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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il est bizarrement des ouvrages qui passent sous mes radars. C'est le cas du premier roman de Thierry Werts, "Demain n'existe pas encore", publié il y a déjà plus de trois ans et que je viens de terminer. C'est une très belle découverte qui montre encore une fois que la qualité d'un écrit ne dépend nullement du nombre de pages.

Ce petit texte comporte, en effet, à peine cent pages et pourtant, tout est là. Rien de trop ni de pas assez. Chaque mot semble pesé et posé exactement à l'endroit où il faut…"Aurore aimait écrire. Elle était juste différente… Seul le rythme de ses phrases portait sa plume et l'emmenait bien au-delà des murs de l'école." Aurore a douze ans et c'est son histoire qui nous est contée, de l'enfance à l'âge adulte. Une enfance chahutée, une enfance placée dans une institution, une enfance à hanter les parloirs de prison, et les salles d'audience du tribunal, une enfance sans les repères d'une famille stable, une enfance marquée par un drame…"Aurore entra la première dans la salle d'audience, avec son éducatrice. Pour la première fois. Elle venait d'avoir douze ans et sa présence était désormais obligatoire, une fois par an. C'est la loi."

Cette histoire est aussi celle d'une résilience, d'un retour vers la lumière, de retrouvailles, d'explications. Les personnages de ce roman sont attachants à la fois par leurs forces mais aussi leurs faiblesses. L'auteur les décrit par le menu, à l'aide de jolies phrases, ciselées, travaillées et pourtant d'une grande simplicité, la simplicité des grands. Il me fut important de me glisser dans le récit sans rien connaître de ce qu'il me dévoilerait.
Il semble évident que l'auteur y a mis beaucoup de sa vie de magistrat, spécialisé dans la protection de la jeunesse, les homicides et le droit humanitaire. Il connaît bien l'âme humaine et, avec une grande pudeur et beaucoup de poésie, sans jamais une once de pathos, il laisse le lecteur découvrir petit à petit le drame qui a baigné la vie d'Aurore et de ses parents. C'est pourquoi, je n'en dirai pas plus.

Ce "petit" roman par le nombre de pages est infiniment "grand" par la portée et la beauté de ses mots. Une beauté annoncée par la superbe couverture.

Un moment de lecture hors du temps.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Heureuse de retrouver la plume de Thierry Werts. Souvenez-vous, un de mes gros coups de coeur l'an dernier était son petit recueil poétique "For intérieur" reprenant de très courts textes se terminant par des haïkus d'une force et d'une puissance incroyable.

Cest un premier roman, court - moins de cent pages - mais dense. C'est juste magnifique !
Thierry Werts va à l'essentiel avec une écriture épurée, un peu à la façon de la littérature japonaise, et vous verrez que la culture de ce pays se retrouvera dans ce récit.

Le 17 mars 2006, Aurore a 12 ans, elle comparait au tribunal qui doit statuer du prolongement de son placement, c'est la procédure. Cela fait deux ans qu'elle n'a plus vu son père Akemi Nodlot. Il est là devant elle emprisonné pour avoir tué Victoire la maman d'Aurore. Elle n'ose le regarder, il pleure.

Père et fille ont repris une correspondance depuis ce moment, Akemi veut renouer des liens surtout lorsqu'il apprend en 2010 qu'il est condamné, il souffre d'un cancer de la prostate.

En 2012, il a purgé sa peine, on le retrouve dans son milieu, celui de l'art au Sablon à Bruxelles, à admirer un tableau d'Alexandra Duprez. C'est le tableau repris sur la couverture, il représente un homme marchant prisonnier dans une robe en grillage blanc, le fond de l'oeuvre est vert, un signe d'espoir ?

Qui est cet homme ? Serait-ce lui ? Akemi ?

La vie reprend ses droits peu à peu, en 2013 père et fille se revoient enfin.

Aurore se souvient, c'était compliqué à la maison dans son enfance, Victoire sa maman voulant tout régenter, c'était une relation fusionnelle, amour-haine.

Ses rapports avec son père sont également complexes mais une chose les unit : l'art. Il sera un joli terrain de rapprochement , les menant à une rédemption ?

Ce récit est magnifique, il nous parle aussi des peurs, des regrets, de l'amour paternel et du sacrifice. L'écriture est belle, épurée, les mots sont bien choisis. C'est un petit bijou qui se lit d'une traite en apnée.

Une plume à suivre avec attention.

"L'amour est la chose la plus importante et la plus difficile à partager"

Lisez, c'est excellent !

C'est un coup de ♥

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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[ Demain n'existe pas encore ]
de Thierry Werts
Editions La Trace
::::.........
[Soudain, on avait frappé à une lourde porte métallique derrière le procureur, et il était entré. Menotté. Cela faisait deux ans qu'elle ne l'avait pas vu. A cet instant, un grand frisson lui avait traversé le corps et elle avait tremblé comme une feuille, mais s'était acharnée à ne rien montrer. Pourvu que la juge ne s'adresse pas à elle!. Tout mais pas ça !. Elle avait esquissé un regard timide en direction de son père. Il avait pleuré et elle avait eu honte. Tandis qu'on s'était affaire autour de lui pour lui ôter les menottes, il avait tenté de croiser le regard de sa fille, mais en vain ...]
:::::.........
[ on est vraiment peu de choses et il est des moments dans la vie où même l'instant présent ne suffit plus à apaiser les souffrances . Gardons espoir ]
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Des vies entre parenthèses . Des âmes blessées . Des sentiments refoulés . Les souffrances infligées . Les silences envahissants . Les mots meurtris . A la recherche du bonheur .
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[ Vivre dans l'instant présent . Profiter de chaque moment . Parce que demain n'existe pas encore ]
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Un court et intense moment de lecture . 97 pages en gros caractères qui défilent, qui s'avalent d'une traite . Un roman entre amour et tristesse . En émotions, en souffrances, en doutes. Une lecture mélancolique et magnifique comme une histoire de famille, entre secrets, non dits et regrets .
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[ l'amour est la seule chose la plus importante et la plus difficile à partager ]
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Thierry Werts manie la plume et le verbe tel un sculpteur, son maillet et son ciseau. le trait est précis, le style est épuré. Chaque mot est choisi et travaillé avec un soin d'esthète.
Elégance suprême de cet écrivain: laisser sa place au lecteur.
"...Et parce que rien n'égale le miracle de l'allongement infini de l'instant", la lecture de ce roman est un éternel recommencement.
Il y a des livres qui ne nous quittent plus. Ceux de Thierry Werts, ne nous lâchent pus.
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Pas dans la neige de l'adversité, poignant, tragique, sans pathos, « Demain n'existe pas encore » est digne, altier. Lanterne dans la main dans une nuit sombre et glacée. La narration est douce. Pragmatique, réfléchie, on sent le calme qui s'élève entre les lignes. Thierry Werts plonge son regard dans l'après. Il laisse de côté les jugements rapides d'un premier degré foudroyant. Couvre de laine son histoire plausible, la protège pour mieux donner à entendre la profondeur de ton. Cette maîtrise est la beauté même de ce récit. L'incipit : « Victoire marchait d'un pas décidé. Cette fois c'en était trop. » drames prévisibles, tuiles arrachées, tsunami familial. Aurore, la fille de Victoire est le bouc-émissaire d'une maman en déroute, qui ne sait plus aimer. Qui confond les nuances à étreindre. Sa fille devient son propre reflet fissuré, le rocher de Sisyphe, l'écho d'une solitude insoutenable. Que va-t-il se passer ? Thierry Werts est juge côté ville. Ce qui renforce le récit d'une justesse aboutie. D'une voyance évènementielle extrême, dans un lâcher-prise qui sera le levier de ce huis-clos hors pair. Dire où se trouve le père de cette fillette serait chercher trop vite la clef de voûte de cet édifice littéraire. Restons dans ce temps présent où l'enfant grandissante porte sur ses épaules les affres d'une enfance aux ailes arrachées. Ce temps qui advient. Une résilience à quatre mains. Concerto familial qui s'élève dans l'orée du juste qui sait. Ce récit est une bouffée d'oxygène. le dire est un chapelet de velours. Les blessures humaines ne sont jamais vaines, incertaines, floues. Il se passe toujours ce quelque chose qui retient le lecteur en haleine. Elles sont le liant de ce que l'on retient dans la douleur chape de plomb. Renaissant en vertus de courage et de rédemption. Un langage vierge de tous les non-dits possibles. Cette volonté franche et pure de réapprendre l'alphabet des coeurs. « Demain n'existe pas encore » est méritant. C'est un récit qui fait du bien. Une leçon de vie qui s'épelle en franchissant les murailles des doutes. Thierry Werts est un hédoniste, un guide. Son récit, une preuve à étreindre. Publié par les majeures Editions La Trace.
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