monde marin et sont depuis toujours les garants de la diversité et de la bonne santé de la biodiversité marine. [...] Mais nous survivront-ils ? Une chose est sûre : nous ne survivrons pas à leur disparition, leur extermination est l’une des plus grosses bombes à retardement écologiques enclenchées par l’humanité. Tic-tac...

Ce que j𠆚i appris en douze ans de militantisme au sein de Sea Shepherd, et plus généralement dans le milieu des ONG, c𠆞st que ces dernières sont finalement à l’image des gens qui les composent ; elles sont très humaines, avec tout ce que cela peut comporter de conflictuel, de passionné, de bon, de moins bon. Et d𠆞go.

La nature de mon engagement est avant tout ancrée dans un amour profond de l’océan, une soif de justice environnementale et au fait que je ne conçois pas plus d’harmonie entre les hommes tant qu’on continuera à saccager la nature.