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Critique de SergentPoivre


Voilà un livre à placer tout à côté de Portrait de femme : avec cette peinture subtile d'une jeune femme victime tout à la fois de son éducation et de ses ambitions mondaines, de son inconséquence, des très rigides contraintes imposées par la caste privilégiée et conservatrice dans laquelle elle évolue mais aussi de sa droiture, Edith Wharton atteint les mêmes sommets que son ami Henry James. Il se pourrait même qu'elle le dépasse, non par la finesse de l'analyse ou l'élégance de l'écriture (sur ces points, les deux écrivains se valent) mais par les émotions intenses qu'elle sait faire naître chez son lecteur (avec Portrait de femme, Henry James émerveille mais, à mon sens, ne bouleverse jamais vraiment.)

Chez les heureux du monde (1905) est donc un roman pénétrant et désenchanté (et de plus en plus palpitant à mesure que l'histoire progresse) sur la vacuité et la cruauté glaciale de « l'aristocratie » new-yorkaise (dont Edith Wharton était elle-même issue) et, plus largement, sur l'antagonisme entre ce que nous sommes ou pourrions être si nous pouvions nous affranchir totalement des injonctions et des regards (y compris celui que nous portons sur nous-mêmes) et le paraître auquel nous condamne le milieu social dans lequel nous vivons.

Ceux qui connaissent le Temps de l'innocence (prix Pulitzer 1920), l'oeuvre la plus célèbre d'Edith Wharton, ne seront certainement pas déçus : Chez les heureux du monde est du même tonneau dont on tire les grands crus.
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