"Der Waldgänger" (Le traité du rebelle, ou le recours aux forêts) a été écrit dans le contexte de l'immédiate après-guerre. Il contient donc un certain nombre de références à ces années-là, les années 1945-1950, ainsi qu'aux précédentes : années 1930 et Deuxième Guerre Mondiale. Mais discrètes. Les situations auxquelles elles renvoient ne sont en tous cas jamais directement décrites : juste, en quelque sorte, prédessinées. On pense ici aux films de Fritz Lang, avec leurs décors stylisés, inspirés de l'expressionnisme. L'auteur, dirait-on, a voulu prendre du champ par rapport aux catastrophes de son temps (nazisme, stalinisme, guerre et après-guerre, etc.), plus exactement encore les inscrire en une perspective élargie : celle de l'histoire contemporaine dans son ensemble. Sous cet angle, les oppositions entre régimes politiques perdent de leur importance : "Les adversaires finissent par se ressembler au point qu'il n'est plus difficile de deviner entre eux des déguisements d'une seule et même puissance." (Chapitre 17). Cette dernière remarque ne plaira peut-être pas à tout le monde.
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