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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Comment survivre à son enfance lorsque celle-ci se brise sur l'écueil de la maltraitance familiale ?
Lorsque les mots, en redoutables lames affûtées, entaillent et meurtrissent le corps bien plus profondément que les coups ?
Lorsque le bleu du ciel fait place aux bleus à l'âme, invisibles ecchymoses du coeur ?

Pendant toutes ces années, Aurore vivra au rythme des sarcasmes, des humiliations, des « si j'avais su », des heures qui s'égrènent avec l'espoir que demain sera meilleur...

Lorsque survient soudain le drame, pour une mère décédée, pour un père emprisonné, demain pourra-t-il encore exister ?

Est-il possible de se reconstruire seule lorsque le lien de la filiation se rompt une fois justice rendue ?

Le crépuscule d'Aurore sera un long chemin vers la lumière du jour, vers la réconciliation paternelle... Une nouvelle naissance...

Mais les apparences sont parfois trompeuses, Aurore profitera de chaque instant du jour... Parce que demain n'existe pas encore.

. . .

Comme le souligne parfaitement Alain Cadéo dans la préface de ce court roman, « il est toujours surprenant de constater qu'en peu de pages, on sait donner aux personnages le poids total en charge de leurs âmes blessées. C'est trois fois rien et il y a tout ».

Thierry Werts est un magistrat belge spécialisé en matière de protection de la jeunesse, d'homicides et de droit humanitaire.

Il s'appuie ainsi sur sa propre expérience professionnelle et de vie pour nous parler, à travers son premier roman, d'Aurore, son enfance volée, son drame, sa reconstruction...

Il nous ouvre les yeux avec pudeur sur les miroirs brisés de l'enfance maltraitée.

Ses mots sont posés, ses phrases élégantes. Elles touchent à l'âme, avec beaucoup d'humanité, par leur simplicité et leur bienveillance.

Un court mais agréable moment de lecture.
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Un court roman, tiré d'un des courts textes autour de faits réels figurant dans la première oeuvre de cet auteur. Il semble que c'est l'épisode qui interpellait le plus ses lecteurs et il a voulu imaginer un avant et un après. Cela donne ce roman ciselé en moins de cent pages pour décrire les non-dits au-delà des apparences. Les personnages sont à fleur de peau et traînent leur âme blessée, comme l'indique en préface Alain Cadéo, encore un autre Belge que je n'ai pas lu. Pleins de découvertes à faire encore. Quelle joie ! Mais ici surtout, comme le titre l'annonce, un récit volontairement positif.
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Demain n'existe pas encoreThierry Wertstous les livres sur Babelio.com

Masse Critique.

Alors que dire ... Je m'attendais à un thriller ou polar... Mais pas du tout je ne saurais qualifié ce roman...

Aurore agée de 12ans, se voit convoquée au tribunal avec son éducatrice pour décider de son placement... Pourquoi au tribunal et a huit clos? Tout simplement car son père est en prison pour avoir tué sa mère. L'audience commence et son père (Akemi) fait son entrer dans la salle menotté... Aurore n'ose pas le fixée... La peur? La honte? ou autre chose ?

On va justement le découvrir en tournant les pages... Bouleversant.
6 ans plus tard Akemi est libéré...
Et il va retrouvé sa petite fille...

Je m'arrete là. de peur de spoilé...

Je trouve que ce roman est une renaissance. On y traite plusieurs thèmes : la maltraitance, la maladie, la réhabilitation, l'amour et tristesse... 96 pages d'émotions .. Et oui je pense que je suis passez par l'incomprehension, suivie de la colère puis de la compassion... Je n'ai pas été déçu de ce roman... D'autant plus que les chapitres sont courts et très facile à lire. Certains personnage sont attachants... Et l'allusion à la couverture dans le texte j'adore...

Bravo Thierry WERTS et merci babelio.
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THIERRY WERTS
Demain n'existe pas encore
Editions LA TRACE

Je ne connais pas d'histoires simples. Seulement des histoires complexes qu'on parvient, dans le meilleur des cas, à traduire avec des mots simples.
C'est ce que me suggère d'emblée la lecture de « Demain n'existe pas encore » de Thierry Werts qui raconte avec une infinie justesse la relativité des sentiments : l'amour et la haine, la normalité et l'anormalité, l'ordre et le chaos.

L'intrigue du roman se décline autour de trois personnages  : Victoire, la mère, Akemi, le père, Aurore, l'enfant. Un choix de prénoms hautement suggestif, car, s'il est question du chemin de vie allant de l'Aurore au Crépuscule (traduction d'Akemi en Japonais), la Victoire n'est possible que dans l'oubli de la cause du déséquilibre, dans la résolution de ce qui a été à l'origine du désordre, de la souffrance, des existences brisées.

« Victoire se retint d'exploser et rassembla ses forces pour expliquer qu'Aurore avait simplement du mal à structurer ses pensées. Elle suivait un traitement pour cela et il fallait l'encourager, lui donner confiance, et non la rabaisser sans cesse »

Au fil des pages, nous comprenons que la petite Aurore qui nous est présentée au début du livre différente, hors normes, défendue auprès de l'enseignante par une mère désireuse de mettre en avant ses capacités, est une enfant subissant les violences psychologiques de cette même mère. Autour d'elle, pour elle, avec elle, contre elle, va se jouer le drame familial évoqué dans le livre.

« La vie n'est rien qu'un peu d'irrémédiable peine noyée dans un soleil couchant », écrit dans la préface du livre Alain Cadéo.
Et c'est bien de cela qu'il s'agit puisque le roman décrit avec beaucoup de doigté, d'élégance et de concision ces personnes un peu différentes, mais si peu, qui finissent par sombrer du fait de leur incapacité à s'accepter mutuellement.

« Akemi Nadlot n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Cela faisait plusieurs jours qu'il repensait à sa vie d'avant et ça l'obsédait...
… Il distinguait à chaque fois la même silhouette, dans l'épais nuage de fumée, celle du petit personnage qui lui ressemblait, au pied de l'arbre, dans le tableau japonais...
Il entendait sans cesse cette foutue phrase, qui martelait dans sa tête, « tu voulais tant qu'elle disparaisse... Tu voulais tant qu'elle disparaisse... tu voulais tant qu'elle disparaisse.... »

Le ton est juste de part en part, avec une incontestable finesse d'évocation, tant dans la description de la situation de l'enfant placée que dans celle du père en prison. Justesse de ton qui s'explique par la parfaite connaissance qu'a l 'auteur, Thierry Werts, du milieu qu'il décrit, étant lui-même juge spécialisé en matière de protection de la jeunesse, d'homicides et de droit humanitaire.
« Demain n'existe pas encore » est son premier roman.

Rachel
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Dans la préface Alain Cadéo a parfaitement raison de dire « qu'en peu de pages, l'auteur sait donner aux personnages le poids total en charge de leurs âmes blessées. »
Akemi, Victoire et Aurore formaient jusqu'en 2004, une famille.
Mais Victoire pensait et c'était plus fort qu'elle, que : « Aurore l'empêchait de vivre. »
Akemi purge une peine de prison pour avoir tué Victoire, sa femme.
Aurore est placée au Coin Bleu, pensionnat de la banlieue namuroise.
En 2006, Aurore revoit son père au tribunal, elle ne le regarde pas, lui cherche son regard avant de fondre en larmes.
Un drame banal ? Pas si sûr.
Thierry Werts sait distiller son histoire et amener ses lecteurs à voir au-delà des apparences.
Son expérience de juge, alliée à une plume poétique et déliée nous porte inexorablement à distinguer l'être du paraître.
Toute la complexité des relations familiales sont analysées avec finesse.
Quand enfin vient le temps de la résilience, la seule question qui vaille la peine d'être résolue n'est-ce pas celle-ci :
— « C'est quoi aimer ?
— Probablement le fait d'accepter l'autre tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit. »
Peut-être pourrait-on compléter par « s'accepter tel que l'on est et non tel que l'on se rêve. »
En conclusion, vivre sa vie.
Une histoire courte qui en dit long.
A lire.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 25 octobre 2019.
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