Le genre de blonds qui ne vieillissent pas. La femme devait avoir à peu près son âge à lui, peut-être deux ans de moins. Disons trente-trois. Mais beaucoup plus vieille quant à l’expérience. Oh ! oui, sans aucun doute. On ne pouvait se tromper aux petites rides qui lui griffaient le coin des yeux. Et le dessous de ses bras commençait à devenir un peu flasque. Mais pas les seins. Et des jambes, constata-t-il lorsqu’elle franchit le seuil pour passer dans la salle de danse, aussi belles qu’elles avaient dû l’être quand elle avait seize ans ; autrement dit, les guibolles les plus sensationnelles du quartier, pas moins
« Que personne ne bouge ! » Ça marchait à tous les coups. Cette petite formule avait quelque chose de magique. Il s’était donc exercé à la prononcer, avec l’intonation appropriée, et voilà que, pour la première fois, il était en mesure de l’utiliser devant un public. A sa propre surprise, elle s’avéra aussi efficace que pour les gars du Far West. Les six caissiers du casino, ahuris, se figèrent sur place, comme des enfants jouant aux statues.
Le Cat était obsédé par les femmes blanches simplement parce quelles étaient différentes des filles avec qui il avait grandi. Pour lui, elles représentaient un plaisir exotique, et il croyait bêtement que le plaisir qu’il tirait d’elles était plus intense que celui qu’aurait pu lu donner une fille noire. Et les femmes blanches étaient attirées par lui pour la même raison, parce qu’il était différent.
Il n’y a pas le moindre endroit où se planquer, pas un seul palmier derrière lequel se cacher. Ça ne va pas vous plaire. Ça ne plaît à personne, ce genre d’exercice, pas même aux gars couverts de médailles jusqu’au nombril. Mais vous passerez… si vous courez droit devant vous et si vous ne pensez qu’au boulot en cours.
L’argent, je m’en fous. L’argent, on en retrouve toujours, Jasper. Mais on n’a qu’une seule peau ! Nom de Dieu ! C’est de ça que je parle.