AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Songedunenuitdete


J'ai dévoré cette bande dessinée de la première page à la dernière ! Il s'agit d'une histoire inédite, un préquel à l'univers du roman Mers Mortes. On retrouve d'ailleurs le héros, Bengale dont les pas le portent dans un Paris dévasté et plus particulièrement devant ce qui reste de l'opéra Garnier.

Là, il rencontre une drôle de fille, Chrysaora (j'ai eu un coup de coeur pour elle) qui danse avec des méduses lors de l'une des apparitions de la mer fantôme. Les deux jeunes gens, vont alors se retrouver en compagnie d'un groupe de survivants, tous musiciens qui habitent l'opéra.

Les dessins sont beaux et la couleur directe donne indéniablement un plus à l'ambiance de la bande dessinée.
Cela lui confère une âme que l'on retrouve bien trop peu dans tout ce qui se produit aujourd'hui. Les couleurs sont belles, chaudes, presque chaleureuses alors que le récit, lui est sombre et poignant. Poignant du côté des mammifères marins et on le ressent d'autant plus grâce aux rêves de Bengale. Je dois bien reconnaître que j'ai eu beaucoup d'empathie pour cette baleine qui voit son petit mourir. On se glisse dans leur peau et on comprend leur colère vis-à-vis des humains. Tout comme ces dauphins qui se retrouvent emprisonnés dans des filets et dont on balance les cadavres dans l'eau sans aucune pitié pour eux.

De fait, la venue de la mer morte qui vient hanter les hommes et dont les fantômes des poissons et autres animaux marins prennent leurs âmes est presque une juste vengeance (dans un sens). On retrouve d'ailleurs cette baleine qui tourne autour de l'opéra et dont seule la musique parvient à calmer sa colère légitime. L'humanité a détruit ses mers et ses océans sans aucune considération pour sa faune et sa flore. Comme si, finalement, ce qu'on ne voit pas n'existe pas…

La comparaison faite entre les êtres humains et les animaux marins n'est pas des plus flatteuses pour les hommes. Déjà, la manière dont Bengale et Chrysaora sont traités par la troupe de l'opéra ne laisse guère de place à l'empathie pour ces gens là. Tout comme le passé de Chrysaora ou bien encore celui de Bengale. Ce dernier est un héros, sombre et taciturne. J'ai beaucoup aimé la manière dont Boiscommun le représente avec son blouson à l'effigie d'une méduse qu'un gamin prend pour celui de The Punisher (il y a un peu d'humour, sans que ce soit déplacé, malgré la dureté des thèmes abordés). Et étrangement, c'est ce qu'est, en quelque sorte, Bengale.

Sans trop vous spoiler l'histoire (ça serait dommage), moi qui n'aie pas encore lu le roman, j'ai tout de suite adhéré à l'univers d'Aurélie Wellenstein. Cette bande dessinée est une très bonne entrée en matière et le tout est sublimé par les dessins d'Oliver Boiscommun, une association plus que parfaite ! Cela nous offre une bande dessinée complète avec laquelle, loin d'être frustré, on a envie d'en connaitre plus et de faire perdurer le plaisir. Et c'est génial parce qu'il y a le roman ! Et pour ceux qui ont déjà lu le roman, cela complète l'univers de Mers Mortes, lui apportant un plus graphique plus que bienvenu !

Bref, j'ai adoré la BD, les dessins, l'histoire et je pense qu'elle plaira à un très grand nombre. Voilà une intrigue qui s'attache à nous dépeindre, sans en faire trop, ce que pourraient ressentir les animaux marins face aux dérives humaines sur la pollution des mers et océans et ses conséquences sur le long terme si on ne fait rien.
Lien : https://songedunenuitdete.co..
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}