Citations sur La fin de la solitude (89)
Est-ce que ça serait vraiment mieux si ce monde n’existait pas? Au lieu de ça, on vit, on crée de l’art, on aime, on observe, on souffre, on est heureux et on rit. Nous existons tous sous des millions de formes différentes pour que le néant n’existe pas, et le prix à payer, c’est la mort.
Quand je lui demandai s’il aimait, Marty déclina d’un geste. L’amour , dit-il , un stupide concept littéraire, Jules. Il ne s’agit que de réactions chimiques.
J'ai pensé : une enfance difficile est comme un ennemi invisible. On ne sait jamais quand il se retournera contre vous.
- Pour découvrir son véritable moi, il faut remettre en cause tout ce qu’on a reçu à la naissance. Et même en perdre une partie, car c’est souvent dans la douleur qu’on comprend ce qui nous appartient vraiment… C’est dans les ruptures qu’on apprend à se connaître.
Je n'avais jamais eu le courage de la séduire, mais j'avais toujours eu peur de la perdre.
Ils ne lui donnaient plus que quelques semaines. Je l'ai répété pour moi-même. Plus que quelques semaines.
Nous avions beau nous y attendre depuis longtemps, nous avions gardé jusqu'au bout l'espoir d'une guérison miraculeuse. Et même après ce diagnostic impensable, je n'arrivais pas à y croire. C'était sûrement une hallucination, l'instant d'après, nous allions tous nous retrouver à table pour le dîner, puis nous jouerions à des jeux de société. Ça ne pouvait pas être vrai. Ça ne devait pas.
(moi: "Etre tout le temps seul, ça me tue." Alva: "Oui, mais l'antidote à la solitude, ce n'est pas de chercher au hasard la compagnie de n'importe qui. L'antidote à la solitude, c'est un sentiment de sécurité." Moi, faisant signe au serveur: "ça s'arrose!")
La vie n'est pas un jeu sans gagnant ni perdant. Elle ne nous doit rien et les choses arrivent comme ça. Parfois c'est juste et tout a un sens, et parfois tellement injuste qu'on doute de tout. J'ai arraché son masque au destin et, en-dessous, je n'ai trouvé que le hasard.
En fait, j'ai toujours lu pour m'échapper, pour être consolée par quelques phrases ou par une histoire. Autrefois, je voulais absolument devenir un personnage de roman. Être immortelle et vivre pour toujours dans un livre, où chacun pourrait me déchiffrer et m'observer de l'extérieur. C'est dingue, je sais. (Un regard gêné.) Quoique, en toute franchise, je préfèrerais encore être un personnage de roman.
D'un coup, j'ai honte de m'être retranché ces dernières semaines comme un enfant dans son univers imaginaire. Mais c'est le seul endroit où Alva vit encore. Celui où vivent aussi mes parents. Le souvenir, l'ultime refuge des morts.