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Citations sur Roman d'un berger (15)

Elle abordait le monde en peintre, c'est-à-dire avec les yeux, et non avec des concepts et des jugements.
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Loin d'être impertinente ou mauvaise, elle était seulement insensible aux usages. Elle abordait le monde en peintre, c'est-à-dire avec les yeux, et non avec des concepts et des jugements.
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Un beau jour d'été vers midi, son père mourut écrasé par la chute d'un arbre. Michaël en fut le seul témoin. Du bord de la clairière, il vit la cime du grand sapin commencer à frémir; mais sans osciller comme d'ordinaire, emporté par la rotation de ses branches, l'arbre tout entier tourna très vite sur lui-même avant de s'abattre avec fracas, comme une tour arrachée de ses fondations s'effondre. Le vacarme de la chute étouffa le faible cri poussé au pied de cette montagne de verdure qui s'écroulait d'un coup.
La bouche encore pleine du jus de myrtilles à peine englouties, l'enfant ne bougea pas, s'abandonnant à la puissante vision. Le sol où reposaient ses pieds nus trembla jusqu'à ce que le vent léger disperse dans la forêt le nuage de pollen et que le monstre vert, projeté en travers de la clairière, s'immobilise.

(Incipit)
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… le maître d'école a un salaire et une baguette, le garde forestier a un salaire et un fusil. Mais le maître d'école ne pourrait pas être garde forestier, car les lièvres se moqueraient de lui, et le garde non plus ne saurait être maître d'école, car les petits chenapans riraient de lui. Tous deux sont trop bêtes pour être autre chose que ce qu'ils sont.
Mais toi, tu dois apprendre, tout apprendre pour pouvoir faire ce que tu veux, sans baguette ni fusil.
C'est là, à l'intérieur, vois-tu, qu'il faut tout avoir : la baguette comme le fusil, les habits des riches comme le sceau du pauvre.
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Il faut qu'il y ait des professeurs, mais il faut aussi qu'il y ait des bergers. En vérité, ce serait triste de vivre sur une terre qui n'aurait plus besoin de bergers.
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Un beau jour d'été vers midi,son père mourut écrasé par la chute d'un arbre .Michaël en fut le seul témoin. Du bord de la rivière il vit la cime du grand sapin commencer à frémir; mais sans osciller comme d'ordinaire, emporté par la rotation de ses branches ,l'arbre tout entier tourna très vite sur lui-même avant de s'abattre avec fracas,comme une tour arrachée de ses fondations s'effondre.Le vacarme de la chute étouffa le faible cri poussé au pied de cette montagne de verdure qui s'écroulait d'un coup.( Page 27).
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Il n'était pas sans remarquer tout le respect, la sympathie et l'affection qu'on lui témoignait, mais ses désirs étaient peu nombreux et leur objet limité.
Ill faut qu'il y ait des professeurs mais il faut aussi qu'il y ait des bergers. En vérité, ce serait triste de vivre sur une terre qui n'aurait plus besoin de bergers...Oui , je crois que ce serait bien triste.
Son âme est pleine d'histoires. C'est la forêt qui les fait éclore, la solitude et le silence. Il n'a pas besoin d'apprendre des odes latines.
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Elle abordait le monde en peintre, c'est-à-dire avec les yeux, et non avec des concepts et des jugements. Et comme le monde est d'abord exposé sans défense aux regards humains, elle s'aventurait sans aucune gêne sur le domaine. Mais pas plus qu'on ne saurait dire d'une abeille qu'elle pénètre sans gêne dans un jardin étranger, on ne pouvait pas non plus reprocher à mademoiselle Tamara sa liberté. Comme l'abeille, elle s'efforçait avec sérieux de récolter le miel du monde, bien que le résultat soit dans sa tête tout autre que dans celle de la plupart des gens.
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C'est, disait-il, une loi de toute vie : des commencements semblables mènent à des fins différentes; mais préserver ce qu'il y a de premier dans le monde est une noble tâche, surtout dans un temps où les villes grandissent sans cesse et où, sans arrêt, la machine détruit ce que la main de l'homme avait mis des milliers d'années à apprendre ou à acquérir. Et toujours, ajoutait-il à voix basse, toujours les solitaires furent enveloppés d'une gloire et d'une grâce particulières, parce qu'ils étaient ceux qui étaient demeurés les plus humains.
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Sa mère était une petite femme courbée, pourtant aussi résistante qu'un brin d'osier. Gagnant son pain sans rechigner, elle labourait, faisait sécher les champignons, contait des histoires merveilleuses et même interprétait les songes grâce à ses visions. À sa manière, elle prêchait quand elle lavait les nouveau-nés et parfois les morts. Mais même si elle se démenait, sa maison restait pauvre comme si la misère la traitait en servante qu'elle ne congédiait jamais.
En découlait un enseignement humble qu'elle prodiguait à son fils.
— Vois-tu, lui disait-elle, le maître d'école à un salaire et une baguette ; le garde forestier a un salaire et un fusil. Mais le maître d'école ne pourrait pas être garde forestier car les lièvres se moqueraient de lui, et le garde non plus ne saurait être maître d'école car les petits chenapans riraient aussi. Tous deux sont trop bêtes pour être autre chose que ce qu'ils sont. Mais toi, tu dois apprendre, tout apprendre pour pouvoir faire ce que tu veux sans baguette ni fusil.

p. 33
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