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Critique de Zephirine


Antoine Wauters, auteur que je découvre avec plaisir, nous propose une chronique emplie de nostalgie sur l'enfance avec ses frayeurs, ses rêves et ses regrets. Il y est aussi question de l'écriture, de son exigence et de cette solitude dans l'anonymat. Il y est aussi question de lecture, passage indispensable avant l'acte d'écrire.
« Je crois que quand on vit ça jour après jour pendant longtemps, cette jouissance douloureuse de n'être personne, que quand on vit ça assez longtemps, je crois que oui, on peut écrire. »

Ce livre se feuillette comme un album de famille. A travers les évocations des parents, des grands-parents Nénène et Papou, et des oncles, et, plus proche de lui, son jumeau Charles et c'est un peu comme si on retrouvait certains membres de notre propre famille. Nos souvenirs d'enfance font écho à ceux de l'auteur. Il raconte l'insouciance des jeux.
« Quand il n'y a pas école, j'embrasse prestement mes parents, j'enfile mes vieux habits et je vais jouer. C'est une phrase magique. Tu fais quoi aujourd'hui ? Je vais jouer. »
C'est une enfance simple et ordinaire qui se déroule dans les Ardennes belges, là où on est Wallon, différent des flamands qu'on méprise un peu, il faut le dire. On ne va jamais très loin la vie s'écoule dans ce même lieu, pourtant elle est heureuse
« Aussi loin que je me souvienne, pourtant, mon enfance est un sprint heureux. »
C'est aussi un magnifique portrait de famille et Antoine Wauters pose un regard lucide et tendre sur sa famille. A commencer par la mère qui veille au bien-être de ses enfants tandis que le père, déprimé par la perte de son travail, est plus pudique dans ses sentiments.
Il y a cette phrase que je trouve magnifique « Nous ne sommes pas nés heureux, nous avons appris à l'être » car oui, le bonheur, ça ne tombe pas tout cuit dans la bouche, encore faut-il s'exercer à être heureux pour le devenir.,
En regardant grandir cet enfant à la fois inquiet, coléreux et curieux de tout, on découvre l'écrivain qu'il deviendra car, très vite, l'écriture est là comme une évidence, l'écriture qui autorise une certaine solitude, ce qui convient bien à l'enfant devenu l'adulte qui se pose en marge du monde.
« Je sais qu'écrire, c'est se traverser de part en part en acceptant tout ce que l'on croisera, tout ce que l'on touchera du doigt et que l'on entendra. Même ce qu'il y a de plus terrible. »

« le plus court chemin », c'est une écriture qui va à l'essentiel, une poésie du quotidien, le tout condensé en paragraphes brefs, ce qui rend la lecture facile et fluide. Mais ne vous y trompez pas, malgré la brièveté des chapitres, le sujet est profond et universel, c'est pour cela qu'il nous touche autant.

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